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Univers Afrique  ·1966 : L’Afrique boycotte la coupe du monde Au début des années 60, le continent africain connaît une ...
21/12/2022

Univers Afrique
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1966 : L’Afrique boycotte la coupe du monde
Au début des années 60, le continent africain connaît une grosse vague d'indépendances. De nombreux Etats accèdent à la souveraineté et décident d’intégrer la FIFA. De ce fait, la FIFA connaît alors une expansion remarquable et franchit la barre des 100 membres.
Malgré l’apport indiscutable des équipes africaines à son expansion, lors de la coupe du monde 1966, l’instance faîtière du football décide d’octroyer une seule place sur les seize disponibles à l’Afrique, l’Asie et l’Océanie. Pendant que l’Europe en aura dix, l’Amérique du Sud quatre et l’Amérique du Nord une. Un véritable manque de respect pour l’Afrique.
À l’initiative du ghanéen Kwame Nkrumah, chantre du panafricanisme, les pays africains décident de boycotter les compétitions qualificatives pour l’obtention de cette unique place.
Quinze pays africains boycottent le mondial et exigent une place directe sans avoir à passer par les barrages face à l’Asie ou l’Océanie pour obtenir une qualification pour la coupe du monde.
Panafricaniste convaincu qui souhaite que l’Afrique soit respectée comme tous les autres continents, Kwame Nkrumah orchestre le boycott. C’est ainsi que le Ghana, la Guinée, le Soudan, le Cameroun, l'Algérie, la Tunisie, le Liberia, le Maroc, le Mali, le Sénégal, l’Egypte, la Libye et le Nigeria vont boycotter le tour préliminaire des qualifications pour le mondial refusant d’être traités comme le tiers-monde du football. C'était la sixième fois que l’Afrique était absente de la Coupe du monde après les éditions de 1930, 1938, 1954, 1958 et 1962.
Suite à ce boycott, la FIFA fera marche arrière lors de la prochaine édition de la coupe du monde. Dès 1970, l’Afrique a une place réservée en coupe du monde (obtenue par le Maroc). Il faudra attendre la coupe du monde de 1982 pour voir deux pays africains présents à la même coupe du monde ( Cameroun et Algérie).
Grâce aux performances du Cameroun, quart de finaliste en 1990, l’Afrique gagne un billet pour la coupe du monde en 1994. Et depuis le passage de la compétition à 32, en 1998 (France), l’Afrique compte cinq représentants. C’est toujours peu; car l’Europe qui est moins peuplée et compte moins d'États que l’Afrique en a treize. De plus, l'Afrique représente plus de 25% des membres de la FIF

08/11/2022

Visite de Pape Jean PAUL II au Burundi en 1990

14/05/2022

Inde : un couple poursuit son fils en justice, exigeant un petit-fils ou 615 000 euros de compensation

Un couple d’Indiens attaque leur fils en justice réclamant que son épouse et lui leur donnent un petit-fils sous peine de devoir leur verser 615 000 euros.
Les parents qui ont donné beaucoup d’argent pour que le garçon vive correctement, traversent actuellement de grosses difficultés financières et ont besoin de les compenser.

Un petit-fils ou de l’argent, c’est ce que demandent Sanjeev et Sadhana Prasad à leur fils. Le couple indien qui dit avoir épuisé ses économies pour l’élever, l’éduquer, lui offrir une formation de pilote et un mariage de rêve réclame maintenant une récompense. Les parents exigent à leur fils et son épouse de faire un enfant d’ici moins d’un an sous peine de devoir leur verser 615 000 euros de compensation.

"Mon fils est marié depuis six ans, mais ne prévoit toujours pas de bébé. Au moins, si nous avions un petit-enfant avec qui passer du temps, notre douleur deviendrait supportable", ont-ils expliqué dans la plainte déposée à un tribunal de Haridwar la semaine dernière.

Selon le quotidien Times of India, les 50 millions de roupies demandés (615 000 euros) permettraient de rembourser le coût d’une réception de mariage dans un hôtel cinq étoiles, une voiture de luxe d’une valeur de 76 000 euros, une lune de miel à l’étranger et une formation de pilote aux Etats-Unis d’une valeur de 62 000 euros. Les retraités qui ont porté plainte pour "harcèlement mental" vivent très mal de ne pas avoir "de petit-enfant avec qui jouer" alors que le fils et la belle-fille sont mariés depuis plus de 6 ans.
"Nous sommes perturbés psychologiquement"

"Nous avons également dû contracter un prêt pour construire notre maison et nous traversons maintenant de nombreuses difficultés financières", déplore le couple dans sa plainte, "nous sommes également perturbés psychologiquement car nous vivons seuls".

