
18/05/2025
Apprendre à faire sa révolution...seul
J'ai suivi de prÚs, depuis jeudi, le nouveau dossier politico - judiciaire qui s'est ouvert autour du récépissé définitif d'existence du parti Le Libéral. Dois - je dire que je suis surpris ? Non ! PlutÎt impressionné par cette capacité des Béninois à pouvoir renier le plus rapidement celui ou celle qu'ils avaient pourtant en admiration quelques instants plus tÎt.
Quand il a commencĂ© son affaire, certains s'Ă©taient montrĂ©s au dĂ©part sceptiques. D'autres l'ont trouvĂ© plutĂŽt courageux. D'autres encore y ont vu, peut-ĂȘtre Ă tort ou Ă raison, un autre "pion" du pouvoir qui se cherche un dauphin. Pourquoi pas ? Sa facilitĂ© Ă dire certaines choses, Ă aller et venir et surtout Ă s'annoncer par rapport aux Ă©chĂ©ances de 2026 ont souscrit Ă cette thĂšse. En plus, il dĂ©pensait bien....dans la communication...et sur le terrain. Ces deux derniers points ont attirĂ© vers lui, du beau monde : jeunes en quĂȘte d'espĂ©rance politique, journalistes et mĂ©dias Ă l'affĂ»t de contenus...et de sous...hommes et femmes qui voulaient se projeter aprĂšs 2026. En ce moment lĂ , il avait eu toutes les analyses et tous les articles en sa faveur...Puis, vint le jeudi 15 mai 2025 !
Depuis lors, les mĂȘmes qui l'avaient trouvĂ© si audacieux, si intelligent, si rĂ©flĂ©chi et si stratĂšge ont tournĂ© casaque. Ses scĂšnes auto - filmĂ©es buvant du akpan dans la rue ou se payant un plat de voandzou avec trois Ćufs sont devenues sujets Ă railleries. Les mĂȘmes qui l'ont adoubĂ© appellent Ă sa dĂ©chĂ©ance.
Il ne faut pas projeter une rĂ©volution en comptant sur les autres. Le message est clair. Le temps oĂč douze apĂŽtres pouvaient mourir pour la prospĂ©ritĂ© du message du Messie est rĂ©volu. Avant lui, bien d'autres leaders qui se sont retrouvĂ©s seuls, face Ă leurs destins, que ce soit en exil, dans le maquis ou dans leur cellule, Ă remonter le temps. Le militantisme et l'engagement sont devenus des denrĂ©es aussi rares qu'ils apparaissent mĂȘme bĂȘtes. La fĂ©lonie et l'opportunisme, les clĂ©s de succĂšs en pleine promotion.
Je ne veux pas parler de l'acte de corruption. C'est un autre débat. Je veux juste saluer ceux qui peuvent, aprÚs avoir profité des situations et des gens, dormir du sommeil du juste en abandonnant ceux qui les ont aidés à leur triste sort de l'heure. Comme si de rien n'était. Je veux admirer cette propension de plus en plus prononcée des gens à danser sur des cadavres, se réjouir de la chute de l'autre, plutÎt que de porter un coup de main à le relever, ou tout au moins à passer son chemin le plus tranquillement possible. Il y a quelque chose qui ne va pas. Et ça n'a rien à voir avec la politique.
*Tanguy Agoi's Virtual House*