24/09/2025
Togbin Plage
Seïdou Moubarack expose “La Porte et Moi” au Kulturforum Süd-Nord
En clôture de sa résidence artistique, le samedi 20 septembre 2025, le jeune peintre et sculpteur béninois Seïdou Moubarack, alias Almoubarack, présente au Kulturforum Süd-Nord une série d’œuvres autour de la métaphore de la porte. Entre visible et invisible, intime et universel, cette exposition explore les seuils qui traversent l’existence humaine.
L'espace culturel Kulturforum Süd-Nord de Togbin Plage accueille, du 20 septembre au 2 novembre 2025, l’exposition de fin de résidence de Seïdou Moubarack. Intitulée La Porte et Moi, elle réunit des peintures et sculptures réalisées sur bois, carton et toile. Plus qu’un simple passage, la porte devient, sous son pinceau, symbole, mémoire et miroir de l’âme. Elle relie l’intérieur et l’extérieur, le connu et l’inconnu, invitant le spectateur à franchir des seuils vers la lumière, l’introspection et le mystère. À l’issue de sa résidence artistique, Seïdou Moubarack présente au Kulturforum Süd-Nord de Togbin Plage une série d’œuvres réunies sous le titre La Porte et Moi. Exposées du 20 septembre au 2 novembre 2025, ses peintures et sculptures sur bois, carton et toile explorent la métaphore de la porte comme seuil entre visible et invisible, intime et universel. Plus qu’un simple passage, elle devient sous son pinceau symbole, mémoire et miroir de l’âme, reliant intérieur et extérieur, connu et inconnu, et invitant le spectateur à une traversée vers la lumière, l’introspection et le mystère. L’artiste a expliqué que son projet « est profondément intime et vise à refléter, à travers l’art, les expériences de la vie quotidienne de chacun ». Selon lui, La Porte et Moi agit comme un miroir universel : « Le moi, c’est nous, le moi est universel. » Moubarack invite ainsi le spectateur à s’interroger : « Qu’y a-t-il derrière la porte ? » et à franchir ce seuil pour découvrir des dimensions à la fois personnelles et collectives.Dans son exploration poétique et symbolique, il interroge le rôle universel de la porte comme seuil et passage. Plus qu’un objet fonctionnel, elle est mémoire et témoin, notamment dans les traditions africaines où les portes sculptées racontent l’histoire des lignées et des ancêtres. Elle devient aussi espace de création, miroir de soi et lieu de choix : ce que l’on décide de garder ou de laisser derrière. La réflexion convoque des penseurs comme Bachelard, Rilke, Amadou Hampâté Bâ, Paulin Joachim ou encore Souleymane Bachir Diagne, pour montrer que chaque porte franchie est une traversée intérieure et un geste de connaissance de soi. Le vernissage du 20 septembre a réuni plusieurs personnalités du corps diplomatique, des autorités culturelles et universitaires, ainsi que des parents, les voisines et voisins de Togbin, amis et passionnés d’art venus soutenir le jeune peintre.
Une résidence pour révéler les jeunes talents
Lors de la cérémonie d’ouverture, Stephan Kohler, curateur du Kulturforum Süd-Nord, a rappelé l’ambition du projet : offrir aux très jeunes artistes béninois « une opportunité de se concentrer sur la recherche de leur thème et de leur langage visuel individuel », mais aussi « d’apprendre à prendre distance de leur foyer familial et à devenir indépendants ». Seïdou est le troisième artiste en résidence, après le photographe Franquin Dedji Tunde et la slameuse poète Iriko. Il voit dans le travail de Moubarack une incitation « à explorer les aspects inconnus de son propre esprit, mais aussi à questionner les limites que l’on s’impose soi-même et celles dictées par la société ». Georges Adéagbo, figure internationale de l’art contemporain béninois et conseiller des jeunes artistes en résidence, a également salué la démarche du jeune artiste. Pour lui, « c’est l’art qui fait l’artiste, et non l’inverse. L’artiste est un missionnaire accomplissant la mission de l’art dans la nature. » Évoquant la symbolique spirituelle de la porte, il a ajouté : « Devant la porte, derrière la porte… qu’y a-t-il derrière ? L’art et la nature. Les morts sont invisibles, mais ils ne sont pas absents. »L’événement a aussi été l’occasion de présenter Simon Tokouete, prochain résident du centre à partir du 1er octobre, dont la pratique s’oriente vers la biodiversité et l’infiniment petit. A son tour, Stephan Kohler a invité le public à s’inspirer du message de Franz Kafka : « Utilisez les portes qui sont destinées pour vous avant qu’elles soient fermées », comme une incitation à franchir les seuils de la création et de la découverte.
Une trajectoire en devenir
Né en 1999 à Allada, Seïdou Moubarack vit et travaille à Abomey-Calavi. Passionné de dessin depuis son enfance, il s’oriente très tôt vers la peinture. Après son baccalauréat, il intègre l’Institut National des Métiers d’Arts, d’Archéologie et de Culture (INMAAC), où il suit trois années de formation. « L’INMAAC m’a permis de professionnaliser mon art jusqu’à aujourd’hui », affirme-t-il.Avec La Porte et Moi, sa première grande exposition personnelle, l’artiste ouvre un nouveau chapitre de sa carrière et affirme une vision où l’intime se mêle à l’universel. Rappelons que le Kulturforum Süd-Nord est situé à Togbin Plage, dans le 3ᵉ von après la nouvelle mosquée. Une bibliothèque, avec 1 500 livres d’art, philosophie et théorie post-coloniale, est ouverte pour consultation au public sur rendez-vous.
Victorin Fassinou