Selon Arvind Srivastava, (avocat des parents), la plainte va être examinée par un tribunal dans le Nord de l’Inde et le verdict sera rendu le 17 mai. Il a affirmé que l’affaire était la "première du genre dans l’Uttarakhand et probablement dans le pays". Pour lui, "Du point de vue des parents, leur demande est justifiée. Leurs attentes ne sont pas fausses."

Colombie: la Cour constitutionnelle autorise le su***de assisté pour les maladesLa Cour constitutionnelle a abrogé, jeud...
14/05/2022

Colombie: la Cour constitutionnelle autorise le su***de assisté pour les malades

La Cour constitutionnelle a abrogé, jeudi 12 mai, l’article du Code pénal qui punissait d’une peine de 12 à 36 mois de prison toute personne fournissant une aide au su***de.

Dans le pays andin, l’euthanasie était déjà autorisée depuis 1997. Elle est, dans les faits, appliquée depuis 2015. La différence entre l’euthanasie et le su***de assisté est mince. Dans le premier cas, c’est un médecin qui administre la médication létale. Dans le deuxième, c’est le patient lui-même qui la prend, sous la supervision d’un médecin.

Les juges ont fixé des conditions au su***de assisté : le médecin ne peut aider qu'une personne « en souffrance intense ou gravement malade qui a librement décidé de disposer de sa propre vie ». Selon la Fondation colombienne pour le droit à la mort dans la dignité (DMD), la différence entre l'euthanasie et le su***de assisté « réside essentiellement dans la personne qui administre le médicament mortel ».

L’incitation au su***de reste un crime, la peine pouvant aller jusqu’à neuf ans de prison. Dans leur prise de décision en faveur du su***de assisté, les magistrats, qui ont approuvé le texte à six voix contre trois, invoquent le respect de l’autonomie personnelle et le droit à mourir dans la dignité.
En 2015, le docteur Gustavo Quintana, qui aide les personnes atteintes de maladies en phase terminale dans leur fin de vie, affirmait qu'il ne se passait pratiquement pas une semaine sans qu'il reçoive un appel téléphonique d'un patient ou d'un proche de patient désespéré souhaitant mettre fin à son agonie.
En 2015, le docteur Gustavo Quintana, qui aide les personnes atteintes de maladies en phase terminale dans leur fin de vie, affirmait qu'il ne se passait pratiquement pas une semaine sans qu'il reçoive un appel téléphonique d'un patient ou d'un proche de patient désespéré souhaitant mettre fin à son agonie. AP - Fernando Vergara

« Le médecin est celui qui dispose des meilleurs outils techniques, scientifiques et éthiques permettant de garantir la sauvegarde de la dignité humaine dans cette procédure », estime la Cour. « Les avancées de la science doivent être utilisées de manière altruiste et solidaire envers ceux qui sont dans un état de santé extrême et qui désirent une mort digne », conclut-elle.

Cette décision, une première en Amérique latine, a évidemment fait des remous dans ce pays encore très catholique. Le mouvement « Pro-Vie », critique, entre autres, le fait que ce soit une poignée de magistrats et non le Congrès qui se prononce sur des sujets aussi sensibles que l’avortement, l’euthanasie ou le su***de. Il y a trois mois, c'est cette même Cour constitutionnelle – très respectée – qui avait dépénalisé l’avortement jusqu’à la 24e semaine de grossesse.

Éthiopie: l’enset, légume miracle face au changement climatiqueEn Éthiopie, tout le monde possède des arbres enset dans ...
11/05/2022

Éthiopie: l’enset, légume miracle face au changement climatique

En Éthiopie, tout le monde possède des arbres enset dans son jardin ou dans son arrière-cour, la plupart du temps par dizaines voire centaines.
En Éthiopie, tout le monde possède des arbres enset dans son jardin ou dans son arrière-cour, la plupart du temps par dizaines voire centaines.

Les Éthiopiens l’appellent l’enset, mais on se réfère à elle plutôt comme de la fausse banane éthiopienne. Elle ne produit aucun fruit, mais constitue la nourriture de base pour environ 20 millions de personnes. Résiliente au changement climatique et pouvant être plantée à n’importe quelle période de l’année, elle est souvent surnommée la plante contre la faim.

À la force de ses bras, Dekenech Chalaro, 50 ans, extrait la pulpe de la tige et des racines de l’enset. Ici, ce sont uniquement les femmes qui se chargent de cette tâche particulièrement éprouvante. Elles ne se contentent cependant pas de récolter la pulpe, mais récupèrent chaque partie de l’enset.

