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Pourquoi Dologuélé ne peut pas incarner l’avenir de la CentrafriqueÀ chaque échéance électorale, le nom d’Anicet-Georges...
04/09/2025

Pourquoi Dologuélé ne peut pas incarner l’avenir de la Centrafrique

À chaque échéance électorale, le nom d’Anicet-Georges Dologuélé ressurgit comme une nouvelle cassette de film dans un appareil téléviseur. Mais il est temps d’ouvrir les yeux : l’homme qui a dirigé les finances du pays et occupé le poste de Premier ministre de 1999 à 2001 traîne derrière lui un passif qui l’empêche d’incarner un avenir crédible pour la République centrafricaine.

Son passage à la Primature reste gravé dans la mémoire collective comme l’une des périodes les plus douloureuses pour les fonctionnaires et les familles centrafricaines. Alors que les caisses de l’État étaient exsangues, le gouvernement de Dologuélé choisissait de privilégier le remboursement de la dette extérieure, quitte à laisser s’accumuler des mois, parfois des années d’arriérés de salaires. Cette politique d’austérité, dictée par les bailleurs, avait pour conséquence directe la paupérisation massive des travailleurs, jetés dans la rue pour réclamer leur dû. Grèves, journées « pays mort », affrontements avec les forces de l’ordre : la population a payé le prix fort des choix économiques de son Premier ministre.

À cela s’ajoutent des accusations de corruption et de transactions douteuses qui ont éclaboussé son administration. Ces soupçons, même jamais totalement élucidés, renforcent l’idée que Dologuélé n’était pas seulement le technocrate rigoureux vanté par ses soutiens, mais aussi l’homme d’un système où la transparence et la justice sociale étaient sacrifiées sur l’autel de l’orthodoxie financière et des arrangements opaques.

Politiquement, il n’a pas résisté à la pression. En avril 2001, une motion de censure a balayé son gouvernement, révélant l’ampleur de la rupture entre le pouvoir et la population. Ce départ forcé illustre une vérité simple : Dologuélé n’a pas su gouverner avec et pour le peuple.

Peut-on alors confier les rênes de la République centrafricaine à un dirigeant dont l’héritage est synonyme de salaires impayés, de crise sociale et de soupçons de corruption ? Ceux qui brandissent son nom comme une alternative oublient que sa propre gestion a plongé le pays dans l’une de ses plus grandes impasses économiques et politiques.

La Centrafrique a besoin d’un leadership nouveau, libéré des échecs du passé. Et cela passe, inévitablement, par tourner la page de ceux qui ont déjà eu leur chance — et qui l’ont gâchée.

Par Guy Étienne Zambi ancien militant de MLPC.

Analyse politique : Touadéra face à une opposition divisée et l’émergence de l’UNIRÀ quelques mois des élections groupée...
03/09/2025

Analyse politique : Touadéra face à une opposition divisée et l’émergence de l’UNIR

À quelques mois des élections groupées en République centrafricaine, le paysage politique reste marqué par des tensions héritées du passé et des incertitudes sur l’avenir démocratique du pays.

Touadéra, le stratège au pouvoir

Depuis son arrivée au pouvoir en 2016, Faustin-Archange Touadéra a su consolider son influence, malgré des accusations récurrentes d’ingérence étrangère et de dérives autoritaires. Ses opposants le présentent comme un président qui maîtrise l’art du temps et de la division, profitant des faiblesses structurelles de l’opposition pour maintenir son ascendant. Le chef de l’État s’appuie sur des alliances multiples, locales et internationales, pour sécuriser son pouvoir dans un contexte économique et sécuritaire fragile.

Le BRDC, entre fragilités et contradictions

Le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), principale coalition d’opposition, illustre bien les défis de l’opposition centrafricaine.

Manque d’unité stratégique : chaque leader conserve ses propres ambitions, ce qui limite la cohérence du regroupement.

La question des nationalités : Anicet-Georges Dologuélé a renoncé à sa double nationalité pour renforcer sa légitimité, mais ses partenaires n’ont pas suivi cet exemple. Cette situation fragilise la coalition et offre au pouvoir des arguments pour discréditer certains de ses membres.

Temps comme piège politique : Touadéra, en retardant ou en contrôlant les dynamiques de dialogue politique, réduit la marge de manœuvre du BRDC et accentue ses divisions.

L’UNIR, un nouvel espoir citoyen ?

Dans ce climat, un acteur attire de plus en plus l’attention : le parti centriste UNIR. Contrairement au BRDC, perçu comme prisonnier de querelles internes et d’anciens schémas politiques, l’UNIR cherche à s’aligner sur les attentes citoyennes, notamment la jeunesse et les classes populaires. Ses partisans le présentent comme une force capable de :

proposer une gouvernance de rupture avec le passé,

mettre en avant des valeurs de rassemblement plutôt que de confrontation,

répondre aux priorités sociales (emploi, santé, éducation).

La transparence électorale comme enjeu central

Au-delà des rivalités partisanes, la véritable inconnue reste la transparence du processus électoral. La Commission électorale nationale, les moyens logistiques limités et le climat d’insécurité font planer un doute sur la crédibilité des scrutins à venir. Pour de nombreux observateurs, sans un minimum de garanties sur la régularité des élections, aucun parti, qu’il s’agisse du BRDC, de l’UNIR ou du pouvoir en place, ne pourra obtenir une légitimité incontestée.

