22/04/2024
🇧🇯 A LIRE ATTENTIVEMENT ET PARTAGER POUR SAUVER DES VIES.
🛑 T E M O I G N A G E
Il y a deux ans aujourd’hui le 17 avril 2022, j’ai perdu le père de mes enfants dans un empoissonnement. J’ai décidé de vous écrire aujourd’hui afin de sensibiliser nos frères, nos hommes, nos maris.
J’ai 31 ans et je suis v***e. J'ai deux enfants à charge et moi seul sais comment je vis.
Je suis obligée de retourner en famille, moi qui étais dans un foyer, je vends des oranges le soir et j’entretiens les locaux d’une entreprise. A côté, je fais des tontines de plastique.
Avec mon défunt chéri, on avait des projets, construire sur sa parcelle à Pahou, m’ouvrir mon atelier de coiffure et que j’aille faire une formation en perruquerie mais aujourd’hui il n’est plus.
J’ai connu M. en 2017, c’est une personne avec beaucoup d’amis, une personne qui a confiance en tout le monde. Il avait des amis à l’époque qui étaient là de manière saisonnière. Quand il gagne un peu d’argent ils sont là, quand il galère ils disparaissent.
Mon feu chéri était un imprimeur qui peu à peu commencé à payer les machines à la maison.
Le 16 avril au soir, il m’a dit qu’il ira boire avec ses amis. J’ai dit papa Noa et si tu restes à la maison ce soir avec les enfants. Il m’a dit non que ses amis l’invitent, qu’ils ne lui ont jamais payé de boisson et aujourd’hui ils ont décidés de lui prendre des boissons, donc il ira.
Il est parti vers 23h dans un body noir et un jeans bleu. Ces amis me l’ont amené à 03h soit disant qu’il était soûlé. J’ai commencé à bourder et je l’ai poussé à la do**he. Il a commencé à vomir du sang pendant 5 minutes. Apeurée, j’ai appelé son grand frère qui n’a pas pris. Il continuait à vomir et se lamentait. J’ai rappelé les deux amis, personne n’a pris. Arrivé à un moment donné, je l’ai relevé et déposé en chambre avec un pot devant lui au cas où il voudrait vomir. J’ai dit papa Noa, tu as quoi ? Il m’a dit d’une voix bizarre, il y a des plaies dans ma bouche. Appelle Constant qu’il m’amène à l’hôpital. J’ai rappelé son frère qui a pris à 05 h. Nous sommes allés dans une clinique à Zogbo. On nous a envoyés à Ménontin. Là-bas, on nous informe qu’il a été victime d’un empoisonnement. Qu’on va lui laver le ventre et qu’il a perdu beaucoup de sang. Ils ont commencé le traitement et je suis rentré à midi faire à manger pour les enfants. À 13h, on m’informe que mon chéri n’est plus.
Si j’en parle ici c’est à cause des hommes. Quand on vous parle, vous dites qu’on est jalouse.
Quand on vous parle, vous pensez qu’on aime pas vos amis.
Des amis qui ne sont pas contents quand vous réussissez, des amis qui sont en concurrence avec vous.
Des amis qui vous empoisonnent. Aujourd’hui personne ne m’aide à part mon beau frère et ma belle mère qui ont aussi leurs charges.
Le temps passe mais la douleur persiste. Même quand tu rencontres une personne, il veut coucher avec toi avant de t’aider.
Quand vous vous foutez en l’air, c’est nous vos femmes qui ramassons les peaux cassées.
Si vous tombez c’est nous qui tombons, ce sont vos enfants qui tombent.
Pensez-y.