« On cuisine la pulpe et on donne les feuilles à manger aux animaux. Ensuite, les fibres sont utilisées pour faire des ficelles et accrocher les toits. On extrait aussi un jus appelé bulla. Le bulla est ensuite donné aux femmes enceintes », détaille Dekenech Chalaro.

Dans le village de Dorze et dans le reste de la région, tout le monde possède des arbres enset dans son jardin ou dans son arrière-cour, la plupart du temps par dizaines, voire centaines. À maturité, l’arbre peut atteindre jusqu’à huit mètres de haut et produire environ 70 kilos de nourriture. Abraham Gelaye la cultive depuis cinq ans.

« L’enset est bien plus facile à exploiter que les autres cultures. Il suffit de creuser un trou, d’y planter une racine enset. Ensuite, ça se propage et grandit tout seul, vante-t-il. Après la récolte, je peux en retirer près de 50 euros, que ce soit en le vendant sous forme de pain, de bulla ou autre. »

Cette plante omniprésente et indispensable dans le sud de l’Éthiopie est encore trop méconnue à travers le monde, regrette le professeur Addisu Fekadu de l’université d’Arba Minch. Il s’est récemment lancé dans une modernisation de ces techniques de culture qui datent de plusieurs siècles.

« Nous avons récemment mis en place des outils de récoltes intelligents et des technologies de fermentation pour améliorer les rendements. C’est en étudiant et travaillant sur ses caractéristiques que nous pouvons faire de l’enset une plante qui sera capable de nourrir plus de 100 millions de personnes d’ici 40 ans. »

L’enset est habituellement déclinée en porridge, en sorte de pomme de terre ou en pain. Le professeur Addisu a lui créé une farine pour multiplier les usages. « Elle est ensuite très résiliente au changement climatique. Enfin, vous ne pouvez pas trouver une culture qui a un rendement aussi élevé que l’enset. Donc, elle peut faire partie des nouvelles solutions pour répondre à la faim dans le monde », assure-t-il.

La plante est déjà présente dans la région, au Rwanda, Tanzanie, Kenya et Ouganda, mais seulement à l’état sauvage.

Violences faites aux femmes : un mal qui ne faiblit pas____________________________________________________________Par J...
11/05/2022

Violences faites aux femmes : un mal qui ne faiblit pas
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Par Jean-Bosco Ntaconayigize

L’Assemblée Générale de l’ONU a adopté en 1993, la déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Elle définit les violences faites aux femmes comme tous les « actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée( Article 1er ). Les violences faites aux femmes touchent les femmes de tous âges et de toutes catégories sociales et peuvent être exercées dans tous les domaines de la vie. Elles sont restées longtemps cachées et ignorées en tant que faits de la société. Le reportage qui suit nous conduit à Ngozi chez Miburo Eugénie qui a été confrontée, pendant près de deux décennies, à la violence extrême de la part de son époux. Elle raconte comment l’amour vire parfois à la haine et comment ses enfants ont payés les frais d’une cohabitation conjugale loufoque pendant plusieurs années.

« J’ai passé dix-huit ans avec un homme que j’aimais tant et en qui j’avais investi toute ma confiance mais pour qui je n’étais rien ». C’est sur ces mots que Miburo Eugénie débute le récit sur le calvaire qu’elle a vécu entre 2001 et 2019 et qu’elle est loin d’en oublier le moindre détail. Par moment, elle fond en larmes en racontant un épisode qui, certes, l’a beaucoup marquée.

Cette mère de quatre enfants qui vit au quartier Shikiro de la ville de Ngozi, au nord du Burundi raconte qu’elle a connu son époux lorsqu’ils étaient encore sur le banc de l’école, fréquentant tous le même établissement scolaire. « C’était un bon garçon à qui je ne reprochais de rien », se souvient-elle. Et lorsqu’est venu le moment de s’engager dans une relation de mariage, Eugénie affirme qu’elle a dit à son futur époux que s’il y avait la pire chose qu’elle détestait dans la vie, c’était d’être frappé.

A cet effet, les deux tourtereaux s’étaient convenus que tout malentendu devrait être réglé via un dialogue. Le mariage a été bel et bien conclu en 2001, mais les moments d’allégresse n’ont duré qu’une année selon toujours cette enseignante du fondamental : « Le reste de ma vie conjugale n’a été qu’un cauchemar », informe-t-elle, précisant qu’après la naissance du premier enfant elle a été soumise à un « régime » de coups et blessures. « Je ne peux pas compter le nombre de fois que j’ai été conduite à l’hôpital, inconsciente, suite aux coups que m’infligeait mon mari », avoue –t-elle.

