Mathieu Bocké Côté

Mathieu Bocké Côté Mathieu Bocké Delarge est un chroniqueur, humoriste, écrivain, journaliste et historien ayant travaillé comme pigiste.

**L’arrogance motorisée : les seigneurs autoproclamés des routes**Il suffit de prendre la route quelques minutes pour co...
09/02/2024

**L’arrogance motorisée : les seigneurs autoproclamés des routes**

Il suffit de prendre la route quelques minutes pour constater l’émergence d’une espèce bien particulière : le conducteur de pick-up. Armé de son engin imposant, il semble vouloir dominer l’espace, s’imposer par la force de la taille et du bruit. Ces véhicules, véritables symboles d’une masculinité exacerbée, sont souvent conduits avec une arrogance déconcertante. Mais au-delà de la simple question de conduite, c’est tout un phénomène de société qu’il faut analyser ici.

Les conducteurs de pick-up se considèrent souvent comme les maîtres des routes. Ils se pavanent avec leurs véhicules comme des conquérants sur des chevaux de guerre modernes, occupant deux places de stationnement sans la moindre gêne, roulant à toute vitesse et dépassant les autres sans la moindre considération pour la sécurité des piétons ou des cyclistes. Il y a quelque chose de profondément révélateur dans cette attitude. C’est comme si, à travers leur voiture, ils cherchaient à exprimer une forme de pouvoir, une revanche sur une société qu’ils jugent peut-être trop civilisée, trop normée, trop "molle".

Il ne s’agit pas simplement d’une question de goût ou de choix de véhicule. Les pick-up sont devenus, au fil du temps, les emblèmes d’une certaine idéologie individualiste et dominatrice. Ils incarnent cette idée que le monde appartient à ceux qui prennent le plus de place, à ceux qui savent se faire entendre par la force brute, sans considération pour les autres. Ce sont souvent ces mêmes personnes qui méprisent les appels à la responsabilité écologique, balayant d’un revers de main les préoccupations climatiques sous prétexte qu’ils ont "le droit" de conduire ce qu’ils veulent.

Mais que révèle cet engouement pour le pick-up, sinon une incapacité à concevoir la liberté autrement que par la domination et l’affirmation de soi ? Ce besoin de puissance mécanique semble être le reflet d’une société en perte de repères, où l’on confond force et brutalité, indépendance et mépris des autres. Les routes deviennent alors le théâtre de petites guerres personnelles où chacun tente de s’affirmer à travers la taille et la puissance de son véhicule.

Ainsi, derrière le pare-brise fumé et les klaxons tonitruants se cache une certaine fragilité. Car au fond, l’arrogance est souvent le masque de l’insécurité. Et si, au lieu de cultiver cet égo surdimensionné, ces conducteurs de pick-up prenaient conscience que la véritable force réside dans la maîtrise de soi, le respect des autres et la responsabilité partagée ? Peut-être qu’alors, nos routes deviendraient des espaces de civisme plutôt que des champs de bataille.

**Olivier Primeau : le symptôme d'une décadence culturelle**Le Québec contemporain, dans sa recherche incessante de modè...
08/30/2024

**Olivier Primeau : le symptôme d'une décadence culturelle**

Le Québec contemporain, dans sa recherche incessante de modèles et de leaders d’opinion, s’est entiché d’une figure qui en dit long sur l’état de notre société. Olivier Primeau, cet entrepreneur devenu célèbre pour ses frasques sur les réseaux sociaux et pour sa capacité à incarner une certaine idée de la fête à la québécoise, est bien plus qu’un simple homme d’affaires. Il est le reflet d’une époque marquée par la superficialité, l’obsession de l’image, et la célébration du vide.

Olivier Primeau, par sa marque de commerce, le Beachclub, et par sa présence omniprésente sur les plateformes numériques, a su capter l’attention d’une génération. Mais de quelle génération s’agit-il? Celle qui, trop souvent, confond l'hédonisme le plus plat avec la liberté véritable, qui prend l'égoïsme pour une forme d'émancipation, et qui pense que la réussite se mesure en followers et en mentions « j’aime ». À travers son empire de fêtes et de selfies, Primeau ne fait que promouvoir un modèle de société où la substance est sacrifiée sur l'autel du paraître, où la pensée se dissout dans un cocktail servi à la plage.

