15/12/2023
Si la déclaration a davantage retenu l’attention, c’est surtout parce qu’elle s’en prend à la CEDEAO dont l’attitude participerait selon la junte d’« un plan subversif » pour déstabiliser le Niger. Or, nous sommes à un moment où l’espoir d’un dialogue entre l’Organisation communautaire et le CNSP, pour le règlement pacifique de la crise institutionnelle au Niger, pointe véritablement à l’horizon. On n’a jamais été aussi proche de l’ouverture de négociations directes entre les deux parties que maintenant. Cette déclaration peut paraitre comme un pied de nez à l’ouverture de ces négociations qui devraient permettre d’alléger voire de lever les sanctions économiques et financières qui frappent durement les populations nigériennes.
La junte de Niamey doit se demander pourquoi les juntes malienne et burkinabè n’ont pas quitté la CEDEAO ? Tout comme elle doit s’interroger pourquoi le Mali a obtenu une concession majeure de la part de la CEDAO en autorisant Goita et Choguel de voyager dans l’espace communautaire à ce Sommet incriminé par le CNSP. Cela pourrait être le résultat d’une action diplomatique en sourdine des autorités maliennes au moment où certains populistes demandent à junte de Niamey d’acter le retrait du Niger de la CEDEAO. Nous disons qu’il faut savoir raison garder. Les maliens comme les burkinabés n’ont pas franchi le Rubicon, ils restent encore dans la Communauté en dépit de leur posture populiste évidente.
La précaution ou disons la bonne pratique pour préserver les intérêts du Niger, dans l’optique de l’érection de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), serait que le CNSP considère cette constante en diplomatie : les intérêts des Etats passent avant l’amitié. La preuve c’est que après le Sommet de la CEDEAO, plus d’un nigérien a eu le sentiment de deux poids deux mesures de la part de CEDEAO qui aurait fait montre de fermeté contre le Niger et laxisme contre le Mali.
Il ne faut pas que le CNSP apparaisse aux yeux de tous comme celui qui fait obstacle