03/07/2025
Urgent! RSS - Tchad - Violation des droits du général Miskine : une détention arbitraire qui défie les consciences
Par : Rédaction de Charilogone - Jul 3, 2025
Le cas du général Abdoulaye Miskine, détenu depuis novembre 2019 à la maison d’arrêt de Klessoum, à N’Djamena, illustre de manière inquiétante les dérives judiciaires et les violations répétées des droits des détenus au Tchad. Chef du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) et figure controversée du paysage politico-militaire centrafricain, Miskine croupit derrière les barreaux depuis plus de cinq ans, sans procès, dans des conditions de détention extrêmement préoccupantes.
Dans la nuit du 9 au 10 mai 2025, une perquisition inopinée de sa cellule par des agents de sécurité a aggravé la situation. Ils ont saisi toutes ses fournitures médicales essentielles, ainsi que 345 000 francs CFA, une somme qu'il avait mise de côté pour financer des examens médicaux urgents à la clinique. Bien que le médecin de la prison ait pu récupérer une partie de ces fournitures, des médicaments d'une valeur d'environ 50 000 francs CFA restent introuvables. Cette perte a directement compromis le rendez-vous médical prévu avec son cardiologue pour le 19 mai, qu'il a manqué et n'a toujours pas reporté.
Le procureur, Oumar Mahamat Kedelaye, contacté par le collectif d'avocats, avait promis de remettre personnellement l'argent au détenu. Cependant, ni visite ni restitution n'ont eu lieu à ce jour, prolongeant ainsi la situation de santé précaire du général. Souffrant de problèmes cardiaques, d'hypertension et d'insuffisance rénale, le général avait déjà entamé une grève de la faim en mai 2025 pour dénoncer des négligences médicales et une détention injustifiée. Ces faits s'ajoutent à une série d'irrégularités : les plaignants qui l'accusaient n'ont même pas pu l'identifier lors d'une audience, et son dossier aurait été clos en janvier 2021, sans qu'aucun procès n'ait eu lieu.
Cette situation viole directement les principes fondamentaux du droit international, notamment le droit à la santé, le droit à un procès équitable et le respect de la dignité humaine en détention. Le silence persistant des autorités judiciaires et l'absence de réaction des organisations de défense des droits humains renforcent le sentiment d'injustice et de persécution politique.
Aujourd'hui, les avocats du général Miskine réclament des réparations immédiates : restitution des biens, prise en charge médicale complète et ouverture d'un procès transparent. Au-delà du cas individuel, c'est l'ensemble du système judiciaire tchadien qui est remis en cause. Chaque jour sans réponse est un jour de trop pour la justice, et chaque refus de soins est une atteinte à la vie.