25/10/2025
LU POUR VOUS (Piqué sur la page de Sa Majesté Roselin Vainqueur).
ODE FUNÈBRE À LA JUSTICE : LE CRÉPUSCULE DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE SOUS LE SCEPTRE DE WABOE.
Ô Centrafrique, terre d’ombres et d’espoirs brisés, ton firmament judiciaire s'est voilé d'un deuil sinistre. La Cour, jadis citadelle d'airain, tremble sous le poids d'une allégeance profane, transformée en simple echo du Palais, en chambre d'enregistrement d’un Prince trop gourmand de l'éternité du trône.
Le limogeage de la Dame de Fer, Dame Darlan, dont le courage fut un phare contre la marée des forfaitures constitutionnelles, n'était que le prélude amer. Elle s'était dressée, rempart solitaire, quand la main du Prince voulait déchirer le Pacte fondamental. Pour cette audace sacrée, le bûcher de l'opprobre fut allumé, et son siège, le plus haut sanctuaire de la Loi, offert en pâture à la servilité.
Voici donc que se lève Jean Pierre Waboe, non point gardien de Thémis, mais l’architecte docile des basses œuvres, l’ombre portée du vouloir monarchique. Sa présidence n'est qu'une antithèse, un glas sonné pour l'indépendance tant rêvée. L'hermine maculée, il officie désormais comme le commis du Maître, le notaire zélé qui paraphe les décrets d'une destinée déjà scellée.
L'horizon des élections groupées de 2025 n'est plus un champ de souveraineté populaire, mais une scène d'ombres chinoises. Les listes d'éligibles, ces sésames démocratiques, ne sont point soumises à la balance impartiale du Droit, mais au bon plaisir de l’Exécutif. La sentence ne viendra pas des augustes délibérations de la Cour, mais de la lèvre impérieuse de Touadéra, dictant les noms à oindre, les destins à éteindre.
Le Peuple, souverain déchu, contemple avec effroi cette mascarade. Son suffrage universel, cette goutte de rosée démocratique, est déjà asséchée par le soleil ardent de l'autocratie. Car avec l'homme de paille au sommet du judiciaire, point de recours pour l'opprimé, point d'asile pour le droit bafoué. Toute requête est une missive vaine, car la justice a quitté l'enceinte pour s'installer dans les lambris du Palais.
La Nation est condamnée à l'hypocrisie des urnes, au simulacre de choix, tant que le Prince entend mourir enlacé au Pouvoir. Une refonte de l'appareil judiciaire, une catharsis salvatrice, s'impose comme une clameur d'agonie, mais c'est un vœu pieux, un rêve ajourné aux calendes d’une ère nouvelle, loin du règne de l'omniprésent monarque et de son acolyte, fossoyeur des libertés. Le Droit a ployé l'échine ; la République est en sursis.
Sa Majesté Roselin Vainqueur
Juriste - Observateur politique