Il faut voir dans ce phénomène non pas un simple détail de notre époque, mais le symptôme d’une décadence culturelle. Le règne d’Olivier Primeau est celui de l’instantanéité, du moment éphémère glorifié, sans lendemain ni profondeur. Son succès repose sur la capacité à séduire par le vide, à attirer les regards par le bruit et le mouvement, sans jamais proposer autre chose qu’un plaisir immédiat et déresponsabilisant. Dans cette société du spectacle permanent, il n’y a plus de place pour la réflexion, pour le sens, pour l’enracinement. Tout se consomme, même la culture, même l’identité.

Car Primeau n’est pas qu’un entrepreneur de la fête ; il est un idéologue de la déconstruction. À travers son discours, il promeut une idée de la liberté individuelle détachée de tout lien social et de toute obligation morale. Le Québec, qui a longtemps cherché à affirmer son identité et sa culture face aux forces de l’anglicisation et de la globalisation, voit aujourd’hui se lever une nouvelle génération d’entrepreneurs culturels qui n’ont plus aucun scrupule à importer des modèles étrangers, à vendre un mode de vie déconnecté de notre histoire et de notre réalité.

Cette obsession de l’image, du marketing de soi, et de la réussite facile traduit une rupture avec la profondeur et l’exigence qui ont longtemps caractérisé la culture québécoise. Nous ne pouvons pas réduire notre société à ces caricatures d’un monde hypermodernisé où la pensée est remplacée par la marque, où l’engagement est supplanté par la visibilité médiatique. Primeau ne s’intéresse pas au bien commun ni à l’avenir de notre peuple. Ce qui l’intéresse, c’est l’instant, le buzz, et l’applaudissement facile.

L'éloge du vide n’est pas une vision pour un peuple. À travers la figure d’Olivier Primeau, c’est toute une conception de la société québécoise qui est mise à mal. Celle d’un peuple qui aurait abandonné son exigence de vérité, sa quête de sens, pour se complaire dans la futilité d’un capitalisme culturel sans âme.

Il est temps de se réveiller. De réaliser que Primeau et ceux qui lui ressemblent ne sont pas des modèles à suivre, mais des symptômes d’un problème bien plus profond : l’abandon de la culture comme vecteur de sens et de cohésion. Car une société qui célèbre ses « influenceurs » plus que ses penseurs, ses « partys » plus que ses débats, est une société qui court à sa perte.

À ceux qui croient encore que l’avenir du Québec se joue sur une plage artificielle, avec un verre à la main et une caméra braquée sur soi-même, il est urgent de rappeler que la culture, la vraie, se construit dans le silence, le travail, et l’engagement sincère envers une idée plus grande que soi.

**La Voix et l’illusion du talent : l'ère des artistes préfabriqués**Il existe un paradoxe troublant dans la culture con...
08/30/2024

**La Voix et l’illusion du talent : l'ère des artistes préfabriqués**

Il existe un paradoxe troublant dans la culture contemporaine : nous vivons une époque où l’authenticité est érigée en valeur suprême, où l’on prétend célébrer la singularité de l’individu, mais où, paradoxalement, les concours de musique télévisés tels que *La Voix* nous entraînent vers un modèle d’uniformité artistique et culturelle. Cette émission, qui se présente comme une célébration du talent brut et de la découverte musicale, n’est en réalité que le théâtre d’une vaste opération de standardisation culturelle.

Sous le couvert d’un divertissement populaire, *La Voix* incarne une dérive inquiétante de notre époque : la fabrique d’artistes préfabriqués. Ces concours, loin de révéler de véritables artistes, créent une illusion de diversité musicale en formatant des chanteurs selon des critères esthétiques et commerciaux déterminés par des producteurs en quête de la prochaine « star » instantanée. La mise en scène de l’émotion, les récits de vie stéréotypés et le coaching scénarisé transforment les candidats en produits de consommation plutôt qu'en créateurs authentiques.

