22/03/2025
𝐑𝐞́𝐬𝐞𝐚𝐮𝐱 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐮𝐱 : 𝐚𝐦𝐩𝐥𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐨𝐮 𝐚𝐩𝐚𝐢𝐬𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐫𝐢𝐬𝐞𝐬 ?
Dans un monde où l’information circule à une vitesse fulgurante, les réseaux sociaux jouent un rôle clé dans la gestion des crises. Sont-ils des outils d’apaisement ou, au contraire, des amplificateurs de tensions ? Cette question a été débattue lors d’un concours d’art oratoire réunissant plusieurs lycées de Ouagadougou, le samedi 15 mars 2025, une date marquée également par la finale du Concours de Slam pour la Paix, organisée par les Ambassadeurs de la Paix Numérique – Ouaga en partenariat avec Search For Common Ground Burkina/Bénin. Deux événements distincts, mais un même combat : faire du numérique un levier de cohésion sociale et de promotion de la paix.
𝐋𝐞𝐬 𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐚𝐮𝐱 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐮𝐱, 𝐮𝐧 𝐫𝐞𝐦𝐩𝐚𝐫𝐭 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐞́𝐬𝐢𝐧𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐡𝐚𝐢𝐧𝐞
Le Lycée Bogodogo, qui a terminé 2ᵉ du concours, a défendu le rôle apaisant des réseaux sociaux en mettant en avant leur potentiel en tant qu’outils de lutte contre la désinformation et espaces de dialogue. Un argument qui faisait écho aux performances des jeunes slameurs du Concours de Slam pour la Paix, où les mots ont été utilisés comme des armes contre l’intolérance et la violence en ligne. Selon cette équipe, les initiatives visant à utiliser ces plateformes pour la médiation et la sensibilisation se multiplient, contribuant ainsi à un environnement numérique plus sain.
Par ailleurs, l’émergence d’algorithmes capables de détecter les discours haineux constitue un rempart contre l’instrumentalisation des crises à des fins politiques ou sociales.
𝐔𝐧 𝐝𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐣𝐞𝐮𝐧𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐞𝐭 𝐮𝐧 𝐚𝐦𝐩𝐥𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐭𝐞𝐧𝐬𝐢𝐨𝐧𝐬
En face, le Lycée Marien N’Gouabi, qui a pris la 3ᵉ place, a soutenu que les réseaux sociaux sont des catalyseurs de crises. Selon eux, ces plateformes favorisent la recherche de visibilité à tout prix, encourageant ainsi les conflits numériques, la propagation de fausses informations et l’escalade des tensions.
Les débats ont aussi souligné le phénomène des « chambres d’écho », où les opinions circulent sans réelle vérification, amplifiant ainsi rumeurs et accusations. Cette dynamique peut engendrer des réactions en chaîne aux conséquences parfois dramatiques.
𝐋’𝐞́𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐩𝐚𝐢𝐱 : 𝐮𝐧𝐞 𝐬𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮𝐫𝐚𝐛𝐥𝐞
La finale du concours a opposé le Lycée Municipal Vénégré, futur vainqueur (1ᵉʳ), au Lycée Bogodogo (2ᵉ), sur le thème : « L’éducation à la paix, une arme pour lutter contre la haine et la violence en ligne ».
Un message que les slameurs du Concours de Slam pour la Paix ont également porté à travers leurs textes, rappelant que l’expression artistique et l’éducation sont des outils puissants pour déconstruire les discours de haine et promouvoir un vivre-ensemble harmonieux.
Le Lycée Municipal Vénégré a plaidé pour l’éducation comme moyen de prévention des discours haineux. Des initiatives telles que Burkina vote sans violence ou les formations en analyse critique, comme celles menées par Beogo Tech, illustrent l’impact positif de l’éducation sur une utilisation responsable des réseaux sociaux.
De son côté, le Lycée Bogodogo a insisté sur l’importance d’enseigner les principes de la paix dès le plus jeune âge et d’organiser des campagnes de sensibilisation de grande envergure pour freiner la montée des discours haineux.
Une journée sous le signe de la paix et de l’expression
À l’issue d’un débat passionnant, le Lycée Municipal Vénégré a remporté la finale, confirmant ainsi l’importance de l’éducation comme levier de changement. De leur côté, les finalistes du Concours de Slam pour la Paix ont montré que les mots peuvent être des ponts entre les communautés et que l’art peut être un moteur de dialogue et d’unité.
La cérémonie de clôture du concours d’art oratoire a été marquée par la remise d’attestations aux participants et par la distinction des quatre meilleures équipes :
🏆 1ᵉʳ : Lycée Municipal Vénégré
🥈 2ᵉ : Lycée Bogodogo
🥉 3ᵉ : Lycée Marien N’Gouabi
🏅 4ᵉ : Lycée Gabriel Taborin
Ce 15 mars 2025 a été une journée riche en débats et en performances, où l’éloquence et la poésie ont convergé vers un même idéal : faire du numérique un espace de paix et de cohésion sociale.
-Ouaga