
18/07/2025
Désinformation sur les réseaux sociaux : la rumeur de l’assassinat d’Armel Ningatouloum Sayo démentie
Le 17 juillet 2025, une vague de fausses informations propagées sur les réseaux sociaux a fait croire à l’enlèvement et à l’assassinat du chef rebelle Armel Ningatouloum Sayo. Une rumeur infondée, alimentée par une image générée par intelligence artificielle, que le procureur de la République a formellement démentie.
Les plateformes numériques, en particulier Facebook et WhatsApp, ont été inondées par des vives agitations dans la journée du 17 juillet. De nombreux comptes, souvent animés par des opposants au régime ou des lanceurs d’alerte autoproclamés, ont relayé une rumeur faisant état de la mort d’Armel Ningatouloum Sayo, ancien chef de groupe armé Comité du Redressement Militaire pour le Salut du Peuple ( CRMSP). Selon ces publications, ce dernier aurait été enlevé, torturé puis assassiné par les forces de défense et de sécurité centrafricaines, assistées par des membres du groupe Wagner.
Ces accusations ont rapidement été démenties par les autorités judiciaires. Contacté à ce sujet, le procureur de la République a affirmé qu’Armel Ningatouloum Sayo est bel et bien en vie et se trouve actuellement incarcéré à Bangui, sous la surveillance des forces de l’ordre, dans l’attente de son procès.
L’image macabre qui a servi de déclencheur à cette désinformation – montrant un homme corpulent en treillis militaire, gisant dans une mare de sang – s’est révélée être une création de synthèse, générée à l’aide d’un outil d’intelligence artificielle. Il ne s’agissait nullement d’une photographie authentique, mais d’un montage visant à induire l’opinion publique en erreur.
Cette manipulation médiatique met en lumière les dangers croissants liés à l’usage non encadré de l’intelligence artificielle, notamment en période de tension politique. Elle témoigne aussi d’un certain manque de discernement de la part de ceux qui, se présentant comme intellectuels ou activistes, relaient de telles allégations sans procéder aux vérifications nécessaires.
Pour rappel, Armel Ningatouloum Sayo a été arrêté au Cameroun, puis extradé vers la République centrafricaine sur la base d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités judiciaires. Il est poursuivi pour des faits présumés de tentative de déstabilisation des institutions de la République.
Cette affaire souligne l’importance d’une vigilance accrue face à la désinformation, particulièrement dans un contexte où les technologies peuvent être utilisées à des fins de manipulation politique. Elle réaffirme également l’engagement des institutions centrafricaines, sous l’impulsion du Président Faustin Archange Touadéra, à garantir le respect des droits humains et le bon fonctionnement de la justice.