23/05/2022
Je viens de passer une semaine embarrassante, depuis qu’a démarré à Lubumbashi le forum sur la réconciliation entre Katangais. Ce forum a suscité une levée de boucliers, au point qu’on a parfois l’impression de faire face à un Katanga bashing. Dans ce blog, je voudrais dire à ceux qui plongent dans l’amalgame que tout le monde n’est pas sécessionniste.
D’abord, j’ai envie de dire que tout Congolais ou un groupe de Congolais a le droit de s’associer et d’organiser des réunions. La liberté des réunions et d’associations est constitutionnelle en RDC. Tout comme la liberté d’opinion.
Où est le problème s’ils se réunissent et cherchent une réconciliation ?
Que les Katangais se réunissent entre eux pour faire la paix, se réconcilier, il n’y a rien d’anormal ni d’immoral. Le problème se pose cependant quand, au cours de telles réunions, émergent des propos d’exclusion. Ça, c’est condamnable. Etre Katangais ne devrait pas se concevoir comme être « contre » les non-Katangais.
Mais si l’objectif d’une rencontre, quoique portant des images assez régionalisées, consiste plutôt à renforcer l’unité qui n’est pas contre les autres, je ne vois pas la raison de tant d’agitations.
En fait, pourquoi une réconciliation entre Katangais ?
Parce qu’il y a davantage d’animosités et de frustrations depuis deux événements successifs politiquement motivés. D’abord le redécoupage territorial effectué en 2015.
Il se réalise dans une logique de luttes de destruction que certains ont vues comme une autodestruction entre Joseph Kabila, alors président de la République, et Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga en qui on pressentait des ambitions présidentielles. À l’époque, le président Kabila était tenté par un troisième mandat interdit par la Constitution.