26/06/2025
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Grossesses en milieu scolaire : une tragédie silencieuse qui gangrène l’avenir des filles, Le cri d’alerte du CNDH
Abidjan, le 26 juin 2025 – C’est un cri d’alarme, à la fois lucide et profondément humain, que vient de lancer le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) de Côte d’Ivoire, par la voix de sa Présidente, Madame Namizata Sangaré, dans un communiqué de presse empreint de gravité, de responsabilité et de clairvoyance.
Selon les données documentées par l’institution sur la période de septembre 2024 à juin 2025, 4481 cas de grossesses en cours de scolarité ont été enregistrés dans les établissements scolaires du pays. Une hausse préoccupante de 8,31 % par rapport à l’année scolaire précédente, où 4137 cas avaient été relevés. Ces chiffres, plus que des statistiques, traduisent l’effritement d’un droit fondamental : le droit à l’éducation des jeunes filles, constamment bafoué par des réalités sociales, économiques et culturelles profondément enracinées.
Certaines régions se distinguent tragiquement par le nombre élevé de cas : la Nawa (424), le Tonkpi (408), la Marahoué (267), le Hambol (258), le Tchologo (230), pour ne citer que les plus touchées. Derrière ces chiffres, ce sont autant de destins fauchés, d’espoirs suspendus, de projets de vie brisés prématurément.
Le communiqué du CNDH, institution autonome de référence dans la promotion et la protection des droits humains, met en lumière des cas concrets bouleversants. Celui de D.A.M., élève de 3e à Somniassé, contrainte d’accoucher durant l’examen du BEPC et privée des dernières épreuves. Celui encore de D.B.S., candidate au BAC à Aboisso, qui après avoir mis au monde son enfant à l’aube, s’est rendue courageusement en salle d’examen avant de s’effondrer. Et enfin celui de M.N.S., dans le Moronou, accouchant le deuxième jour du BAC, sacrifiant ses chances d’obtenir le précieux sésame.
À travers ces récits, le CNDH, dans son rôle de veille et d’interpellation, souligne avec tact et rigueur l’ampleur d’un phénomène qui, année après année, hypothèque le devenir d’une génération. Mais loin de se limiter à un constat, l’institution – sous le leadership engagé et féminin de Madame Namizata Sangaré, dont le sens du devoir, l’écoute active et le courage institutionnel sont unanimement salués – adopte une posture résolument proactive. Le CNDH en appelle à une mobilisation générale :
Aux parents, pour un encadrement rigoureux et affectif de leurs enfants ;
Aux autorités publiques, pour le renforcement des actions de prévention et de sanction ;
À la société civile, pour intensifier la sensibilisation et l’éducation sexuelle adaptée.
Dans un contexte national tendu, marqué par des enjeux multiples (sécuritaires, économiques, identitaires), et un environnement international parfois instable, le CNDH fait preuve d’une résilience exemplaire, se saisissant d’office des problématiques urgentes, sans relâche ni compromission.
Madame Namizata Sangaré, Présidente du Cndh , à la tête de cette institution consultative et indépendante, incarne une gouvernance des droits humains qui allie autorité morale, intelligence sociale et rigueur juridique, dans un esprit de dialogue et d’action. Sa démarche, à la fois institutionnelle et profondément humaine, porte la voix des sans-voix, élève les drames invisibles au rang de préoccupations nationales, et rappelle que chaque grossesse non désirée en milieu scolaire est une urgence éducative, une détresse sociale, un échec collectif.
Ce dernier communiqué du CNDH n’est pas qu’un document administratif : il est une mise en garde, un miroir de notre société, un appel à la conscience collective. Il nous renvoie à cette vérité essentielle : protéger les filles, c’est défendre la dignité de la nation.
Kabre Yamba