26/10/2025
OSER LA RÉFORME DE LA CITOYENNETÉ POLITIQUE
Notre pays le Bénin traverse une période délicate de son histoire. L’actualité est marquée par les réactions des uns et des autres sur le feuilleton juridico-politique autour du parrainage, avec en toile de fond les élections présidentielles d’Avril 2026.
Qui dit élections, dit confrontation de plusieurs idées et challenge entre les porteurs de différents projets politiques en vue d’offrir au peuple une bataille saine dans les urnes.
Force est, malheureusement de constater que depuis bientôt 10 ans, la confrontation des projets politiques est avortée dès l’étape des candidatures. Elle ne se poursuit plus dans les urnes, privant ainsi une partie de la population de la ferveur des élections.
En cause, une réforme du système partisan aux ambitions nobles, mais mal ficelée. Oui, l’ambition de créer de grands ensembles politiques autour d'une idéologie claire à laquelle s’identifie ses membres est louable! La grande majorité des citoyens béninois l’admet. Cependant, les élites politiques ont échoué à assurer à cette réforme une applicabilité pérenne. On entend souvent que la démocratie est la dictature de la majorité sur la minorité.
Au-delà du système partisan, ce qui m’interpelle ici, c’est la citoyenneté politique !
La mise en œuvre de cette réforme a fait naître au Bénin, non pas des groupes de militants acquis à une idéologie claire d’un grand parti politique, mais la création de deux camps.
D’un côté, nous avons les "gagnants" de la réforme du système partisan. Ils sont tapis dans X ou Y mouvement, catégorie, ou parti politique affilié à la mouvance. Ils et elles ne manquent aucune occasion pour rappeler à quel point ils sont heureux d'appartenir au camps des vainqueurs!
Pour eux, la réforme leur garantie un règne sans partage sous l’arbre très ombrageux du pouvoir. Tel un jeu de pile ou face, ils sont heureux d’avoir parié sur le bon côté de la pièce ! Que dis-je ? Ils ont parié sur le cheval gagnant!
L’orgueil, le sarcasme, voir le cynisme qui caractérisent leur attitude sur les réseaux sociaux est un véritable défi pour notre vivre ensemble !
De l’autre côté, nous avons le camps des frustrés. Ceux-là qui ont eu le malheur d'avoir parié sur la mauvaise pièce. En confiant une partie de leur souveraineté à quelques compatriotes, ils ignoraient que c’était un blanc-seing qu’ils accordaient pour décider de la gouvernance du pays sur les 50 prochaines années ! Même s'ils ne sont pas totalement irréprochables dans leur attitude, il apparaît que le système leur offre peu de marge de manœuvre !
Les lois des peuples se font avec le temps! Si on attribue à la loi, la vertu de réglementer la société, en prévenant les abus et en sanctionnant les dérives, c'est en raison du processus démocratique de son élaboration, mais surtout de la hauteur d’esprit des personnes chargées de son adoption et de sa mise en œuvre.
En tant que citoyen, nous avons une responsabilité dans la vie démocratique et la stabilité politique de notre pays. Pour ce faire, nous devons veiller à faire des périodes électorales, des moments privilégiés de dialogue et de concertation en faveur de l’idéal commun qu'est la paix. Or, la paix n'est pas un vain mot!
Nous devons transcender nos adversités temporaires pour contribuer à une compétition électorale saine, juste et transparente. En un mot, nous devons réformer notre citoyenneté à travers la création d’un cercle vertueux où les valeurs de solidarité et de tolérance brillent plus que nos couleurs politiques.
Adam Issiakou