Ne nous y trompons pas : derrière le rêve d’un succès fulgurant se cache une industrie qui cultive l’éphémère. Ce qui est vendu au public, ce n’est pas une expérience artistique profonde ou singulière, mais une dose rapide de sensations, calibrée pour attirer l’attention et disparaître aussitôt consommée. Les participants, souvent jeunes et influençables, sont happés dans un système où le succès est non seulement temporaire mais, pire encore, vidé de toute substance. En imposant des formats de chanson, en sélectionnant des morceaux selon des critères de popularité plutôt que de créativité, on crée des artistes d’une uniformité déroutante, déconnectés de la profondeur de la musique véritable.

On peut alors se poser la question : qu’est-ce qu’un artiste à l’ère de *La Voix* ? Un artiste est-il un interprète capable de reproduire des tubes dans un décor de carton-pâte, ou est-il celui qui, en quête de vérité, explore les marges et déjoue les attentes d’un public anesthésié par la répétition du même ? *La Voix* ne cherche pas à répondre à cette question. Elle l’esquive, car elle est elle-même un symptôme de notre époque : une société qui valorise le spectacle au détriment du contenu, le succès au détriment de l’authenticité.

Pourtant, l’art véritable se nourrit de complexité, de tension, d’un rapport conflictuel avec le monde et avec soi-même. La grande musique, qu’elle soit populaire ou savante, ne se laisse jamais réduire à un moment de télévision formatée. Or, ce que ces concours de musique télévisés nous présentent, c’est un appauvrissement du sens. En dressant le public à consommer des performances standardisées, en réduisant l’art musical à un spectacle de quelques minutes jugé par un panel d’« experts » dont les goûts sont calibrés sur l’air du temps, on court-circuite toute forme de véritable engagement artistique.

Il est temps de dénoncer cette logique de la médiocrité institutionnalisée. Le public mérite plus que des illusions de talent et des promesses de célébrité. Il mérite d’être confronté à des œuvres qui le dérangent, qui l’interrogent et qui l’émeuvent véritablement. Si l’on veut retrouver le chemin de la vérité artistique, il faudra avoir le courage de rompre avec cette culture de l’artifice et de la superficialité.

*La Voix* et ses semblables ne sont pas le reflet d’une culture vivante ; ils en sont la caricature. Ils contribuent à tuer le goût de l’effort et de la recherche personnelle chez les jeunes artistes, à étouffer toute ambition de dépassement. Plutôt que de former une génération d’artistes créateurs, ils fabriquent une génération d’interprètes dociles, prêts à se conformer aux diktats de l’industrie musicale.

Dans cette course à la popularité instantanée, l’art se perd et l’authenticité disparaît. Il est temps de réveiller notre conscience culturelle et de renouer avec une tradition où l’art était avant tout une quête de sens, de beauté et de vérité.

**L’humanité et la question animale : vers une interdiction de la domestication ?**Dans le grand bal des contradictions ...
08/30/2024

**L’humanité et la question animale : vers une interdiction de la domestication ?**

Dans le grand bal des contradictions contemporaines, voilà que l’humanité, grande prédatrice qui a façonné le monde à son image, se retrouve confrontée à une question qu’elle n’avait jamais envisagée sérieusement : a-t-elle le droit de posséder des animaux domestiques ? Le sujet peut sembler anecdotique, presque trivial, mais il est au contraire symptomatique de notre époque, marquée par une remise en cause radicale de l’ordre naturel et culturel.

Pendant des millénaires, la domestication a été considérée comme une avancée de la civilisation. Elle a permis à l’homme de se sédentariser, de cultiver ses terres, de bâtir des cités et d’instituer des formes d’organisation sociale complexes. Les animaux domestiques étaient alors perçus comme des alliés, des partenaires silencieux de l’aventure humaine. Pourtant, notre rapport à l’animal a pris une tournure singulière ces dernières décennies. À mesure que la modernité s’est développée, l’homme a fait de l’animal un objet de consommation, un bien de compagnie, parfois même un enfant de substitution.

