06/09/2025
⤵️ 🇨🇩 Quand il était dans l’opposition, Félix Tshisekedi ne mâchait pas ses mots contre Joseph Kabila. Il dénonçait son régime, l’accusait de piétiner la démocratie et de fermer l’espace politique. Mais aujourd’hui, les rôles ont changé : Tshisekedi est Président de la République et Kabila, sénateur à vie, vit dans une certaine réserve politique. Beaucoup disent : « Voilà un homme fort, il a fait fuir Katumbi, il a écarté Kabila ». Mais est-ce vraiment cela, la force ? Est-ce cela, l’État de droit que nous espérions ?
La vraie force d’un président ne se mesure pas à la capacité de réduire ses adversaires au silence. Elle se mesure à sa capacité de bâtir un système où même ses adversaires se sentent protégés par la loi. Un chef d’État digne de ce nom ne se contente pas d’écarter ses rivaux, il construit des institutions qui lui survivent.
Certes, Tshisekedi a posé des gestes courageux : l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, a été condamné pour détournement preuve que la justice peut enfin toucher des intouchables. Il a aussi intégré des figures de l’opposition dans son gouvernement, comme pour montrer qu’il ne veut pas gouverner seul. Ce sont des signes encourageants.
Mais à côté de cela, il y a des zones d’ombre. Quand un député de l’opposition comme Seth Kikuni est condamné simplement pour avoir critiqué le pouvoir, la question se pose : combattons-nous vraiment l’injustice, ou simplement nos adversaires ? Quand on parle de réviser la Constitution alors que l’opposition crie au verrouillage du pouvoir, est-ce pour moderniser le pays ou pour préparer une présidence à vie ?
Moïse Katumbi, lui, est revenu d’exil en 2019. Son retour a été perçu comme un signe d’ouverture, mais il continue de dénoncer les dérives du système. Ce simple fait nous rappelle que la démocratie congolaise reste fragile : un pas en avant, deux pas en arrière.
Alors oui, Félix Tshisekedi est un homme fort, mais sa vraie force ne sera pas d’avoir réduit Katumbi au silence ou affaibli Kabila. Sa vraie force sera de prouver que, sous son mandat, la loi protège tout le monde, même ceux qui ne pensent pas comme lui. C’est seulement à ce prix que le Congo pourra vraiment parler d’État de droit.😄