
26/05/2025
: UNE VIE D'ADO ❤️🩹❤️🔥🥺
: Plume Fatale
32 : 23h. L’heure des masques
L’horloge tourne. 22h55.
La ville dort.
Mais dans l’ombre… quelque chose se prépare.
Chez Ashley, l’ambiance est électrique. Le groupe est là, rassemblé. Houriath s’est rapprochée d’Ashley, à peine à quelques centimètres. Elle murmure :
— “Tu crois vraiment qu’on peut l’arrêter ?”
Il ne la regarde pas. Il fixe l’écran. La montre. Le plan.
Mais sa voix est claire :
— “J’en suis pas sûr. Mais ce que je sais… c’est que s’il nous arrache encore une partie de nous, on ne se relèvera pas.”
Elle attrape doucement sa main.
Juste ça.
Un contact. Un frisson. Une évidence.
— “Alors… on reste debout.”
Un sourire s’échange. Un vrai. Sincère. Dans ce bo**el ambiant, il reste un truc pur : eux.
23h00.
Une vidéo s’ouvre sur tous les téléphones du lycée.
Une voix trafiquée. Une silhouette floue.
Jean-Eudes.
— “Bonsoir, chers camarades. Ce que vous allez voir va vous choquer. Mais c’est la vérité. La vérité qu’on vous cache depuis des mois…”
Des vidéos défilent. Des instants volés. Des secrets. Des erreurs.
Jessica en pleurs dans les bras d’un homme plus âgé : son père biologique, un professeur du lycée.
Cornelia entrant dans une clinique, seule, en larmes.
Sadjid attaché sur un lit d’hôpital, criant à la trahison.
Et puis… une image de Dylan. En train de s’embrasser avec Fabrice. Une vraie vidéo. Pas truquée. Authentique.
Les réactions ne se font pas attendre.
Commentaires. Menaces. Moqueries. Larmes.
Le lycée est en feu. Virtuellement.
Mais là où Jean-Eudes pensait créer le chaos…
Ashley avait prévu le coup.
À 23h10, une autre vidéo apparaît. Signée : .
Cette fois, la voix, c’est celle de Dylan.
— “Oui. C’est vrai. Je suis gay. Et alors ? Est-ce que ça me rend moins humain ? Est-ce que ça efface mes douleurs, mes rires, mon amitié avec Ashley ?”
Pause.
— “On est des ados. On fait des erreurs. On cherche qui on est. Mais ça ne donne à personne le droit de nous exposer comme des trophées brisés.”
Une dernière phrase, poignante :
— “Jean-Eudes… tu croyais nous détruire. Mais t’as réveillé quelque chose de plus fort que la peur : notre union.”
La vidéo coupe.
Le lendemain, c’est silence au lycée.
Pas un mot.
Mais les regards ont changé.
Jessica arrive, la tête haute, main dans la main avec sa mère.
Cornelia parle à voix haute, au milieu de la cour :
— “Oui, j’étais enceinte. Oui, j’ai perdu le bébé. Mais c’est fini de se cacher.”
Et Dylan…
Dylan entre en classe, avec Fabrice. Le regard fier. Les mains jointes.
Un couple. Vrai. Courageux. Debout.
Plus t**d, dans un coin isolé…
Ashley est seul. Houriath le rejoint.
— “T’as été incroyable, Ash.”
Il hausse les épaules.
— “C’était pas moi. C’était nous tous.”
Elle sourit.
— “Tu sais… dans tout ce bo**el… il y a une chose que j’ai comprise.”
— “Quoi ?”
Elle s’approche. Tout près. Trop près.
— “Que t’es mon chaos préféré.”
Et sans prévenir… elle l’embrasse.
Un ba**er vrai. Fort.
Le genre de ba**er qui fait taire le monde.
Ashley ferme les yeux.
Il a tout perdu, tout risqué.
Mais là, dans ses bras… il vient de tout retrouver.
Mais pendant qu’ils s’embrassent…
Quelqu’un les filme.
Discrètement. En silence.
Et envoie la vidéo…
… à Jean-Eudes.
* *
*
La vidéo tourne en boucle sur plusieurs téléphones.
Le ba**er. Celui entre Ashley et Houriath.
Capté dans l’intimité. Volé. Exposé.
Jean-Eudes regarde la scène avec un sourire glacial, les yeux rivés à l’écran.
— “Il a osé... Avec elle.”
À côté de lui, Stella l’observe, silencieuse, les bras croisés. Elle sent que tout dégénère. Mais elle ne dit rien. Pas encore.
Jean-Eudes serre les dents. Sa vengeance prend une nouvelle forme.
Ce n’est plus seulement un jeu d’humiliation.
C’est personnel.
Le matin suivant, Ashley et Houriath arrivent au lycée, la tête légère, encore bercés par le moment de la veille. Ce ba**er, ce n’était pas une pulsion. C’était une évidence. Une déclaration muette que tout peut renaître, même au milieu du chaos.
Mais en franchissant les grilles…
Ils sentent les regards.
