17/09/2025
LA FORÊT DES ÂMES ENDORMIES
ÉPISODE 15 LE SANG DES RACINES
La nuit était tombée sur le village désert, mais une lueur étrange persistait au-dessus de la forêt. Nalia, entourée des sept enfants muets, avançait lentement vers la pierre sacrée. Le devin était resté silencieux depuis des heures, assis, les yeux fermés, comme s’il communiait avec quelque chose d’invisible.
— Pourquoi ils ne parlent pas ? demanda Kemi.
— Parce qu’ils portent en eux la mémoire que les mots ne peuvent contenir, répondit enfin le vieux sage.
Nalia se pencha vers les enfants. Tous avaient des marques sur la peau des symboles ancestraux qui n’avaient pas été vus depuis des générations. C’étaient les signes du Lien Racine, une malédiction oubliée que seuls les élus du sang ancien pouvaient porter
Et Nalia le comprit ces enfants n’étaient pas revenus par hasard. Ils étaient la forêt Des fragments d’âmes réincarnées Des morceaux d’un tout ancien, piégés entre le monde des vivants et celui des morts.
Soudain, un bruit sourd fit trembler le sol
La terre sous leurs pieds vibra et l’arbre interdit celui qui se dressait à l’entrée de la forêt saigna
Oui saigna
De longues coulées épaisses sombres comme du vin ancien coulaient de son tronc Les enfants se mirent à pleurer sans un son. Des larmes de sang
— L’arbre saigne parce que la vérité a été forcée, murmura le devin
— Quelqu’un ou quelque chose essaie de reprendre ce qui a été libéré.
Nalia serra la main de son frère.
— Et s’ils veulent encore se venger ? Et si ce n’était pas fini ?
Le devin ouvrit lentement les yeux.
—Ce n’est pas fini, Nalia. Tu as réveillé les veilleurs. Et maintenant, ils veulent le sang du dernier nom
— Le dernier nom ?
Le vieil homme la fixa.
— Le tien
Un vent glacial traversa la place du village. Et dans les ombres des cases abandonnées une silhouette apparut.
Une femme
Pâle Trempée Les yeux bandés de racines
Elle murmura :
Le sang doit ĂŞtre rendu ou les racines prendront tout
Nalia venait d'apprendre que sa lignée était maudite depuis le premier pacte et le sang devait encore couler
Ă€ SUIVRE...