30/03/2025
Médecin chercheur
Aimer « par le cœur » est une expression poétique, mais d'un point de vue scientifique, l'amour est principalement un phénomène neurobiologique et biochimique qui implique le cerveau plutôt que le cœur.
🏐 Mécanismes neurobiologiques
L'amour engage plusieurs structures cérébrales :
- Le système limbique, en particulier l’amygdale et l’hippocampe, qui sont impliqués dans les émotions et la mémoire.
- Le noyau accumbens et l’aire tegmentale ventrale (ATV), qui jouent un rôle clé dans le circuit de la récompense et la motivation.
- Le cortex préfrontal, impliqué dans la prise de décision et l’attachement à long terme.
🏐 Rôles des neurotransmetteurs et hormones
L’amour est aussi une question de chimie :
- Dopamine : associée au plaisir et à la motivation, elle explique le sentiment d’euphorie dans l’amour passionnel.
- Ocytocine et vasopressine : favorisent l’attachement et la fidélité dans les relations de couple.
- Sérotonine : souvent diminuée au début d’une relation, ce qui pourrait expliquer l’obsession amoureuse.
- Endorphines : procurent un bien-être durable, jouant un rôle dans l’amour de longue durée.
🏐 Pourquoi dit-on « aimer par le cœur » ?
Le cœur est physiologiquement impliqué, mais de façon indirecte :
Les émotions fortes, notamment l’amour, activent le système nerveux autonome, provoquant des effets cardiaques : accélération du rythme cardiaque, variations de la pression artérielle.
Ces réponses sont médiées par l’adrénaline et le cortisol, expliquant les palpitations et le « cœur qui bat plus fort » lors de situations émotionnelles intenses.
L’amour est une construction complexe entre biologie, cognition et culture. Si le cœur réagit aux émotions, c’est bien le cerveau qui orchestre tout le processus. La métaphore du cœur vient donc d’une sensation réelle, mais c’est en réalité une illusion biologique.