29/07/2025
| | PARTIE 2 Suite |
LA DISSIDENCE AU SEIN DE L’EGLISE KIMBANGUISTE
LES TENTATIVES DE RECONCILIATION
Le contrôle du pouvoir avec tout ce qui en découle demeure l’enjeu principal de ce conflit, car à voir de près les deux ailes antagonistes ne s’opposent pas sur le plan doctrinal et liturgique. Il faut noter également que cette scission a eu des sérieuses répercussions sur l’harmonie qui a toujours existé au sein de la famille, au point que les descendants de Simon Kimbangu ne se fréquentent plus.
Se confiant à nous au sujet de cette scission, une dame proche de la famille a dit : qu’il est malheureux de constater que ce conflit a brisé l’harmonie qui a toujours existé entre nous au point même que nos enfants qui fréquentent la même école ne se parlent plus.
En dehors de la famille biologique, cette scission a aussi des répercutions sur l’Eglise en tant qu’entité ecclésiastique, dans la mesure où elle a conduit à la rupture de la communion fraternelle entre les frères et sœurs qui se considèrent désormais comme des pires ennemis.
Il faut surtout noter que cet éclatement a également contribué à ternir l’image de marque de l’Eglise kimbanguiste vis-à-vis des autres confessions religieuses, des pouvoirs publics et de l’opinion tant nationale qu’internationale.
Le cas le plus illustratif reste celui de Luanda en Angola, où il y a eu des altercations entre les partisans de la dissidence représentée par Paul Kisolokele et les fidèles qui se réclament de l’Eglise officielle dirigée par S.D Simon Kimbangu Kiangani. Cet état de choses a fortement participé à la démystification de cette grande confession religieuse qui a toujours été considérée dans l’opinion comme un véritable havre de paix.
Devant cette situation de crise, plusieurs tentatives de réconciliation ont été amorcées tant en interne qu’au niveau d’autres acteurs non kimbanguistes, qui souhaitaient voir cette confession religieuse demeurer dans son unité d’antan. Malheureusement, jusqu’à à ce jour, elles n’ont abouti à une réconciliation.
Sur le plan purement interne, la première tentative fut amorcée par Armand Diangenda qui voulait profiter de la célébration des 120 ans de naissance de Simon Kimbangu pour se concilier avec ses frères de l’Eglise mère.
Apo Salimba précise que c’était à l’occasion d’un culte dominical à la résidence Monkoto, siège de l’aile dissidente qu’Armand Diangenda wa Basolele avait dit : « Pour cette année 2007 qui marque les 120 ans de papa Simon Kimbangu ici sur terre, nous sommes tous tenus de nous réconcilier avec nos frères de l’Eglise Kimbanguiste. La date du 12 septembre 2007 reste maintenue pour que tous nos différends prennent fin ; plus jamais question de conflit. A cette date historique, nous devons nous retrouver ensemble avec nos frères pour que la réconciliation soit effective ».
La première résistance viendra de l’un des ténors de la dissidence, Paul Kisolokele qui jugera cette démarche de précoce, car pour lui, il était important non seulement de préparer les fidèles, mais aussi cette initiative devait être précédée d’une rencontre entre eux autour d’une table pour en discuter. Ainsi, pour lui, cette démarche n’avait aucune chance d’aboutir.
Selon Apo Salimba, la position de Paul Kisolokele n’a pas découragé Armand Diangenda dans sa détermination d’amorcer cette réconciliation. C’est ainsi qu’il va impliquer Christophe Kisolokele dans cette démarche qui du reste, connaitra une forte médiatisation à travers la presse en vue de préparer l’opinion.
Comme dit ci haut, c’est la date du 12 septembre qui était choisie pour leur déplacement à Nkamba en vue d’y rencontrer le Chef Spirituel Simon Kimbangu Kiangani pour amorcer le processus de réconciliation.
Malheureusement, ce voyage n’a plus eu lieu pour des raisons non connues jusqu’à ce jour.
Au mois de juillet 2024, à l’occasion d’un grand culte à Nkamba, le Chef Spirituel a demandé à tous ceux qui ont quitté l’Eglise de revenir. Ce message a été formalisé par une Décision du Représentant Légal. Il s’est fait cependant que cette mesure a donné lieu à plusieurs interprétations dans l’entourage du Chef Spirituel au point de rendre son exécution incertaine.
En effet, si pour les uns le retour des dissidents pouvaient se faire sans conditions, il y en a qui exigeaient une repentance publique et un nouveau baptême à tous ceux qui souhaitent réintégrer l’Eglise y compris les petits fils de Simon Kimbangu qui, naturellement, n’ont pas voulu se soumettre à cette exigence.
En dehors des concernés eux-mêmes, les notables du Kongo Central et certains responsables politiques au plus haut niveau, ont pris diverses initiatives pour rapprocher les deux ailes. Tous ces efforts n’ont pas connu un aboutissement heureux.
Cependant, au regard des enjeux en présence, une certaine opinion pense que parmi les frères biologiques de l’actuel Chef Spirituel, c’est-à-dire les enfants de Dialungana Kiangani, il y en a qui ont déjà pris de l’influence autour du Chef Spirituel et qui n’ont pas intérêt à voir leurs cousins œuvrant à Monkoto revenir, car leur retour peut contribuer à réduire leur pouvoir au profit de ces « revenants ».
Par ailleurs, la succession au sein de l’Eglise Kimbanguiste étant de type dynastique, c’est-à-dire relevant de la consanguinité, les frères biologiques du Chef Spirituel sont conscients du fait que leur frère (S.D Simon Kimbangu Kiangani), n’a pas un fils majeur qui pourrait lui succéder en cas d’indisponibilité. Ainsi, ils sont dans une logique de positionnement de leurs fils biologiques en vue de pérenniser leur contrôle sur l’Eglise.
En 2025
Bien que la date du 29 juillet ait été proposée par l’aile Monkoto pour une rencontre officielle, la réaction du Centre laisse transparaître une certaine réserve. Dans une vidéo devenue virale, Sa Divinité Papa Simon Kimbangu Kiangani, chef Spirituel et représentant légal de l’Église Kimbanguiste, s’est montré peu enthousiaste.
« Moi, je ne vais pas garder rancune.. Ce que nos frères ont fait, c’est par ignorance. Mais je doute qu’ils viennent maintenant [pour la réconciliation] », a réagi Simon Kimbangu Kiangani.
Dans l’opinion, cette sortie est largement interprétée comme un rejet catégorique de l’initiative de dialogue. Toutefois, des sources proches du dossier affirment que des pourparlers informels sont en cours en vue d’un éventuel rapprochement.
Question : Lorsque on quitte une ASBL on la réintègre ou on se réconcilie avec l'ASBL????
Partie 2 suite et fin