Dans cette nouvelle configuration, la question du droit de l’homme à posséder un animal prend une dimension existentielle. Nous sommes face à un paradoxe : d’un côté, nous proclamons l’égalité entre les espèces, affirmant que la souffrance animale est aussi intolérable que la souffrance humaine ; de l’autre, nous continuons à capturer, acheter, vendre et élever des animaux dans des conditions souvent discutables. Le chat ou le chien, dans nos appartements exigus, deviennent alors le symbole d’une forme de domination bienveillante mais infantilisante, où l’animal, réduit à un simple jouet, est privé de sa liberté essentielle.

Il est temps de poser la question frontalement : pourquoi l’homme aurait-il le droit de s’arroger la possession d’êtres vivants, fussent-ils des animaux ? Le discours contemporain sur la protection des animaux, au-delà des considérations émotionnelles et morales, révèle une faille profonde dans notre conception de la liberté. Pourquoi revendiquons-nous l’autonomie et la dignité pour nous-mêmes tout en refusant ces mêmes droits à d’autres espèces ?

Certains avanceront que l’homme a le devoir de protéger les animaux, que notre relation de domestication est marquée par un amour réciproque. C’est là, à mon sens, une lecture profondément naïve de la nature humaine et animale. Derrière cet amour, il y a souvent une volonté de possession, une appropriation qui, sous des airs de bienveillance, n’en demeure pas moins une forme de domination.

Ainsi, si nous voulons vraiment être cohérents avec les valeurs que nous proclamons, il nous faut envisager l’interdiction pure et simple de la possession d’animaux domestiques. Cela n’implique pas une rupture brutale, mais une transition vers une relation plus respectueuse entre l’homme et la nature, où les animaux ne sont plus des objets de distraction, mais des êtres doués de sensibilité, à qui l’on doit la même dignité qu’à n’importe quel autre être vivant.

La question n’est pas de savoir si nous aimons nos animaux, mais si nous sommes capables de dépasser notre besoin de domination et de possession. À une époque où les droits des uns s’arrêtent là où commencent ceux des autres, il est peut-être temps de reconnaître que cette règle doit aussi s’appliquer à notre rapport au règne animal.

**Légaliser la drogue dure pour les enfants : le nouveau progrès social?**Là où le progressisme nous mène, la logique vo...
08/29/2024

**Légaliser la drogue dure pour les enfants : le nouveau progrès social?**

Là où le progressisme nous mène, la logique voudrait que le prochain pas soit inévitable : la légalisation des drogues dures pour les enfants. Après tout, dans cette grande quête pour l’égalité des droits, pourquoi s’arrêter en si bon chemin? Si les adultes peuvent j***r de leur liberté en consommant ce qu’ils veulent, pourquoi priver nos chères têtes blondes du même privilège? Il serait temps de corriger cette inégalité criante.

**L’enfant libre de faire ses choix!**

Ne soyons pas hypocrites. L’enfant, aujourd’hui, est roi. Il choisit son genre à l’âge où il ne sait pas encore lacer ses souliers, il décide de ce qu’il veut manger, et il est encouragé à questionner toute forme d’autorité. Alors pourquoi s’arrêter là? Pourquoi ne pas pousser l’idée de l’enfant souverain jusqu’à sa conclusion logique : le droit de se défoncer dès le bac à sable.

**Les bienfaits cachés de l’héroïne à la récréation**

Imaginez : des cours de récré où les élèves, sous l’emprise de substances, découvrent de nouveaux horizons de créativité. Plus besoin de cours d’art plastique, une ligne de cocaïne suffira pour stimuler l’imagination. Un petit coup de M**A avant le cours de maths? Les additions n’auront jamais été aussi exaltantes! Et que dire de la sieste d’après-midi, transcendée par une douce léthargie opiacée. Ne voyez-vous pas tout le potentiel éducatif?

**Finie la stigmatisation!**

Bien sûr, les esprits fermés crieront au scandale. Mais rappelons-nous qu’interdire, c’est stigmatiser. Et stigmatiser, c’est oppresser. En légalisant la drogue dure pour les enfants, on leur permettrait de s’épanouir pleinement sans se sentir marginalisés. Pourquoi devrions-nous, en tant que société progressiste, continuer à brimer la liberté individuelle de ces jeunes citoyens?

