11/09/2025
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"PROLOGUE
L’inspecteur A. J. Tanner n’arrivait pas à lâcher prise, à prendre congé comme on le lui suggérait depuis la
mort d’Annabelle. Même en dehors de ses heures de service, il ne pouvait pas ignorer les ravages causés par le cristagraal. Que ce soit ici à la Cité d’Alsafi ou ailleurs sur le territoire de l’Alliance. Mettre fin au trafic de cette drogue venue de Linné était pour lui une priorité. Un engagement ferme envers sa soeur cadette.
Il la savait dépendante de cette m***e, mais il croyait avoir réussi à la convaincre de se tenir loin des dealers qu’elle avait l’habitude de fréquenter.
Comme quoi elle s’était bien moquée de lui.
Tanner parcourut une centaine de mètres dans le terminal de l’astroport avant de monter d’un pas décidé jusqu’à la mezzanine du deuxième. Il s’arrêta à la balustrade et posa ses mains bien à plat sur la rampe sans perdre son maintien hérité de son passé militaire : épaules repoussées vers l’arrière, menton rentré et ventre plat.
Le décor se voulait moderne dans l’agencement des couleurs, des textures et des formes. Les matériaux tilisés pour le mobilier et les accessoires décoratifs appartenaient tous à l’avant-garde. La musique d’ambiance était, comme le reste, très tendance. Une oreille attentive aurait reconnu les genres musicaux à la mode, juste suffisamment adoucis pour plaire aux personnes présentes, tout en assurant
leur confort acoustique. Comme quoi la Cité d’Alsafi ne souffrait pas trop de son éloignement. Davantage reconnue comme le plus important carrefour commercial de l’Alliance, elle n’en demeurait pas moins influencée par les derniers courants artistiques.
Les voilà ! se dit Tanner, en apercevant en bas les cinq employés de Géomorphée assis à une terrasse. Ils rigolaient ensemble, un verre à la main, comme si de rien n’était. Ils se croient au-dessus de tout. Tanner les soupçonnait depuis un bon bout de temps de s’adonner au trafic de cristagraal à la Cité d’Alsafi et au braconnage sur Linné. Sans compter qu’ils ne se gênaient pas pour chercher noise à tout un
chacun, surtout lorsqu’ils avaient un verre dans le nez. Le chef de la bande était Rudy Marsh. Ses quatre acolytes : Régina Belle, Raymond Lacoste, Tyler Carl Herbert et Masha Derrida. Tanner serra la rampe, se promettant de mettre un terme à leurs activités illicites, si jamais il en avait l’occasion. Un grand SI. Car ils avaient bénéficié jusqu’à présent de la clémence des juges à maintes occasions, puisque Mines Salomon et sa filiale Géomorphée appartenaient au Holding Odyssée, une mégacorporation membre de l’Alliance.
Tanner respira un grand coup et jeta un regard à la ronde. Il aimait bien se fondre parmi la foule bigarrée de l’astroport en tant que simple badaud. Ces excursions
dans l’ambiance survoltée de ce lieu de transit entre l’ici et l’ailleurs lui permettaient de surveiller certains individus malfaisants. Cela lui permettait également de prendre d’une certaine façon le pouls de la Cité d’Alsafi. De côtoyer plus ou moins incognito… Des gens issus du monde des affaires et des professionnels en tout genre qui arrivaient ou partaient selon ce qui était inscrit à leur agenda. Des voyageurs qui quittaient temporairement ou définitivement,
d’autres en visite ou à la recherche d’une nouvelle patrie, d’un nouveau défi. Des personnes venues accueillir des parents ou des amis, ou encore tout simplement là pour dire adieu, bon voyage, à la prochaine.
Las de surveiller Marsh et sa bande de vauriens, Tanner reporta son attention sur les images affichées sur les écrans géants qui montraient ce qui se passait à l’extérieur dans le plus grand des silences. Absence d’atmosphère oblige.
Divers tuyaux d’alimentation s’enfonçaient dans les entrailles des trois vaisseaux spatiaux actuellement fixés par des câbles aux portiques d’amarrage en orbite autour de Luna Prime, pendant que des transbordeurs s’occupaient d’emporter leurs cargaisons ou au contraire de remplir leurs soutes. Tanner suivit la progression des trois transbordeurs qui se dirigeaient vers les aires d’alunissage et
d’envol, sous lesquelles se trouvaient les ateliers techniques et les réservoirs de carburant ainsi que les services de décontamination et de quarantaine.
Le premier terminait de décharger la cargaison de l’astronef Kōnotori en provenance du site d’extraction et de raffinage sur la deuxième lune de la géante gazeuse Draconis 3. Le deuxième s’occupait des marchandises et des passagers que transportait le Goliath effectuant la navette entre Luna Prime et la
colonie planétaire de Linné. Quant au troisième, il transportait les passagers de l’exonef Walkyrie, tout juste arrivée de la Terre après un voyage de quelques jours en étherespace. Alors que les deux premiers transbordeurs se posèrent en douceur et disparurent sous l’aire d’alunissage, le troisième semblait suivre une trajectoire erratique. Incertaine. Imprévisible.
Un observateur mal avisé des conditions qui régnaient dans l’espace aurait pu croire qu’il était ballotté par de forts vents de côté, ce qui était absurde. Inquiet, Tanner se redressa. À l’évidence, rien ne garantissait que le troisième transbordeur parvienne à se poser sans qu’il y ait de la casse, d’autant plus qu’il se rapprochait de l’emplacement des entrepôts souterrains, qui contenaient des produits chimiques, de l’équipement de haute technologie, des pièces de rechange pour la machinerie,
des prélèvements du sous-sol terrestre ou marin de Linné sous forme de carottes ainsi que des spécimens de plantes et d’animaux savamment préservés.
Certes, Luna Prime continuait à recevoir la visite de météores de petites dimensions, les plus gros étant détournés par les répulseurs installés en orbite. Mais là, on avait affaire à tout autre chose. La masse du transbordeur, combinée à sa vitesse, suffirait sans doute à causer de sérieux dommages aux structures
construites sous la surface où s’affairaient bon nombre de manutentionnaires en chair et en os. Tanner retint son souffle et ses jointures devinrent blanches à force de serrer la rampe. Puis, quelques secondes plus t**d, la catastrophe appréhendée se produisit sous son regard impuissant. "