Des violences à huis clos et une femme fortement attachée à la tradition

Miburo Eugénie raconte comment les premiers moments de leur mariage étaient sans encombre. Elle se rappelle qu’elle et son époux s’étaient même convenus des projets à réaliser à court et moyen termes. A l’époque le couple vivait en commune Butihinda de la province Muyinga. « Rapidement le conte de fée tourne au cauchemar après la naissance de notre fils aîné » indique-t-elle, avant d’ajouter : « Le premier jour il m’a menacée, le lendemain il m’a insultée, le surlendemain il m’a poussée contre le mur et le jour d’après il m’a mouillée de coups », témoigne-t-elle. Selon Eugénie, cette nuit de juin 2002 a inauguré une suite de maltraitances lui infligées par celui avec qui elle avait juré de passer le reste de sa vie. « Chaque fois, il me frappait, me donnait plusieurs coups de pieds dans le ventre, dans les côtes, des coups à la tête et au visage à tel point que je devenais méconnaissable », précise -t-elle, la voix tremblante. Le lendemain des voisins, la conduisaient à l’hôpital en état d’inconscience, selon toujours le récit de cette femme.

Eugénie raconte que ces scènes de violence se déroulaient la nuit et dans leur chambre. Son mari ne manquait jamais de prétexte pour la tabasser : « Un enfant qui pleurait pendant la nuit lui offrait une occasion de me rouer de coups », se lamente-t-elle. Le pire est que ces scènes macabres se déroulaient à huis-clos ; Eugénie se refusant de crier au secours malgré les coups violents qui lui tombaient dessus « comme de la grêle ». Comme elle l’explique, ce comportement que beaucoup trouvent « bizarre », Eugénie l’a héritée de sa mère : « ma mère n’a cessé de nous dire dès le bas âge, à nous les filles, que les secrets du foyer ne devraient en aucun cas être étalés dans la rue. Elle nous expliquait que tous les ménages avaient des problèmes mais qu’on les entendait rarement circuler dans la rue. « Elle nous expliquait comment elle était parvenue à résister aux multiples problèmes auxquels elle a été confrontée pour nous éduquer, et terminait toujours ces conseils en nous exhortant de ne jamais la trahir », révèle Eugénie.

A l’entendre parler, Eugénie a été prisonnière du fameux comportement ancestral de « Ni ko zubakwa » lui inculqué par sa mère dès le bas âge. Elle avoue qu’elle n’entendait pas crier au secours de peur que des voisins ne connaissent les problèmes qui minent le foyer ; pire encore elle avoue également que malgré les tords lui causés par son mari, elle ne voudrait pas que son tortionnaire soit puni conformément à la loi, de peur que les enfants se retrouvent loin ou sans père et surtout de ne pas « trahir » sa mère, laisse-t-elle entendre. Le comportement d’Eugénie laissait les voisins et les familles dans l’embarras.

Une mobilisation générale pour sauver la vie d’une personne en détresse

« J’ai longtemps pensé que ma grande sœur souffrait d’une maladie mystérieuse. Je ne comprenais pas comment un être humain, et de surcroît un intellectuel, pouvait accepter de se faire battre sans cesse, comme un tambour, sans se défendre ou de chercher secours », s’insurge Sylvie Minani, la sœur d’Eugénie qui vit également dans la ville de Ngozi.

Elle témoigne que depuis que le couple s’est installé en ville de Ngozi en 2011, elle ne cessait d’être victime des retombées des conflits qui déchiraient la famille d’Eugénie. Elle informe que chaque fois que sa sœur était violentée, elle et ses enfants se refugiaient chez-elle et la famille d’accueil se chargeait des soins jusqu’au rétablissement et au retour au bercail. Elle précise que chaque fois, le conseil familial, des amis et voisins accompagnaient la victime chez son bourreau.

Après avoir dénoncé ce « comportement indignes d’un couple d’intellectuels », des conseils étaient prodigués pour une meilleure collaboration, selon toujours Sylvie. « Malheureusement, les mêmes scènes se reproduisaient juste après notre départ », regrette-t-elle, avant d’ajouter « ils nous ont fatigués et fait perdre trop de temps ».

Fatigués par ce qui paraissait comme « le mythe de Sisyphe », tous ceux qui connaissaient la situation dramatique d’Eugénie ont choisi d’alerter les pouvoirs publics. Sylvie se souvient qu’à trois reprises, des agents de l’ordre accompagnés des élus locaux se sont rendus au domicile du mis en cause, mais son épouse s’est toujours opposée à son interpellation.

« Lorsque le CDFC Ngozi a été saisi de l’affaire, il a suggéré lui aussi que le tortionnaire devrait être interpellé afin de répondre de ses actes, mais encore une fois, Eugénie s’y est farouchement opposée. Ce comportement étrange nous a beaucoup émus », affirme-t-elle.