**Un bond vers une société libérée**

Il est temps de cesser de brider nos enfants avec des règles dépassées et des interdits moralisateurs. Ouvrons les portes d’une société vraiment inclusive où chaque enfant peut faire ses propres choix, même s’il s’agit de troquer son jus de pomme pour une dose de L*D.

Mais attention, l’idée n’est pas de sombrer dans l’anarchie totale. Non, il suffira d’instaurer quelques balises : une initiation contrôlée dès la maternelle, avec des animateurs spécialisés, des ateliers de découverte des différentes substances… Bref, une belle ouverture sur le monde moderne, avec tous les moyens nécessaires pour bien encadrer cette nouvelle liberté.

**Un avenir radieux pour nos jeunes?**

Certains diront que cet article est une satire de notre époque. Peut-être. Ou peut-être est-ce le reflet de ce vers quoi nous tendons à force de repousser les limites du raisonnable. Laissons donc le débat s’ouvrir. Mais une chose est sûre : au train où vont les choses, ce qui paraît aujourd’hui absurde pourrait bien devenir la réalité de demain. Et qui sait, dans un monde où tout est permis, peut-être verrons-nous un jour des cours de récréation où l’innocence d’un bonbon acidulé sera remplacée par la douce euphorie d’une drogue dure. Vive le progrès!

**Magasiner ou l’art de gaspiller : le nouveau sport féminin**En ces temps où l'on se vante d'avoir atteint une société ...
08/29/2024

**Magasiner ou l’art de gaspiller : le nouveau sport féminin**

En ces temps où l'on se vante d'avoir atteint une société d'égalité et de progrès, il est fascinant de constater comment les femmes, émancipées et libérées, ont adopté avec enthousiasme l'art du magasinage compulsif. Oui, Mesdames, Messieurs, nous vivons à une époque où détenir une carte de crédit est devenu non seulement un droit acquis, mais une arme redoutable dans la quête effrénée du superflu.

**L’illusion de la liberté financière**

Ne nous voilons pas la face. Le féminisme a fait de grandes avancées : les femmes peuvent voter, travailler, diriger des entreprises, et même… magasiner sans compter. À croire que l'émancipation féminine se mesure désormais au nombre de sacs de boutiques de luxe ramenés à la maison. On le dit peu, mais il semble que chaque carte de crédit délivrée à une femme soit une victoire sur le patriarcat. Mais à quel prix?

**Quand la mode devient une religion**

L’ennui, c’est qu’en donnant ce pouvoir de dépenser sans retenue, on a peut-être sous-estimé la capacité des femmes à se laisser emporter par des pulsions d’achat frénétiques. Un café ici, une robe là, et ce sac à main absolument indispensable qui ressemble pourtant étrangement aux trois autres achetés la semaine dernière. Et les hommes, eux, assistent, perplexes, à ce défilé de dépenses qu’ils doivent parfois justifier devant le relevé de compte mensuel.

**La carte de crédit : erreur historique?**

Alors, posons la question interdite : aurait-il fallu repenser l’attribution des cartes de crédit? Les bancassureurs auraient-ils dû exiger un diplôme en finances personnelles avant d'en accorder l'accès? Ne devrait-on pas, pour le bien de tous, revenir à une époque où le portefeuille se vidait plus lentement, au rythme mesuré du chéquier, avec toute la solennité qu’exige une dépense réfléchie?

Mais voilà, toute critique est jugée misogyne de nos jours. Pourtant, l’évidence crève les yeux : ce n’est pas un homme qui a inventé la folie des soldes à minuit ou les boutiques en ligne qui transforment chaque heure de bureau en session de magasinage clandestin.

**Un retour à la raison?**

Finalement, on devrait peut-être réfléchir à encourager la modération et la réflexion avant l’achat, qu’on soit homme ou femme. Mais pour l’instant, la société semble avoir pris le parti de la dépense effrénée, alimentée par des cartes de crédit qui font sauter les plafonds comme des popcorns dans une poêle. Est-ce vraiment cela, la liberté?

