11/07/2025
Quand la marche est finie… que reste-t-il aux victimes ?
Chaque année, les rues se remplissent de pancartes, de slogans, d’indignation. On sensibilise les hommes, on organise des marches, on répète des discours.
Mais dans les maisons, les cris continuent. Dans les foyers, les larmes coulent encore.
Et dans le silence du quotidien, les femmes victimes se retrouvent seules, abandonnées, souvent encore plus vulnérables qu’avant.
Je ne suis pas contre la sensibilisation. Mais je suis contre l’illusion d’une solution.
Contre ce théâtre d’actions qui ne laisse derrière lui ni refuge, ni repas, ni reconversion.
Quand vous dites à une femme « Pars pour survivre »,
Êtes-vous prêts à l’accueillir chez vous ?
À nourrir ses enfants ?
À reconstruire son avenir ?
Sensibiliser les hommes, c’est noble. Mais penser que cela suffira à faire disparaître la violence, c’est fermer les yeux sur la complexité du problème.
Ce que les associations et les pouvoirs publics doivent faire maintenant
- Créer des refuges accessibles, sécurisés, répartis dans chaque région
- Lancer des programmes économiques d’autonomisation pour les femmes victimes (formation, emploi, micro-crédit)
- Simplifier les procédures judiciaires et administratives, souvent trop lourdes pour des femmes en détresse
- Mettre en réseau les ONG, les entreprises locales et les institutions publiques pour une prise en charge complète
Je refuse que la souffrance des femmes serve de tremplin médiatique, de campagne temporaire ou d’occasion de visibilité.
La lutte contre les violences conjugales ne peut pas être un événement.
Elle doit être une responsabilité partagée, une mission continue, un devoir moral et structurel.
Alors à toutes les associations, à toutes les voix qui se lèvent :
Levez-vous aussi quand les marches sont terminées. Levez-vous pour héberger, pour soutenir, pour recréer l’espoir.
Parce que ce qu’il faut aux femmes, ce ne sont pas seulement des mots.
Ce sont des issues concrètes, des bras ouverts, des chemins possibles.
CEO