01/10/2025
Alors que la Flottille de la Liberté est actuellement attaquée à quelques kilomètres des côtes de Gaza, voici quelques précisions juridiques rapides :
L’opération d’interception en cours constitue, selon le droit international, un acte de piraterie, puisqu’il s’agit de la saisie de navires civils en mission humanitaire, dans des eaux internationales, sous les yeux et les oreilles du monde entier.
Cette opération de piraterie se déroule également dans la zone de recherche et de sauvetage égyptienne, laquelle s’étend en haute mer. L’une des obligations des États vis-à-vis de leurs zones de recherche et de sauvetage est de répondre aux situations d’urgence qui s’y produisent et de garantir la liberté de navigation. Pourtant, les États d’Afrique du Nord n’agissent généralement que lorsqu’il s’agit d’embarcations de migrants à refouler pour satisfaire leurs partenaires européens.
De plus, la responsabilité incombe à l’État le plus proche de la zone de recherche et de sauvetage. Ces eaux relèvent d’une responsabilité partagée entre les pays méditerranéens, et la protection des embarcations comme la sécurité de la navigation y est un devoir collectif. Or, l’Italie a décidé, comme rappelé précédemment, que son navire de guerre n’était en mission que pour répondre à une urgence et non pour accompagner la flottille, et a rebroussé chemin après le refus de celle-ci d’accepter la proposition israélienne — promue par la Première ministre italienne — de livrer l’aide aux autorités israéliennes. Le navire militaire espagnol a également fait demi-tour, tandis que l’intervention turque s’est limitée à répondre à un appel de détresse en pénétrant auprès d’un des bateaux de la flottille, avant de repartir.
Cet occupant colonial, qui ne respecte ni frontières maritimes ni souveraineté nationale, constitue une menace pour tout ce qui régit notre monde commun.
L’agression contre la Flottille de la Liberté, comme celle déjà survenue au large des côtes tunisiennes, ou encore les attaques par drones dans les eaux grecques, ou la piraterie contre le navire Hanzala en haute mer, relèvent toutes d’actes de piraterie, et non d’interventions légales. Elles ont lieu sous le regard et avec la complicité tacite du monde. Mais bien avant cela, deux années de génocide se sont écoulées, durant lesquelles, qu’ils s’y soient impliqués directement ou non, les gouvernements arabes et européens se sont rendus complices par leur silence et leur absence de réaction à la hauteur de ce colonialisme expansionniste.
Honneur aux peuples qui luttent contre cette laideur mondiale. Honneur à celles et ceux qui ont préparé et entrepris ce voyage vers Gaza. Ce ne sera pas la dernière initiative, comme ce ne fut pas la première. Les peuples n’ont pas fini de montrer leur solidarité et de la transformer en action organisée face à ces violations de tous les principes que l’humanité avait pourtant établis dans son histoire récente.