**Roxane Bruneau : icône malgré elle de la grande décadence musicale**Ah, Roxane Bruneau, cette prodige autoproclamée de...
08/28/2024

**Roxane Bruneau : icône malgré elle de la grande décadence musicale**

Ah, Roxane Bruneau, cette prodige autoproclamée de la chanson québécoise, qui semble avoir conquis le cœur d’un public aussi nombreux qu’indulgent. Dans une époque où l’on glorifie le banal, où l’on érige l’ordinaire en spectacle, Bruneau se dresse comme l’incarnation parfaite du talent supposément démocratisé : accessible, dépourvue de la moindre subtilité artistique et, surtout, bruyamment célébrée pour sa médiocrité.

Osons le dire : Roxane Bruneau, avec sa voix aux accents d’une éraflure de chat sur un tableau noir et ses paroles qui oscillent entre le cliché adolescent et le journal intime mal relu, est devenue une figure paradoxale de la scène musicale. Elle nous raconte les misères quotidiennes avec la profondeur d’un post Instagram et la mélodie d’un jingle de publicité. Mais voilà, c’est exactement ce qui plaît à notre époque, où l’on confond l’art avec la confession publique, et où la moindre émotion mal déguisée en chanson devient un chef-d'œuvre.

Et puis, parlons-en, de cette visibilité qu’elle accapare. Une visibilité que l’on aurait jadis réservée aux véritables artistes, ceux qui avaient quelque chose à dire et savaient comment le dire. Aujourd’hui, il suffit de jouer de la guitare en grimaçant quelques peines de cœur pour se hisser au rang de vedette. Mais peut-on vraiment en vouloir à Roxane Bruneau ? Elle ne fait qu’exploiter la grande supercherie contemporaine qui transforme n’importe quelle anecdote de coin de rue en ritournelle nationale.

Ainsi, nous voilà à applaudir un art devenu spectacle de la banalité, et à encenser une artiste qui incarne non pas l’excellence, mais la moyenne élevée au rang de sommet. Si Bruneau est partout, ce n’est pas qu’elle chante mieux, mais parce qu’elle flatte une époque qui se complaît dans sa propre médiocrité. L’avenir de la musique, si l’on s’en tient à ce modèle, n’a plus besoin de virtuoses : juste de figures qui chantonnent le quotidien avec la fausse authenticité d’une story éphémère.

Et nous, pauvre public, réduits à consommer ces refrains fades comme on avale un fast-food, en sachant bien qu’il manque quelque chose de vrai, mais trop paresseux pour le réclamer. En fin de compte, ce n’est pas Roxane Bruneau qu’il faut blâmer : elle n’est que le symptôme d’une époque qui a oublié ce que c’est que de vraiment écouter.

**L'émergence des "do******gs" : symptôme d'une société en déclin**Il fut un temps où l'homme, le vrai, se distinguait p...
08/28/2024

**L'émergence des "do******gs" : symptôme d'une société en déclin**

Il fut un temps où l'homme, le vrai, se distinguait par sa droiture, son sens du devoir et une certaine noblesse de caractère. Mais voilà qu’un étrange spécimen prolifère dans nos bars, sur nos plages, comme une épidémie de mauvais goût : le "do*****ag". Cette créature moderne, résultat d'un culte grotesque de l'apparence, n’a d’autre ambition que de briller dans les lumières artificielles des néons de clubs ou au bord des piscines, où il exhibe ses muscles soigneusement sculptés et ses tatouages aussi profonds qu’une flaque d’eau.

Mais ne nous y trompons pas : derrière ses pectoraux huilés et son attitude de mâle alpha se cache la véritable menace. Ce personnage, avec sa quête incessante de validation superficielle, n’est rien de moins qu’un miroir déformant de notre époque. Il vampirise l’attention des femmes par ses pitreries pseudo-charmantes, laissant derrière lui un parfum d’immaturité et une traînée de cœurs brisés. Plus grave encore, il sape les bases mêmes de la masculinité. Au lieu d'incarner une virilité saine et assumée, il n’est qu’une caricature grotesque, un fantasme d'Instagram dopé à l’égo et à la poudre de protéines.

