03/12/2025
La valeur d’un homme et la valeur d’une femme ce qu’on croit, ce qui est vrai, et ce qui détruit des vies.
On répète souvent que l’homme doit construire sa valeur, tandis que la femme naît avec. Cette formule frappe, choque, et semble expliquer beaucoup de dynamiques sociales. Mais la réalité est plus complexe : biologiquement, socialement, culturellement.
Les sociétés humaines ont construit des systèmes où l’on exige des garçons qu’ils prouvent, et des filles qu’elles préservent. Le problème c'est que ces scripts ne reflètent pas la valeur réelle d’un être humain. Ils reflètent les attentes d’un système.
D’OÙ VIENT L’IDÉE QUE LA FEMME NAÎT AVEC DE LA VALEUR ?
Dans de nombreuses sociétés traditionnelles, la fertilité féminine était perçue comme une ressource rare. Ce n’est pas une vérité biologique universelle, mais une lecture sociale de la reproduction.
• Anthropologie : plusieurs auteurs (M. Harris, S. Ortner) montrent que les sociétés attribuent souvent une valeur initiale à la femme liée à ses capacités reproductives. Réduire une femme à cela, c’est ignorer 95 % de son potentiel. Tous les peuples n’ont pas fonctionné ainsi. Dans certaines cultures matrilinéaires, c’était l’inverse.
Mais cette perception a créé un conditionnement : les filles doivent protéger, les garçons doivent produire.
LE GARÇON QUI DOIT CHERCHER SA VALEUR 🔨
Historiquement, beaucoup de sociétés ont construit la masculinité sur la performance.
• L’homme valait ce qu’il pouvait apporter : protection, ressources, statut.
• Les travaux de David Gilmore (“Manhood in the Making”) montrent que la masculinité est souvent conditionnée par l’épreuve. Cette pression varie énormément selon les époques, les classes sociales, les systèmes économiques.
Ce modèle fabrique des hommes obsédés par la preuve et des femmes obsédées par la préservation.
MAIS LA VALEUR N’EST PAS INNÉE. NI POUR L’HOMME. NI POUR LA FEMME.
Scientifiquement comme socialement, aucune donnée sérieuse ne prouve qu’un sexe naît “plus valable” que l’autre. Il existe des attentes différentes, inculquées dès l’enfance. Ce qui détruit penser qu’une femme se dévalorise et qu’un homme doit gagner son existence.
La valeur réelle d’un humain n’est pas biologique. Elle est relationnelle, psychologique, éthique, compétentielle.
CE QUE CE DISCOURS PRODUIT AUJOURD’HUI
Il enferme les femmes dans la peur de perdre leur valeur. Il enferme les hommes dans la honte de ne pas en avoir assez.
Conséquences documentées (sociologie et psychologie) :
• anxiété de performance chez les hommes ;
• obsession de conformité chez les femmes ;
• relations basées sur l’utilité plutôt que sur la vérité ;
• incapacité à construire des couples équilibrés.
CE QU’IL FAUT EN RETENIR
• la femme ne naît pas avec de la valeur au sens moral ou humain.
• l’homme n’a pas besoin de souffrir pour mériter d’exister.
• les deux construisent leur valeur sociale, mais différemment selon l’éducation et le contexte.
• il est temps de sortir des scripts archaïques.
Ta valeur n’est pas biologique. Elle n’est pas dans ton sexe. Elle n’est pas dans un mythe social hérité d’un autre siècle. Ta valeur se construit dans :
• ce que tu deviens,
• ce que tu apportes,
• ce que tu incarnes,
• ce que tu guéris en toi.
Tout le reste n’est qu’un récit que tu peux réécrire.
Et tu dois le réécrire maintenant.
Grace Evan's