
19/07/2025
Lutte contre la corruption : le CRAC-NORD alerte sur les risques dans l’action humanitaire
Ouahigouya, 19 juillet 2025 — Dans le cadre des Journées Nationales du Refus de la Corruption (JNRC), le Comité Régional Anti-Corruption du Nord (CRAC-NORD), démembrement régional du Réseau National de Lutte Anti-Corruption (RENLAC), a tenu ce samedi 19 juillet une conférence publique autour du thème : « Corruption et action humanitaire au Burkina Faso ». La rencontre s’est déroulée au siège du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP), en présence de plusieurs acteurs de la société civile, de responsables d’organisations humanitaires et de citoyens engagés.
Animée par Nebila Bationo, militante anti-corruption, la conférence a permis de jeter un regard critique sur les dérives constatées dans la gestion de l’aide humanitaire, notamment dans un contexte de crise sécuritaire et de déplacements massifs de populations.
« L’action humanitaire, qui devrait être un cadre de solidarité et d’assistance aux plus vulnérables, est parfois minée par des pratiques corruptives : favoritisme, détournements de vivres, fraudes dans les listes de bénéficiaires… Cela compromet la crédibilité des acteurs et accentue les inégalités », a martelé la conférencière.
Les échanges ont mis en lumière les effets néfastes de la corruption sur la chaîne de solidarité, soulignant que les victimes de conflits, déplacés internes et personnes en situation de précarité sont les premières à en souffrir. Des témoignages ont également révélé des cas concrets d’opacité dans la distribution de l’aide et le manque de mécanismes de contrôle dans certaines zones.
Le CRAC-NORD a profité de l’occasion pour appeler à un engagement plus fort des citoyens, des bénéficiaires de l’aide et des autorités locales dans la dénonciation des abus. Le comité a également rappelé l’importance de la transparence, de l’intégrité et de la redevabilité dans tous les maillons de l’intervention humanitaire.
En clôture, les participants ont salué l’initiative et plaidé pour une démultiplication de ce type de rencontres, tout en demandant des mécanismes indépendants de veille citoyenne et de protection des lanceurs d’alerte.