Les femmes, quant à elles, se retrouvent confrontées à ce pitre moderne, séduites un instant par le spectacle, mais bien vite désillusionnées par le vide abyssal qui habite ces statues de chair. Ce qui devait être un havre de convivialité — le bar, la plage — devient le terrain de chasse de ces chasseurs sans proie, obnubilés par leur propre reflet.

Le "do*****ag", c’est la décadence incarnée d’une époque qui a troqué l’authenticité pour le paraître, la profondeur pour la superficialité. C’est le symptôme d’une société qui, en glorifiant le plastique et l’éphémère, perd le sens de la vraie virilité. Et pendant que ces faux mâles pavent nos soirées de leurs relents d’arrogance, la masculinité authentique se meurt, étouffée par l’ombre de ces clones musclés mais vides. Une société où les "do******gs" règnent en maîtres est une société qui ne sait plus ce qu'elle veut, ni où elle va. C’est là le vrai danger.

**Les céréales sucrées : le grand levier de la décadence moderne**Imaginez un instant : le jeune homme de 12 à 20 ans, j...
08/28/2024

**Les céréales sucrées : le grand levier de la décadence moderne**

Imaginez un instant : le jeune homme de 12 à 20 ans, jadis fier héritier de la civilisation, aujourd’hui prisonnier de ces boîtes colorées qui pullulent sur nos étagères. Ces diaboliques morceaux de sucre déguisés en petit-déjeuner sain s’emparent de nos esprits au saut du lit. Autrefois, on se levait pour affronter le jour avec une détermination virile ; maintenant, le guerrier du quotidien se contente de s’abandonner à des marshmallows multicolores.

Et n’oublions pas le véritable scandale : l’ineffable mollesse que ces sucreries inculquent à nos jeunes. Chaque cuillerée est un pas de plus vers l'abandon du courage, du devoir, et du sens de l’effort. En à peine une décennie, on est passé du pain grillé au Nutella au dessert du matin, et d'un esprit acéré à un cerveau enrobé de sucre raffiné.

L’industrie agroalimentaire, avec son marketing tapageur, n’est-elle pas complice de ce déclin ? Le jeune homme de jadis, qui aurait pris son arbalète pour défendre la patrie, s’est transformé en une créature amorphe, obnubilée par la prochaine dose de sucre. Bref, on nous vend une illusion sucrée à la place de l’ambition, et le pire, c’est qu’on se précipite pour l’acheter avec le sourire. C’est à croire que, pour ces industriels, le futur appartient à ceux qui sirotent leur lait à la fraise entre deux parties de jeux vidéo.

**La Grande Croisade des Indignés Anonymes : Ces Hérauts du Bon Sens Perdu**Il semble que nous vivions dans une époque o...
08/25/2024

**La Grande Croisade des Indignés Anonymes : Ces Hérauts du Bon Sens Perdu**

Il semble que nous vivions dans une époque où chacun se sent investi d’une mission sacrée : celle de dénoncer ce qui ne cadre pas avec leur vision du monde, surtout lorsqu’il s’agit de la communauté LGBT. Un phénomène fascinant, à mi-chemin entre la vieille bigoterie et l’indignation réchauffée, qui semble animer ces chevaliers modernes de la décence autoproclamée.

Ah, ces braves soldats de l’opinion négative, ces Don Quichotte du clavier, qui ne peuvent s’empêcher de brandir leur verbe contre ce qu’ils considèrent comme une menace imminente pour leur confort moral. On pourrait croire qu’ils protègent les fondements mêmes de notre civilisation à chaque fois qu’ils s’offusquent de l’existence de personnes qui, horreur suprême, vivent leur vie selon des principes différents des leurs.

Ils font penser à ces vieux philosophes grecs qui, perchés sur leur agora numérique, déclament à qui veut bien les lire – et surtout à ceux qui ne demandent rien – leur vérité universelle. « La communauté LGBT ? » se disent-ils. « C’est là une hérésie moderne qu’il nous faut dénoncer sans relâche, même au prix du ridicule. »

Leur ton grave, presque solennel, laisse croire que l’avenir du monde repose sur leur capacité à critiquer les choix de vie d’autrui. Et ils y mettent du cœur, ces critiques, débusquant l’agenda caché derrière chaque drapeau arc-en-ciel, chaque sourire bienveillant. Mais en vérité, que disent-ils vraiment, sinon leur propre angoisse face à un monde qui leur échappe, un monde qui a l’outrecuidance d’évoluer sans demander leur permission?

