06/10/2025
                                            🛑 Burkina Faso : Triomphe diplomatique à l'UEMOA – Aboubakar Nacanabo président du Conseil des ministres après un boycott victorieux
Koudougou, 6 octobre 2025– Dans un revirement spectaculaire qui consacre la résilience et la détermination du Faso, le ministre de l'Économie et des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo, a été élu ce lundi président du Conseil des ministres statutaire de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette désignation, intervenue à l'issue de la 3e session ordinaire du Conseil au siège de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) à Dakar, marque la fin d'une crise institutionnelle qui avait opposé le Burkina Faso et ses alliés de l'Alliance des États du Sahel (AES) à certains membres de l'Union.
Rappelons que l'accès du Burkina Faso à cette présidence tournante, prévue par l'article 11 des statuts de l'UEMOA pour une durée de deux ans, avait été bloqué en juillet dernier lors de la 2e session ordinaire du Conseil à Lomé, au Togo. Les représentants du Burkina Faso, du Mali et du Niger – unis au sein de la Confédération des États du Sahel (AES) – avaient alors claqué la porte de la réunion, dénonçant un "déni de souveraineté" orchestré par des États influents, dont la Côte d'Ivoire d'Alassane Ouattara. Ce refus, perçu comme une violation flagrante des principes d'alternance et d'équité, avait été motivé par des divergences idéologiques profondes : le positionnement souverainiste et anti-ingérence du président capitaine Ibrahim Traoré, en rupture avec les influences extérieures persistantes au sein de l'Union, notamment celles liées au franc CFA et à Paris.
"Nous ne tolérerons pas que l'UEMOA devienne un outil de marginalisation des États qui osent affirmer leur indépendance", avait déclaré à l'époque une source diplomatique burkinabè, soulignant que ce blocage menaçait même l'avenir même de l'Union. Le boycott des pays de l'AES avait paralysé les travaux, forçant une médiation urgente des chefs d'État et exposant les fractures au grand jour. Trois mois plus t**d, ce bras de fer a payé : le consensus tant attendu s'est imposé, validant la légitimité du Faso.
Dr Aboubakar Nacanabo, économiste chevronné et fidèle du président Traoré, succède ainsi au titulaire précédent, issu de la Côte d'Ivoire. Son élection unanime par ses pairs – ministres des Finances des huit États membres (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) – est saluée comme un gage de confiance en la vision burkinabè pour une UEMOA plus équitable et souveraine. Au menu de ce mandat : l'harmonisation des politiques fiscales et douanières, la promotion de la croissance régionale (prévue à 6,3 % en 2025) et la lutte contre l'inflation (stabilisée à 2,7 %). Mais surtout, il s'agira de trancher les nœuds gordiens, comme la redéfinition des relations avec les partenaires extérieurs et l'inclusion financière des zones sahéliennes, souvent marginalisées.
Pour le Burkina Faso, cette présidence arrive à point nommé. Elle renforce la stature du pays au sein de l'Union dont il abrite le siège à Ouagadougou, tout en consolidant les avancées de l'offensive agro-pastorale et de la souveraineté économique impulsées par le chef de l'État. "C'est une victoire pour l'Afrique debout, celle qui refuse la soumission et choisit la coopération fraternelle", s'est réjoui un cadre du ministère des Finances, sous couvert d'anonymat.
Ce succès diplomatique intervient dans un contexte régional tendu, marqué par le retrait effectif de l'AES de la CEDEAO en janvier 2025 et les appels récurrents à une réforme monétaire. Les observateurs estiment que le mandat de Dr Nacanabo pourrait catalyser des discussions sur l'autonomie du franc CFA et l'équité dans la répartition des réserves de change. Reste à voir si cette élection apaisera les tensions ou si elle n'est que la première étape d'une refondation plus profonde.
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