En janvier 2019, Eugénie s’est opposée à l’idée de son mari de vendre deux parcelles qui se trouvent à Muyinga après avoir remarqué qu’il dépensait tout dans les bistrots. Se sentant humilié, son mari l’a battue comme il ne l’avait jamais fait : « Je pense qu’il voulait l’éliminer afin de tout vendre par après », informe Sylvie, avant d’ajouter qu’elle a trouvé sa sœur dans un état critique avec du sang qui coulait des narines, des oreilles et de la bouche, et une tête totalement déformée. Comme à l’accoutumée, la victime et ses quatre enfants ont trouvé refuge chez la famille de Sylvie. Il a fallu deux mois de soins de santé pour qu’Eugénie retrouve toutes ses facultés.

Face à cette nouvelle brutalité, qui n’était que de trop, la famille d’Eugénie avec le soutien d’autres leaders féminins ont poussé la victime à porter plainte sous peine de se voir « abandonnée ». La pression a fini par payer, selon Sylvie, puisque durant le même mois de janvier, Eugénie a porté l’affaire devant le tribunal de résidence de Ngozi. Aux termes de plusieurs audiences auxquelles l’accusé n’a pas participé, la sentence est tombée le 6 juin 2019 : Eugénie et ses quatre enfants se sont vus attribuer deux des trois chambres de la maison familiale et le salon, de même que la gestion de deux des trois boutiques en location annexées à la maison familiale. La séparation de corps était donc consommée et Eugénie pouvait vivre tranquille car le tribunal venait de lui accorder tout ce qu’elle avait demandé.
A l’heure actuelle, Eugénie avoue qu’elle se porte mieux. Elle remercie tous ceux qui se sont donné corps et âmes pour changer sa situation. Ses principaux soucis sont notamment la rééducation de ses enfants fortement touchés par les cycles de violences qui ont secoué le ménage et l’accès équitable à d’autres biens familiaux telles les propriétés foncières ; sur ce dernier point, elle reconnaît que la bataille s’annonce rude.

Qu’en est-il des conséquences ?

Le retentissement de telles violences sur les femmes qui les subissent est lourd que ce soit sur le plan de leur santé physique, mentale ou psychologique. Pour le cas d’Eugénie, ces années de galère lui ont causé de graves blessures physiques dont certaines peinent à se cicatriser. Lors des examens médicaux effectués en février 2019, des médecins lui ont signifié que la moitié de son corps (côté gauche de la tête aux pieds) a été endommagé et qu’elle devrait s’attendre au pire. « C’est cette triste réalité qui me tourmente le plus », témoigne-t-elle en sanglots. Sa sœur avoue également qu’Eugénie présente des symptômes des troubles psycho-traumatiques et de dépression. Pour l’aider à surmonter cette épreuve, les amies d’Eugénie l’ont intégrée dans des mouvements associatifs et groupes de solidarité, selon Sylvie, qui précise que l’objectif est de lui redonner de l’espoir.

Côté enfants, la situation n’est pas des meilleures : l’aîné avait été sommé par son père de monter la garde près du portail afin d’ouvrir dès son arrivée. Or cet homme n’arrivait jamais avant minuit, selon sa mère. Etant donné que ce garçon était écolier, il ne pouvait pas monter la garde la nuit et bien étudier le lendemain. La conséquence de cette situation qui a duré plusieurs années, selon toujours Eugénie, est que son enfant n’a presque plus avancé de classe. Elle précise qu’elle fréquente encore le post-fondamental alors que les autres de sa promotion sont déjà à l’université. « Maintenant qu’il n’est plus soumis à ce traitement inhumain, mon enfant se classe toujours dans les cinq premiers lors des évaluations alors qu’il occupait les dernières places auparavant », se félicite-t-elle. Le bonheur affectif et matériel des enfants a été également affecté, comme le révèle Eugénie.

Convaincu qu’elle vient de traverser une période particulièrement difficile, Eugénie ne manque pas de message à l’endroit d’autres femmes, particulièrement celles qui mènent une vie conjugale compliquée. Selon elle, dès les premiers signes de violences telles les insultes répétées ou des harcèlements psychologiques, la femme devrait immédiatement alerter les familles et les amis et prendre en considération les conseils reçus. Et surtout elle ne voudrait qu’aucune autre femme ne vive le calvaire qu’elle a vécu pendant 19 ans.

Le cas d’Eugénie : un cas parmi d’autres.

Le cas d’Eugénie n’est malheureusement pas isolé. Le CDFC Ngozi reçoit régulièrement des cas de femmes victimes de violences physiques, de viols ou de tentatives de viol. La responsable de ce centre note aussi qu’il y’a des cas de féminicides conjugaux qui sont enregistrés, bien que la situation n’est pas alarmante.

