04/11/2025
À partir de maintenant, apprenons à vivre pour nous-mêmes.
*« L’enfance façonne la personne que nous devenons »* inspiré du livre Are You Mad at Me de Meg Josephson.
Dans le premier volet, j’expliquais comment notre milieu familial pouvait forger certaines de nos attitudes :
* Une maison pleine de disputes peut faire de nous un gardien de la paix ;
* Une maison tendue peut créer un comédien qui fait rire pour alléger l’atmosphère ;
* Une maison où l’on grandit trop vite engendre souvent un protecteur ;
* Une maison négligente fait naître un loup solitaire ;
* Une maison exigeante forme un perfectionniste ;
* Une maison où l’on ne défend pas l’enfant fabrique un *caméléon* qui s’adapte pour survivre.
Josephson, psychothérapeute spécialisée dans les traumatismes de l’enfance et familière des principes bouddhistes, a tiré ces portraits de ses patients. Ils ne couvrent évidemment pas tous les cas possibles.
« Je ne me reconnais pas vraiment »
ou encore
« Je suis un mélange de plusieurs profils »,
c’est parfaitement normal. Ces catégories ne sont pas des cadres fixes comme le MBTI ou l’Ennéagramme, mais des repères pour illustrer des schémas de vie.
Et si vous avez eu la chance d’avoir une enfance saine, aimante, sans pression excessive, il se peut que vous n’ayez jamais eu besoin d’user du *fawning ou conformisme forcé * ce réflexe de plaire à tout prix pour survivre émotionnellement.
Certains lecteurs ont objecté que notre personnalité venait davantage de la génétique que de l’éducation.
Personnellement, je pense que la vérité se situe au milieu : la biologie et l’environnement jouent main dans la main.
Mais alors, si l’on a grandi en pensant toujours aux autres, en s’oubliant soi-même, peut-on changer ?
Josephson répond : oui.
Même sans se souvenir précisément de ses blessures d’enfance, il est possible de guérir.
Nous ne pouvons pas changer le passé,
mais nous pouvons choisir comment vivre le présent
et bâtir un avenir plus apaisé.
🪞 Sommes-nous des “fawners” ?
Voici quelques signes révélateurs :
* Vous évitez toute confrontation.
* Vous pensez que votre rôle est de rendre tout le monde heureux.
* Vous vous justifiez sans cesse, de peur d’être mal compris.
* Vous hésitez à prendre des décisions, de peur de déplaire.
* Vous avez souvent le sentiment de ne pas être “assez bien”.
* Vous jouez constamment un rôle pour être accepté.
💔 Pourquoi restons-nous dans des relations toxiques ?
Parce que notre inconscient recherche ce qu’il connaît .
Si, votre enfance, vous avez dû plaire à quelqu’un de difficile ou d’exigeant pour éviter les conflits,
vous aurez tendance à rechercher, à l'adulte, ce même type de personne.
Ce qui est familier nous semble sécurisant même si c’est destructeur.
Et ce qui est nouveau, sain et calme peut nous sembler menaçant.
Souvent, sans le savoir, nous rejouons notre passé, espérant “réparer” nos blessures en réussissant cette fois ce que nous avons raté autrefois.
🌫 Apprendre à tolérer l’inconfort.
Nous utilisons le fawning pour fuir la gêne, la peur, la colère ou la honte.
Mais fuir, c’est entretenir la blessure.
Alors, la prochaine fois que vous sentez ce réflexe revenir, demandez-vous :
“Quelle émotion suis-je en train d’éviter ?”
Guérir, c’est apprendre à rester présent dans l’inconfort,comme le dit Bessel van der Kolk dans The Body Keeps the Score :
“Le corps garde la trace des blessures que l’esprit voudrait oublier.”
Quand une part de nous reste figée dans le passé, elle croit encore vivre les dangers d’autrefois.
La guérison, c’est ramener cette part blessée dans le présent,
lui montrer que nous sommes désormais en sécurité.
🪶 Le cadre nicer pour être plus doux envers soi-même
Josephson propose un outil simple : “Be nicer to yourself ou s'encourager intérieurement”
* "Notice" : Remarquez quand vous tombez dans le fawning.
* "Invite" Accueillez vos émotions sans les repousser.
* "Curiosity" Observez ce que vous ressentez, sans jugement.
* "Embrace" Remerciez cette émotion de vouloir vous protéger.
* "Return" Revenez doucement à l’instant présent.
🧘♀️ Rappeler le corps à la paix.
L’esprit et le corps sont liés : quand l’un souffre, l’autre réagit.
Voici quelques pratiques pour retrouver le calme :
* Allongez l’expiration : inspirez sur 4 temps, expirez sur 6.
* Méthode 5-4-3-2-1 : nommez 5 choses que vous voyez, 4 que vous sentez, 3 que vous entendez, 2 que vous sentez, 1 que vous goûtez.
* "Touchez la zone de tension" : posez doucement la main sur votre poitrine ou votre ventre et respirez.
* "Viparita Karani" : allongez-vous au sol, les jambes contre le mur, 3 à 5 minutes.
* "Poussez le mur": quand la colère monte, poussez une paroi en expirant pour libérer la tension.
🗣 Oser dire ce que l’on veut en commençant petit.
Les personnes habituées au *fawning* n’osent souvent pas exprimer leurs besoins.
Commencez simplement :
* Si un restaurant se trompe dans votre commande, osez le dire.
* Si un massage est trop fort ou trop doux, demandez à ajuster.
Ce sont des gestes anodins, mais ils rééduquent votre esprit à "exister sans culpabilité".
Peu à peu, vous pourrez aussi poser des limites avec les proches :
dire “je ne suis pas disponible pour parler maintenant”,
ou “je ne prendrai pas cet appel pendant mes heures de travail”.
Exprimer ses besoins n’est pas exiger.
C’est simplement tracer ses frontières.
🌱 En conclusion
Le *fawning* a été une stratégie de survie dans notre enfance.
Mais aujourd’hui, nous ne sommes plus ces enfants vulnérables.
Nous pouvons devenir nos propres parents,
protéger notre paix intérieure,et vivre sans avoir à plaire à tout le monde.
Apprenons à être présents, à faire la paix avec nos émotions, et à affirmer ce que nous voulons pas pour blesser ou défier, mais pour nous respecter enfin.
À partir d’aujourd’hui, apprenons à vivre pour nous-mêmes.
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