👉 Cette analyse met en évidence trois dynamiques :

1. Touadéra capitalise sur le temps et les divisions.

2. Le BRDC peine à s’imposer comme une opposition cohérente.

3. L’UNIR incarne une possible alternative citoyenne, mais reste face à l’épreuve du terrain.

Par un anonyme Professeur cadre à l'université de Bangui

RCA : Le BRDC à la traîne face aux enjeux électorauxBangui. – À l’approche des prochaines élections en République centra...
31/08/2025

RCA : Le BRDC à la traîne face aux enjeux électoraux

Bangui. – À l’approche des prochaines élections en République centrafricaine, les difficultés s’accumulent aussi bien du côté des institutions que de l’opposition. Alors que l’Autorité nationale des élections (ANE) fait face à un manque de moyens logistiques et à des interrogations persistantes sur la transparence du processus, l’opposition regroupée au sein du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) peine également à se structurer.

Retards organisationnels du BRDC

Le BRDC, né pour faire barrage aux réformes constitutionnelles de 2023, affiche aujourd’hui des fragilités internes. Son organisation reste limitée, notamment en ce qui concerne la formation politique de base et la mobilisation citoyenne. Cette faiblesse organisationnelle ralentit sa capacité à s’imposer comme une véritable alternative face au régime en place.

Le cas Dologuélé et l’affaiblissement de l’URCA

La figure d’Anicet-Georges Dologuélé, chef du parti URCA, cristallise une partie de ces critiques. Sa renonciation à la nationalité française, largement commentée, n’a pas suffi à dissiper les doutes sur son efficacité politique. Après deux échecs aux élections présidentielles et des accusations de proximité avec certains groupes rebelles, l’URCA apparaît fragilisé. Même au sein du BRDC, la fusion des forces d’opposition n’a pas encore permis de constituer un bloc capable de peser face au président Faustin-Archange Touadéra.

La stratégie du pouvoir et les limites de l’opposition

Le régime en place continue d’utiliser à la fois la pression politique et des stratégies de neutralisation pour affaiblir ses adversaires. Dans ce rapport de force inégal, le BRDC n’a pas encore trouvé la formule pour surmonter ses divisions et proposer un projet fédérateur.

L’avance du parti UNIR

En parallèle, le parti UNIR, d’inspiration centriste, semble avoir adopté une approche différente. Plutôt que de se focaliser sur les irrégularités du processus électoral, il mise sur la sensibilisation et le travail de terrain. Son discours axé sur une vision inclusive et un projet de changement attire progressivement une base citoyenne plus large. Cette stratégie pourrait lui donner un avantage comparatif dans la dynamique électorale actuelle.

Entre incertitudes et recompositions

Alors que le calendrier électoral reste marqué par des incertitudes liées aux moyens de l’ANE, l’opposition, divisée et mal préparée, se retrouve fragilisée. Face à elle, le pouvoir en place conserve les leviers institutionnels, tandis que certains partis émergents tentent de capter l’aspiration au changement.

Par Sylvain Laurent Kparambeti expert en géopolitique

RCA : Quel avenir politique face au régime de Faustin-Archange Touadéra ?En République centrafricaine, le débat sur l’av...
29/08/2025

RCA : Quel avenir politique face au régime de Faustin-Archange Touadéra ?

En République centrafricaine, le débat sur l’avenir du régime de Faustin-Archange Touadéra reste vif. Entre critiques de la gouvernance, doutes sur le processus électoral et recherche d’alternatives crédibles, plusieurs pistes se présentent, chacune avec ses avantages et ses inconvénients.

L’option de la rupture par la force

Certains observateurs évoquent l’hypothèse d’un départ du président par un coup d’État. Une telle option entraînerait toutefois de lourdes conséquences :

Inconvénients : risque de violences sociales, isolement diplomatique, suspension des aides internationales et instabilité institutionnelle. L’histoire récente du pays montre que les transitions par la force fragilisent durablement l’État et aggravent les divisions.

Le boycott électoral

Une autre possibilité serait que l’opposition refuse de participer aux prochaines élections, dénonçant les insuffisances de l’Autorité nationale des élections (ANE).

Avantage : cette stratégie marque une contestation claire du processus.

Inconvénients : elle priverait l’opposition d’une présence institutionnelle et laisserait le champ libre au pouvoir en place, qui pourrait l’emporter sans véritable concurrence.

L’alternative de l’UNIR

Dans ce paysage politique fragmenté, le parti centriste UNIR, réputé pour sa meilleure organisation, apparaît comme une plateforme capable de redonner confiance à une partie de la population.

Potentiel : son appareil militant et sa capacité de mobilisation pourraient incarner une alternative crédible.

Défi : pour transformer cet atout en dynamique nationale, l’UNIR aurait besoin du ralliement des autres forces d’opposition.

L’hypothèse d’un bloc uni

Si l’opposition parvient à se regrouper derrière l’UNIR lors des élections groupées, le rapport de force pourrait s’inverser. Une candidature unique, portée par un parti structuré, renforcerait les chances de victoire dès le premier tour. Mais cet effort exige des compromis politiques et un dépassement des rivalités personnelles.

Conclusion

Changer de régime sans provoquer de dégâts sociaux implique de privilégier la voie démocratique et consensuelle. Un coup d’État plongerait le pays dans une nouvelle instabilité, tandis que le boycott marginaliserait l’opposition. En revanche, une coalition unie autour d’un parti organisé comme l’UNIR pourrait ouvrir la voie à une alternance crédible et apaisée, redonnant confiance aux électeurs centrafricains.

Par Sylvain Laurent Kparambeti expert en géopolitique.

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