Pour elle, bien que la parole des femmes se libère peu à peu, pas mal de victimes éprouvent des difficultés à parler de leur agression suite au sentiment de honte ou de culpabilité qu’elles peuvent ressentir et la peur de ne pas être crue. Les violences faites aux femmes, selon toujours ce cadre du ministère ayant le genre dans ses attributions, isolent les victimes et fragilisent tous les aspects de leur vie socio-professionnelle. Elle reconnaît également que l’une des particularités de ces violences est qu’elles se déroulent souvent dans un cadre privé où elles peuvent facilement rester cachées.

Consciente que le fléau de violences faites aux femmes n’est pas encore éteint, Georgette Ndayishimiye du CDFC Ngozi en appelle à la mobilisation collective. Selon elle, la lutte contre ces violences est un combat de chaque instant et qui concerne tout un chacun pour ne rien laisser passer afin de lutter contre toutes les formes de violences faites aux femmes.

Appel à candidatures : Prix Fondation Merck 2022La Fondation Merck, en partenariat avec les Premières Dames d'Afrique, a...
10/05/2022

Appel à candidatures : Prix Fondation Merck 2022

La Fondation Merck, en partenariat avec les Premières Dames d'Afrique, a annoncé l'appel à candidatures pour ses huitièmes prix pour les médias, la musique, le design de mode, le cinéma, les étudiants et les nouveaux talents potentiels.

(Photo) : Dr Rasha Kelej, PDG de la Fondation Merck

Les récompenses

1. Prix ​​de reconnaissance des médias africains de la Fondation Merck « Plus qu'une mère » 2022

Les représentants des médias et les étudiants en médias sont invités à présenter leur travail pour sensibiliser sur un ou plusieurs des sujets sociaux suivants : la stigmatisation de l'infertilité, l'éducation des filles, l'autonomisation des femmes, le mariage des enfants, mettre fin aux MGF et/ou arrêter la VBG à tous les niveaux.

2. Merck Foundation Film Awards « Plus qu'une mère » 2022

Les cinéastes africains, les étudiants en cinéma ou les jeunes talents d'Afrique sont invités à créer et à partager un long ou un court métrage, qu'il soit dramatique, documentaire ou docudrame pour délivrer des messages forts et influents qui abordent un ou plusieurs des problèmes sociaux cités en haut.

3. Merck Foundation Fashion Awards « Plus qu'une mère » 2022

Les étudiants et créateurs de mode africains sont invités à créer et à partager des créations pour délivrer des messages forts et influents afin de sensibiliser sur un ou plusieurs des sujets sociaux suivants : la stigmatisation de l'infertilité, l'éducation des filles, l'autonomisation des femmes, le mariage des enfants, mettre fin aux MGF et/ou arrêter la VBG à tous les niveaux.

4. Prix ​​de la chanson de la Fondation Merck « Plus qu'une mère » 2022

Les chanteurs et artistes musicaux africains sont invités à créer et à partager une chanson dans le but d'aborder un ou plusieurs des sujets sociaux suivants : la stigmatisation de l'infertilité, l'éducation des filles, l'autonomisation des femmes, le mariage des enfants, mettre fin aux MGF et/ou arrêter la VBG à tous les niveaux.

5. Merck Foundation Media Recognition Awards 2022 « Diabète et hypertension »

Les représentants des médias sont invités à présenter leur travail à travers des messages forts et influents pour promouvoir un mode de vie sain et sensibiliser à la prévention et au dépistage précoce du diabète et de l'hypertension.

6. Merck Foundation Film Awards 2022 « Diabète et hypertension »

Cinéastes africains, étudiants en cinéma, ou jeunes talents d'Afrique sont invités à créer et partager des longs ou courts métrages, qu'ils soient dramatiques, documentaires ou docudrame pour délivrer des messages forts et influents pour promouvoir un mode de vie sain et sensibiliser à la prévention et au dépistage précoce du diabète et l'hypertension.

7. Merck Foundation Fashion Awards 2022 « Diabète et hypertension »

Tous les étudiants et créateurs de mode africains sont invités à créer et à partager des créations afin de délivrer des messages forts et influents pour promouvoir un mode de vie sain et sensibiliser à la prévention et à la détection précoce du diabète et de l'hypertension.

8. Merck Foundation Song Awards 2022 « Diabète et hypertension »

Les chanteurs et artistes musicaux africains sont invités à créer et à partager une chanson dans le but de promouvoir un mode de vie sain et de sensibiliser à la prévention et à la détection précoce du diabète et de l'hypertension.

Catégories

Anglais
Français
Portugais
Arabe

Prix ​​en argent

1 000 $ pour chaque catégorie.