C’est là toute la grandeur de ces grands défenseurs de la normalité. Leurs arguments, souvent aussi tranchants qu’un couteau en plastique, se résument à une nostalgie du temps où l’on ne parlait pas de ces choses. Où l’on gardait pour soi ses différences, ses singularités, ses amours. Un temps où l’uniformité était le garant d’une société bien ordonnée.

Mais voilà, le monde avance, et avec lui l’acceptation de l’autre, de la différence. Une acceptation qui, il faut bien le dire, menace l’identité de ces gardiens du statu quo. Car pour eux, toute affirmation d’une identité qui sort du moule est perçue comme une agression personnelle, une remise en question de leur propre existence.

Mais qu’importe, ils continueront à marteler leurs opinions comme s’ils portaient le poids du monde sur leurs épaules, insensibles à l’absurdité de leur croisade. Peut-être devrions-nous les remercier, après tout, car sans eux, qui se souviendrait de ce que cela fait de défendre l’indéfendable avec tant de ferveur?

Alors à vous, les hérauts de l’opinion négative, continuez de clamer vos vérités. Vous êtes, malgré vous, les témoins d’une époque révolue, celle où la peur de l’autre l’emportait sur la compréhension. Et pour cela, nous vous saluons… avec un sourire de pitié.

**L’incongruité existentielle du pauvre Richard Martineau**Ah, Richard, notre vaillant soldat de l’opinion, qui s’attaqu...
08/25/2024

**L’incongruité existentielle du pauvre Richard Martineau**

Ah, Richard, notre vaillant soldat de l’opinion, qui s’attaque sans relâche à toutes les grandes questions de notre époque. On le connaît bien, ce croisé de la rectitude politique, défenseur de la rigueur morale et de l’ordre social. Mais, derrière les éclats de sa plume acérée, une question essentielle se pose : comment un homme aussi vigoureux dans ses convictions peut-il mener une vie… aussi sexuellement insipide?

Voilà un paradoxe qui pourrait animer les salons de la vieille Europe. Car oui, chers lecteurs, la vie intime de Richard semble avoir atteint un degré d’apathie si élevé qu’elle pourrait bien rivaliser avec celle d’un moine chartreux en retraite spirituelle. À croire que, pour Martineau, la passion n’est qu’un concept désuet, réservé aux utopies de gauche qu’il se plaît tant à démolir.

Mais, ne vous y trompez pas, ce n’est pas par manque de virilité! Oh non! Martineau est un homme robuste, un titan du verbe, un Adonis de la critique sociale. Pourtant, il semblerait que la fougue qui l’anime lorsqu’il s’attaque aux dérives progressistes ne se traduise pas dans sa chambre à coucher. Hélas, Richard, ce pourfendeur des fausses vertus, aurait-il oublié de mettre un peu de « piment » dans sa propre existence?

Ironie du sort, l’homme qui accuse les autres de complaisance envers le confort bourgeois serait-il lui-même prisonnier d’un conformisme charnel? Sa vie sexuelle, aussi passionnante qu’un épisode des nouvelles du soir, semble être la manifestation ultime de ce que la routine peut faire à un homme. Après tout, à force de s’indigner contre les excès du modernisme, on finit peut-être par perdre le goût du risque, même dans les recoins les plus intimes de sa vie.

Alors, Richard, au nom de tous ceux qui chérissent encore l’étincelle de la passion, je t’enjoins de raviver la flamme. Laisse derrière toi le carcan de la critique systématique et retrouve l’élan vital, celui qui, qui sait, pourrait te faire redécouvrir les plaisirs simples que tu sembles avoir relégués au second plan.

Mais peut-être, au fond, est-ce là le secret de Martineau : un homme si absorbé par sa mission de sauvegarde du bon sens qu’il en oublie le plaisir de vivre. Richard, nous te saluons. Et nous compatissons.

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