26/04/2025
C'est vraiment triste 💔🥺
Vous n'êtes pas Dieu pour jugez qui que ce soit 😭
Je venais de Savalou.
Je n’étais pas un voleur.
Je n’étais pas un bandit.
Je n’étais pas armé.
J’étais un jeune homme…
Un simple jeune homme.
Étudiant à Parakou. Employé dans une microfinance.
Je venais de Savalou.
Et ce matin-là, je partais au travail.
Il faisait encore nuit.
J’ai serré mon sac contre moi.
J’ai marché.
Comme tous les jours.
Mais ce jour-là, je ne suis pas arrivé.
Dans la nuit, deux autres avaient attaqué un chauffeur.
Poignardé. Vol raté. Moto abandonnée.
Et moi, moi je suis juste passé par là.
La foule était déjà chaude.
Et moi, j’étais seul.
Juste au mauvais endroit.
Juste au mauvais moment.
Ils m’ont arrêté.
Ils m’ont demandé :
“C’est toi, hein ?”
J’ai dit non.
J’ai dit que je partais bo**er.
Ils n’ont rien voulu savoir.
Ils m’ont insulté.
Ils m’ont frappé.
Ils ont crié voleur.
Et dans le vacarme,
ma voix ne valait plus rien.
Ils ont versé l’essence.
Ils ont allumé.
Et j’ai brûlé.
Brûlé vif.
Sur le goudron.
Au quartier Dokparou.
À Parakou.
Sous les regards.
Sous les téléphones.
Sous les “ce n’est pas bien” murmurés trop t**d.
Je suis mort.
Pas pour un vol.
Pas pour une faute.
Je suis mort pour une erreur.
Et personne n’a eu le courage de dire stop.
Depuis là où je suis,
j’ai appris que des gens ont été arrêtés.
C’est bien. Mais moi,
je ne reviendrai pas.
Je ne finirai pas mes études.
Je ne ferai pas carrière.
Je ne réaliserai pas mes rêves.
Mes promesses à Papa.
Maman.
Tout s’est arrêté là.
Entre la colère d’une foule et l’essence d’un bidon.
Et le pire dans tout ça ?
Si j’avais su que j’allais mourir ce jour-là,
je serais resté à la maison.
Je serais resté.
Chez moi.
Juste un jour de plus.
Un jour de vie en plus.
Je m’appelais Eloi Dogo.
Et ce matin-là,
on ne m’a pas laissé parler.
On ne m’a pas laissé vivre.
On a tué un innocent.
Et on l’a brûlé. Comme un animal.
Même pas, les animaux bénéficiaient parfois d'une mort douce...
Brice Ahossa