Les candidatures pour tous les prix doivent être soumises par e-mail à : [email protected](link is external) avant le 30 juillet 2022. Cliquez ici(link is external) pour plus de détails.

Les meilleures œuvres seront présentées dans la nouvelle émission télévisée de l'organisation Our Africa by Merck Foundation qui sera diffusée sur les chaînes nationales au Kenya (KTN), en Ouganda (NTV) et au Ghana (GHOne TV).

Guerre des gangs au nord de Port-au-Prince: «Les gens sont tués, les maisons incendiéesDepuis dimanche 24 avril à l'aube...
06/05/2022

Guerre des gangs au nord de Port-au-Prince: «Les gens sont tués, les maisons incendiées

Depuis dimanche 24 avril à l'aube, les banlieues situées dans le nord-est de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, sont devenues une véritable zone de guerre. Leurs habitants sont pris en otages, au milieu des affrontements meurtriers qui opposent deux gangs : les « 400 Mawozo », chassés de ce territoire en 2018, tentent aujourd'hui d'en reprendre le contrôle à la bande criminelle dirigée par celui qui se fait appeler « Chien méchant ». Témoignages.
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« Les échanges de tirs très violents nous ont réveillés dans la nuit de samedi à dimanche dernier. Dimanche matin, nous les avons entendus de loin. Nous sommes partis à l’église. Mais pendant la messe, ça tirait juste à côté. Nous n’avons pas pu quitter l’église. Depuis, la situation ne fait que s’aggraver d’heure en heure. Jusqu’à présent il y a des tirs. On ne sait pas toujours de quelle direction ils viennent », raconte cette résidente sous couvert d’anonymat. Pour ne pas compromettre sa sécurité, nous avons décidé de ne pas non plus dévoiler son lieu de résidence ni celui des autres témoins de cet article.

Santo, Marin, Shada, Croix-des-Mission, Butte Boyer, Bon Repos sont les noms des localités qui font partie d’une zone appelée la Plaine du Cul-de-Sac. Elle se situe à la sortie nord-est de Port-au-Prince. Et depuis maintenant quatre jours, l’air est rempli des rafales incessantes d’armes automatiques de gros calibre. Selon les témoignages, les membres d’un des plus importants gangs d’Haïti, les 400 Mawozo, tentent de reprendre le contrôle de ce territoire, qu’ils ont perdu en 2018 face à un groupe criminel dirigé par un homme qui se fait appeler Chien méchant. Les vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des rues couvertes de douilles, témoins de la violence des combats.
« Le membre d’un gang brûlé vif dans la rue »

« Dans les rangs des deux gangs, il y a beaucoup de victimes », raconte cet homme qui vit au cœur des affrontements. « Dans ma rue, un membre d’un gang a été brûlé vif, avec sa moto. C’était terrifiant. Mes enfants ont crié. C’était la panique ».

Les habitants des localités touchées par ces violences se terrent dans leurs maisons. « Depuis dimanche, on est enfermés. On ne peut même pas sortir dans la cour parce qu’à n’importe quel moment ça tire. On peut même se prendre une b***e à l’intérieur de la maison », décrit une mère de famille. « Beaucoup de civils ont été blessés et tués chez eux », rapporte un autre témoin qui explique que dans son voisinage, « les gens vivent souvent dans des maisons en tôle, sans clôtures. Ces habitations ne leur sont d’aucun abri. Les b***es traversent les murs ».

« Une dame que je connais bien est décédée hier », rapporte une résidente, la voix étouffée par les larmes : « Elle était enceinte. Elle a été atteinte par un projectile. On a réussi à la transporter à l’hôpital. Mais elle n’a pas eu de chance. Elle est morte juste devant l’hôpital. Et son bébé aussi ».
Témoignages d’exactions commises par les gangs

Mais selon les récits des habitants de la Plaine du Cul-de-Sac, les civils ne seraient pas touchés que par des b***es perdues. Plusieurs de ces témoignages font également état d’exactions commises par les gangs contre la population. « C’est vraiment l’horreur. Il y a beaucoup, beaucoup de tirs. Les gangs incendient des maisons, des voitures aussi », déclare une jeune femme. « Les membres de gangs rentrent chez les gens et les tuent. Les femmes sont victimes de viols », affirme un homme âgé qui vit au cœur des combats.

Toute la Plaine du Cul-de-Sac est désormais soumise à un véritable état de siège : « Chien méchant a dressé des barricades sur plusieurs artères routières pour empêcher que les 400 Mawozo arrivent avec des renforts. La zone est complètement bloquée. Il n’y a plus de circulation du tout. Rien ne fonctionne. Les écoles sont fermées tout comme les magasins et les petits commerces. Personne ne peut aller au travail. J’aurais dû sortir aujourd’hui pour aller au boulot, mais je ne peux pas. On est complètement bloqués, on n’entend que des cartouches ».

