
03/06/2025
Macron, la France et le BĂ©nin : quand lâimpĂ©rialisme se dĂ©guise en leçon de morale
Emmanuel Macron a rĂ©cemment dĂ©clarĂ© que le BĂ©nin ne remplissait pas les conditions nĂ©cessaires pour acquĂ©rir de la logistique militaire destinĂ©e Ă sa propre dĂ©fense contre le terrorisme. Une dĂ©claration aussi arrogante quâinsultante. Mais surtout, une affirmation mensongĂšre, sans fondement juridique. Quelle est donc cette convention internationale qui empĂȘcherait le BĂ©nin, Ătat souverain, de se doter des moyens de dĂ©fendre la vie de ses citoyens ? Aucune. Absolument aucune.
En droit international, tout pays a le droit de se procurer les Ă©quipements militaires nĂ©cessaires Ă sa dĂ©fense, Ă moins quâil ne soit soumis Ă un embargo dĂ©cidĂ© par lâONU ou lâUnion europĂ©enne. Or, le BĂ©nin nâest visĂ© par aucun embargo. Aucun traitĂ©, pas mĂȘme le TraitĂ© sur le commerce des armes (TCA), nâinterdit au BĂ©nin de sâarmer. Ce traitĂ© exige simplement des Ătats vendeurs quâils Ă©valuent les risques dâusage abusif, mais il ne leur impose pas de bloquer systĂ©matiquement les acquisitions.
Ce que Macron rĂ©vĂšle donc au monde, sans dĂ©tour, câest une vĂ©ritĂ© coloniale : le BĂ©nin est toujours sous tutelle française. Paris ne le considĂšre pas comme un Ătat libre, mais comme un protectorat soumis Ă son bon vouloir. Et si la France refuse de lâaider ou lâautoriser Ă se dĂ©fendre, alors le BĂ©nin restera dĂ©sarmĂ© face aux terroristes. VoilĂ le chantage. VoilĂ lâhumiliation.
Pire encore, aucune rĂ©action officielle nâa suivi cette sortie. Les autoritĂ©s bĂ©ninoises se sont tues, laissant planer un silence complice. Cette passivitĂ© trahit un accord tacite entre les Ă©lites bĂ©ninoises et la France impĂ©rialiste, cette mĂȘme France dont la politique Ă©trangĂšre en Afrique se fonde sur la domination, la manipulation, et la dĂ©stabilisation, souvent par lâinstrumentalisation du terrorisme.
La dĂ©claration de Macron nâest pas une simple opinion : câest un aveu, une dĂ©monstration crue de la stratĂ©gie française en Afrique. Refuser Ă un peuple le droit de se dĂ©fendre, câest ĂȘtre complice des crimes qui frappent ce peuple. Câest choisir le chaos plutĂŽt que lâĂ©mancipation. Câest maintenir une Afrique vulnĂ©rable pour mieux la piller.
Le BĂ©nin est aujourdâhui sous blocus militaire français, et ses dirigeants, dont les familles vivent Ă lâabri sous dâautres cieux, nâen ont que faire. Ce nâest pas leur sĂ©curitĂ© personnelle qui est menacĂ©e. Ce sont les populations, livrĂ©es Ă elles-mĂȘmes, qui paient le prix fort.
Alors au peuple bĂ©ninois de dĂ©cider : attendre que lâorage nous emporte tous, ou se rĂ©veiller, penser, sâorganiser, et choisir une autre voie. Une voie de dignitĂ©, de souverainetĂ©, et de rupture avec ce systĂšme criminel.
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