07/03/2023
🔴 Constantin, saint, assassin
L'empereur Constantin Ier (272-337) compte indéniablement parmi les grandes figures de l'Antiquité tardive.
Au cours d'un règne de 31 ans (306-337), il a réunifié l'Empire romain (au prix de sanglantes guerres civiles cela dit), assuré la paix aux frontières, réformé sinon l'économie du moins le système monétaire, (re)fondé Constantinople et jeté les bases du triomphe du christianisme dont il fait avec l'édit de Milan (en fait un rescrit) une religion légale (et non la religion officielle de l'Empire comme on le croit souvent), raison pour laquelle il a été canonisé.
Avouons que c'est un bilan impressionnant.
Ce que l'on sait moins, c'est que cet inflexible monarque n'a pas hésité à faire massacrer sa propre famille pour conquérir ou conserver le pouvoir.
Ont notamment péri sur son ordre :
- Son fils Crispus qui aurait comploté contre lui
- Sa jeune femme Fausta qui aurait eu une liaison avec le susnommé Crispus, fils d'un premier lit
- Son beau-père, Maximien, père de Fausta, pour avoir voulu reprendre le pouvoir auquel il avait renoncé (malgré lui)
- Son beau-frère Maxence, fils de Maximien, qu'il affronta au cours d'une guerre civile dans le but de réunifier l'Empire alors partagé entre un collège de quatre co-empereurs (c'est ce que l'on appelle la tétrarchie)
- Son autre beau-frère Licinius pour les mêmes raisons
- son neveu, Licinius II, fils du précédent...
Avouons que c'est (aussi) un bilan impressionnant.
Faut-il s'étonner si, à la mort de Constantin, ses trois fils (survivants) Constantin II, Constant et Constance II, une fois montés conjointement sur le trône ordonnèrent à leur soldats de massacrer leurs oncles et leurs cousins... avant de s'entretuer aux cours de nouvelles guerres civiles ?
Deux conclusions à tout ça : tout d'abord, dans la famille de Constantin, l'adage tel père, tel fils semble bien se vérifier. Ensuite, le père comme les fils avaient sans doute le sens de l'Etat, mais pas celui de la famille.