08/08/2025
MA RATION
Pasteur Étienne KIEMDE
Thème: Apprendre à travers la frustration
Ces derniers temps, je réfléchis souvent à cette réalité que nous partageons tous, croyants ou non : la frustration.
C’est une émotion qui, même si elle n’est pas toujours visible, habite parfois nos cœurs. Elle surgit quand les choses ne se passent pas comme prévu, quand nos attentes sont déçues, ou quand nous avons l’impression que Dieu garde le silence.
Une parole qui m’interpelle
Dans Philippiens 4.10-19, l’apôtre Paul écrit quelque chose qui m’interpelle profondément : « J’ai appris à me contenter de l’état où je me trouve… Je sais vivre dans l’humiliation comme dans l’abondance… En toutes choses, j’ai appris à être rassasié comme à avoir faim. »
Ces mots ne viennent pas d’un homme pour qui tout allait bien. Ils viennent d’un homme qui a souffert, qui a été incompris, qui a été privé de liberté, qui a été trahi. Et pourtant, il parle de joie et de contentement.
Cela m’inspire et me pousse à me poser une question : et moi ? Comment est-ce que je réagis face aux frustrations de la vie ?
Quand le manque matériel crée de la tension
Il m’arrive, comme à beaucoup, de me sentir frustré à cause des manques matériels. Voir autour de moi ceux qui ont plus, qui semblent mieux réussir, peut réveiller un sentiment d’injustice ou d’abandon.
Mais l’exemple de Paul m’enseigne qu’on peut choisir de rester en paix, même dans le manque.
Je me rends compte que tant que mon espérance est attachée aux choses visibles, la frustration n’est jamais loin. Mais si je m’attache à Christ, alors même les jours sombres peuvent porter du fruit.
Quand les résultats ne sont pas au rendez-vous
Dans le service de Dieu ou dans mes projets, il m’est arrivé de beaucoup espérer… sans voir les résultats attendus.
Et parfois, le plus difficile, c’est de voir que d’autres réussissent là où moi, j’échoue.
Mais je suis encouragé en repensant à Jean-Baptiste. Quand ses disciples lui disent que Jésus attire plus de monde que lui, il répond « Il faut qu’il croisse, et que je diminue. » (Jean 3.30)
Quelle humilité… Quelle maturité spirituelle !
Cela me pousse à revoir mes motivations : est-ce que je sers Dieu pour qu’on voie ma réussite ou pour que Lui soit glorifié ?
Quand mes objectifs deviennent un piège
Je suis quelqu’un qui aime viser haut, rêver grand. Mais parfois, je dois admettre que mes ambitions dépassent ce que Dieu a prévu pour moi maintenant.
Le psaume 131 m’apaise souvent :
« Je ne m’occupe pas de choses trop grandes pour moi… Mon âme est calme et tranquille. »
Cela ne veut pas dire abandonner mes projets, mais plutôt apprendre à ne pas me construire sur eux. Dieu connaît le bon moment pour chaque chose. Je dois apprendre à marcher à son rythme, et non au mien.
Quand je me sens inutile ou mis de côté
Il y a des saisons où je me suis senti inutile. Où j’avais l’impression que personne ne voyait ce que j’avais à offrir.
Mais dans ces moments-là, je me rappelle que mon identité ne dépend pas de l’approbation des hommes, mais du regard de Dieu.
« Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres. » (Éphésiens 2.10)
Même quand je ne comprends pas où je vais, Dieu a préparé un chemin pour moi. Mon rôle, c’est de rester fidèle.
Quand Dieu ne répond pas… ou pas comme je l’espère
Il y a eu des prières qui, à mes yeux, étaient justes, urgentes, pleines de foi… mais Dieu n’a pas répondu comme je l’espérais.
Et j’ai connu la frustration.
Mais là encore, l’apôtre Paul me parle. Lui aussi a supplié Dieu de le délivrer d’une épreuve. Et Dieu lui a répondu :
« Ma grâce te suffit. » (2 Corinthiens 12.9)
Et si c’était ça, la clé ? Apprendre à me satisfaire de la grâce de Dieu, même quand tout le reste m’échappe ?
L’exemple de David : entre incompréhension et force intérieure
Je pense souvent à David, ce jour où il revient à Tsiklag et découvre que tout a été détruit. En plus, ceux qu’il avait conduits au combat veulent le lapider (1 Samuel 30.1-6). Quelle injustice !
Il aurait pu sombrer dans la colère, l’amertume, la dépression… Mais la Bible dit : « David se fortifia en l’Éternel son Dieu. »
C’est là que tout se joue, je crois.
Dans ma frustration, j’ai deux choix :
• me laisser emporter par mes émotions
• ou me tourner vers Dieu et me fortifier en Lui
Ma prière dans tout cela
Seigneur, je reconnais que je suis souvent fragile face à la frustration.
Je veux apprendre à me contenter, à te faire confiance, à garder mes yeux fixés sur Toi.
Je veux croire que, même quand je ne vois pas les résultats, Tu travailles.
Aide-moi à ne pas m’attacher aux apparences, mais à rester ferme dans la foi.
Apprends-moi à dire, comme Paul : « Je puis tout par celui qui me fortifie. » (Philippiens 4.13)