Les sourires narquois.
Les murmures.
Cornelia les rejoint, le visage grave. Elle tend le téléphone à Ashley sans dire un mot.
La vidéo. Publiée par un faux compte.
Des milliers de vues.
Un commentaire épinglé :
“Et dire qu’elle était avec Curtis. Belle fidélité, Houriath.”
Un uppercut dans le ventre.
Houriath recule d’un pas. Elle regarde Ashley. Puis baisse les yeux.
— “Je… je voulais pas que ça se passe comme ça…”
Ashley ne répond pas. Son poing se serre. Pas contre elle. Contre le monde.
— “On t’a volé ton choix. T’as rien à te reprocher.”
Elle hoche doucement la tête. Mais déjà, des messages fusent.
Curtis.
Il a vu.
Il appelle. Encore et encore.
Mais elle n’ose pas décrocher.
Pendant ce temps, Curtis, de son côté, explose. Il balance son téléphone contre le mur. C’est plus qu’un choc. C’est une trahison.
— “Avec lui ?! Mon frère ?!”
Dylan tente de le calmer :
— “C’est pas comme tu crois, mec. Ils t’ont respecté. Jusqu’à hier. Et même là, c’était... c’était doux, sincère. Ils se sont juste trouvés.”
Curtis crie :
— “Tu prends leur défense maintenant ?! Toi aussi tu m’as caché ton délire avec Fabrice ! On est où là ?!”
— “On est dans la vraie vie, Curtis. Où les sentiments ne demandent pas la permission.”
Un silence brutal s’installe.
Curtis tremble.
Pas de haine. De la douleur. Un deuil sans cercueil.
Houriath, de son côté, affronte ses démons.
Elle trouve Curtis, seul, dans la cour, le regard vide.
Elle s’approche. Lentement. Pas pour se justifier. Mais pour parler.
— “J’ai jamais voulu te blesser. Tu le sais.”
Il rit, amer.
— “Mais tu l’as fait.”
Elle s’avance encore.
— “Je suis tombée amoureuse de lui. Pas pour te trahir. Juste parce que… c’est arrivé. J’ai lutté, Curtis. Mais l’amour, ça se choisit pas.”
Il la regarde enfin.
— “T’as couché avec lui ?”
Un silence.
— “Non. Et je comptais pas le faire sans t’en parler. Sans fermer correctement notre histoire. Tu méritais au moins ça.”
Curtis ravale ses larmes. Il ferme les yeux.
— “Alors va. Aime-le. Mais s’il te fait pleurer une seule fois… je lui fais regretter d’être né.”
Elle esquisse un sourire tremblant. Il l’a perdue. Mais il reste noble. Brisé, mais digne.
Pendant ce temps, Ashley reçoit un message anonyme.
“Tu crois avoir gagné ? Ce ba**er va te coûter plus que tu ne l’imagines. Prépare-toi. Ce n’était que le début.”
Pas signé. Pas localisé. Mais clair.
Un piège se referme.
Et cette fois… l’amour ne suffira peut-être pas à sauver tout le monde.
* *
*
La cour du lycée est un théâtre où chaque élève devient spectateur ou acteur d’un drame qui dépasse les simples histoires d’adolescents. Le ba**er volé d’Ashley et Houriath fait désormais le tour de tous les groupes, sur tous les écrans. L’air est lourd, chargé de jugements et de rancunes.
Ashley sent le poids des regards, des chuchotements. Mais ce qui l’écrase le plus, c’est la peur dans les yeux d’Houriath, cette fragilité qu’elle n’avait jamais vue. Le monde autour d’eux s’effondre lentement, et il n’y a pas de place pour la douceur.
Cornelia s’approche, le regard sombre, sans fard.
— « Tu sais que ce n’est pas juste toi qui vas payer, hein ? »
Ashley serre les poings, mais ne répond pas. Il sait que la vérité est là : leur histoire, leur amour naissant, va déclencher une tempête.
Dans un coin, Curtis regarde la scène, le cœur en morceaux. L’humiliation, la colère, le désespoir s’entremêlent en lui comme un poison lent.
Il croise le regard d’Houriath. Un silence brutal. Un cri étouffé. Une promesse de guerre.
— « Si tu pensais que ça allait passer comme ça… tu te trompes. »
Mais Houriath ne recule pas. Elle sait que ce qu’elle ressent est plus fort que la peur, que le jugement. Elle sait aussi que cet amour, aussi fragile soit-il, vaut la bataille.
Ashley, lui, sent son cœur battre à tout rompre. Pas seulement pour elle, mais pour tous ceux qui, comme eux, cherchent à aimer malgré les blessures du passé et les chaînes du présent.
Soudain, un message arrive. Le téléphone d’Ashley vibre dans sa poche. Un message anonyme :
« Tu crois que l’amour peut tout sauver ? Attends de voir la suite… »
Le frisson qui lui parcourt l’échine est glacé.
Dans cette guerre invisible où les secrets explosent, l’amour est une arme fragile. Mais parfois, c’est la seule qui peut tenir debout.