08/14/2025
Il s’appelait Dutty Boukman, un vodouisants qui joua un rôle essentiel dans la Révolution haïtienne. Il naquit en Sénégambie, région correspondant aujourd’hui au Sénégal et à la Gambie Il devint esclave en Jamaïque puis fut envoyé à Saint-Domingue (Haïti), où il devint un chef houngan.
Il faut savoir que Boukman était un esclave noir, mais il exerçait le rôle de commandeur : il devait punir les esclaves qui ne pouvaient pas travailler, qui étaient malades ou jugés paresseux. C’était la fonction que les colons blancs lui avaient attribuée.
Cependant, après près de 300 ans de dur labeur imposé aux Noirs, la lassitude gagna les esclaves, et Boukman fut l’un de ceux qui ouvrirent les yeux de leurs frères et sœurs enchaînés. Dans la nuit du 14 août 1791, au Bois-Caïman, sur l’habitation LeNorman de Mézy située dans la section rurale de Morne Rouge, près du Cap-Français (actuel Cap-Haïtien), Boukman organisa une cérémonie vaudou.
On raconte que, ce soir-là, il pleuvait abondamment, le tonnerre grondait, et une mambo nommée Cécile Fatiman, prise par les esprits, égorgea un cochon et versa son sang à tous les esclaves présents, leur affirmant que ce sang les protégerait dans les combats à venir. Cette cérémonie marqua un véritable éveil de conscience collective.
Huit jours plus t**d, la révolte éclata dans plusieurs habitations du Nord. Armés de machettes et de piques, les esclaves tuèrent près de 2 000 colons blancs, brûlèrent les champs de canne et de café. Mais beaucoup d’esclaves perdirent aussi la vie .Peu après, Boukman et d’autres combattants se rendirent à Fond Bleu pour défendre leurs frères, mais les colons reprirent la ville.
Comme Boukman était un houngan, certains pensaient qu’il ne pouvait pas mourir. Pour prouver qu’ils l’avaient bien tué, les colons coupèrent sa tête et l’exposèrent sur une place publique au Cap-Français, avec l’inscription : TÊTE DE BOUKMAN, CHEF DES RÉVOLTÉS .
Boukman reste une figure exemplaire de la Révolution, l’un de ceux grâce à qui nos ancêtres ont pu obtenir ce que nous avons aujourd’hui : la liberté .
C’est pourquoi la date du 14 août demeure un jour mémorable pour les Haïtiens.