18/05/2025
L'impact de la gouvernance de Tshisekedi : Réformes et défis
Lorsque Félix Tshisekedi a pris les rênes du pays en janvier 2019, de nombreux Congolais ont vu en lui un espoir, une chance pour le pays de sortir de l’impasse où il se trouvait depuis tant d’années. Après des décennies de lutte, de changements de régimes, de promesses non tenues, le peuple congolais aspirait à une ère nouvelle, une époque où les réformes ne seraient pas seulement des paroles mais des actions concrètes.
L’un des points les plus marquants de son mandat a été l’introduction de réformes pour renforcer la justice et lutter contre la corruption. Le pays, longtemps perçu comme l’un des plus corrompus au monde, a vu des efforts pour instaurer plus de transparence. Des ministères ont été réorganisés, des enquêtes ont été lancées pour débusquer les détournements de fonds publics, et des personnalités politiques de haut rang ont été poursuivies. Mais malgré ces initiatives, beaucoup de citoyens se demandent si ces réformes vont vraiment porter des fruits durables. La corruption, profondément enracinée, semble résister à toutes les tentatives de la combattre. Et ce manque d’efficacité dans certaines réformes engendre une frustration chez ceux qui espéraient plus de changements.
Aujourd'hui, en observant les premiers pas de son gouvernement, on peut dire qu'il y a eu des avancées, certes, mais aussi des défis, des épreuves et des déceptions. Les réformes mises en place par Tshisekedi ont touché plusieurs domaines : la gouvernance, la justice, l’économie, la lutte contre la corruption. Cependant, les résultats sont souvent contrastés, et c’est dans cet entre-deux que beaucoup de Congolais se trouvent, partagés entre espoir et réalité.
Le secteur économique, un autre pilier de sa gouvernance, présente aussi des avancées mais des défis immenses. Le pays a connu des périodes difficiles avec des chocs externes, des tensions internes, et une économie qui peine à décoller malgré ses ressources naturelles. La réforme de la gestion des finances publiques et l’amélioration de l’environnement des affaires étaient censées stimuler les investissements et diversifier l’économie. Toutefois, ces efforts sont entravés par l’instabilité politique, la faible infrastructure et une gouvernance locale parfois inefficace. De plus, le secteur minier, malgré sa richesse, reste souvent sous-exploité, et la population locale, malgré les promesses, peine à voir les retombées directes de l’exploitation des ressources.
Mais au-delà de ces réformes économiques et institutionnelles, il y a aussi un aspect humain dans le bilan de la gouvernance de Tshisekedi. De nombreux Congolais, surtout ceux qui vivent dans des régions reculées, n’ont pas ressenti une amélioration de leur quotidien. L’accès à l’éducation, à la santé, à l’eau potable, reste encore trop limité. Dans les provinces, l’aspiration à un mieux-être semble toujours lointaine, et les infrastructures se font toujours attendre.
Les promesses d’amélioration des conditions de vie des Congolais ne sont pas encore toutes tenues. Cela laisse une certaine frustration chez les jeunes, qui restent l’avenir du pays, mais qui ont souvent l’impression que la politique est un cercle fermé qui ne leur permet pas de s’épanouir. Les rêves d’une vie meilleure à travers un emploi stable, une maison, une sécurité financière semblent toujours inaccessibles.
Le plus grand défi de Tshisekedi reste sans doute de réussir à unifier le pays, de faire en sorte que les différences politiques ne créent pas une fracture sociale de plus en plus profonde. L'unité du pays, entre le gouvernement central et les provinces, est parfois mise à mal par des tensions politiques. Certaines parties de la population continuent de se sentir marginalisées, tandis que d’autres ont l’impression que leurs attentes ont été ignorées.
Cependant, il est aussi important de souligner les progrès dans certains domaines, même si ces avancées sont lentes et souvent invisibles pour ceux qui sont les plus en besoin. Il existe une volonté réelle de moderniser certains secteurs, et certains dirigeants locaux ont fait preuve d’innovation et de résilience malgré les défis. Le président Tshisekedi, en tant qu’individu, incarne cette vision de l’espoir, mais les enjeux politiques, économiques et sociaux restent colossaux.
En fin de compte, l'impact de la gouvernance de Tshisekedi reste un mélange d’espoirs déçus et d’espoirs toujours vivants. Ce gouvernement n’est pas parfait, et ses résultats ne sont pas immédiats. Mais il est possible de voir, dans les petites actions quotidiennes, dans les gestes de la société civile, dans les yeux des Congolais, un changement lent mais prometteur. Ce changement ne viendra pas du jour au lendemain, mais il faut croire qu’il est encore possible, pour ce pays, de se relever et de bâtir une nation forte, unie et prospère.
Justin Python Mbwebwe
La Présidence RDC
Primature de la République Démocratique du Congo