Il y a des coups de feu partout dans les rues du quartier. Les gens armés sont partout. Des civils ont reçu des b***es chez eux, dans leurs maisons. Parce que beaucoup ici ont des maisons en tôle sans clôture. Beaucoup de ces gens-là sont à l'hôpital. Mais dans les rangs des gangs, il y a également des blessés et des morts. Par exemple, dans ma rue, un gang a brûlé le membre de l'autre gang avec sa moto. Certains habitants de mon quartier ont fui leurs maisons pour s'installer sur les places publiques ailleurs à cause des 400 Mawozo qui rentrent dans les maisons, tuent et brûlent les gens. Beaucoup de femmes ont été victimes. Donc c'est difficile. Surtout pour ma famille. Mes enfants crient, ils pleurent. Et le gouvernement qui ne dit toujours rien jusqu'à présent. C'est la panique totale.

Témoignage d'un habitant

Stefanie Schüler
Eau et nourriture commencent à manquer

Au quatrième jour des affrontements sanglants au nord de la capitale se pose désormais un autre problème : l’accès à la nourriture et surtout à l’eau potable. La majorité des Haïtiens sont obligés de vivre au jour le jour et ne disposent d’aucun stock leur permettant de tenir. Pour les milliers de familles, c’est l’angoisse de trop.

« Nous avons décidé de réduire notre consommation. Mais après trois jours, nos réserves se sont réduites considérablement », explique un habitant. « Je n’ai plus d’eau potable à la maison », s’inquiète sa voisine : « Ce qui nous restait d’eau, nous venons de le boire. Je ne sais pas comment nous allons faire demain ».

De plus en plus de familles ne voient plus d’autre solution que de risquer leur vie pour fuir sous les b***es les zones de combats. « Il y a des habitants de cette zone qui ont quitté leurs maisons pour aller se réfugier sur la place publique de Clercine et aussi à l’hôtel de ville de Tabarre », rapporte une habitante. À l’heure qu’il est, nous ne savons pas combien de familles se regroupent actuellement sur les places publiques de ces deux localités. Mais selon les témoignages, ces déplacés se trouvent dans des conditions d’extrême précarité, d’autant plus qu’il a beaucoup plu ces derniers jours.

« Ceux qui n’ont pas eu la chance de partir se tiennent informés », précise ce père de famille qui n’a pas osé sortir avec les siens, tant les b***es sifflent autour de sa maison :« Chaque soir, nous espérons pouvoir vaquer à nos activités le lendemain. Pourtant, les affrontements ne font que gagner en intensité ».
La peur de la répétition du scénario de Martissant

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Les violences dans la Plaine du Cul-de-Sac ne sont pas sans rappeler la guerre des gangs qui bouleverse depuis juin 2021 la vie des habitants de Martissant, à la sortie sud de Port-au-Prince. Les criminels y contrôlent un tronçon de la Route nationale #2, coupant de fait la péninsule sud d’Haïti de la capitale et du reste du pays. Alors que les affrontements sanglants entre les 400 Mawozo et Chien méchant sont à leur quatrième jour dans la Plaine du Cul-de-Sac, les résidents tremblent à l’idée que cette situation puisse s’inscrire dans la durée, comme dans le sud de la capitale.

« Je veux que les autorités de ce pays disent quelque chose », fustige cette femme. « Parce qu’il y a quelques mois, c’était Martissant, après, c’était la Croix des Bouquets et maintenant, ça tombe sur nous, en Plaine. Je ne peux plus supporter cette situation ».

« Et le pire, c’est qu’on ne sait pas s’il va y avoir une trêve, quand est-ce qu’on pourra sortir », renchérit son amie. « On reste là, impuissants, attendant un miracle. Parce qu’on ne peut rien espérer des autorités ».
Le silence assourdissant du gouvernement d’Ariel Henry

Mardi, le gouvernement provisoire du Premier ministre Ariel Henry a publié un communiqué censé souligner la volonté des autorités de garantir l’ordre public. Mais le texte ne mentionne pas la situation dans la Plaine du Cul-de-Sac.

« On est abandonnés entre les mains des gangs qui nous empêchent de vivre normalement », soupire une jeune Haïtienne. « Moi, je n’espère plus rien », fait savoir un père de famille. « Parce que ça devient un cas classique : rappelez-vous les autres zones affectées par les affrontements entre gangs armés. Beaucoup ont attendu [que le gouvernement reprenne les choses en mains, ndlr]. Moi, je m’attends au pire ».

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