03/11/2025
La MAISON DU LIVRE : « Madame la Ministre de la Culture et de la Francophonie veut créer un espace dédié à toute la chaîne du livre »
Dr Gisèle Chatelain est presque partout lorsqu’il est question de livre en Côte d’Ivoire. Que ce soit lors de salons, de festivals ou d’autres événements littéraires, Madame la Directrice de la Direction de l’Industrie du Livre et de la Promotion de la Lecture (DILPL) marque, par sa présence, la volonté de son département de soutenir et de valoriser toutes initiatives autour du livre.
Engagée à promouvoir le livre et la lecture auprès des populations, la Direction de l’Industrie du Livre œuvre à créer un cadre favorable pour la chaîne de valeur du livre, afin de rendre le coût du livre accessible aux Ivoiriens. En vue d’en savoir plus sur les missions de la DILPL, Culturenoushi a rencontré sa Directrice pour mieux comprendre le rôle et les objectifs de la Direction dans la promotion du livre et de la lecture. Extrait de l’interview
CultureNoushi : Quels sont, selon vous, les principaux défis du secteur du livre en Côte d’Ivoire ?
Dr Chatelain : Au niveau des défis que nous avons à relever, il y a le coût des intrants, et nous nous tournons vers l’État de Côte d’Ivoire. C’est un plaidoyer que Madame la Ministre a déjà introduit au niveau de l’Assemblée, du Conseil Economique Social Environnemental et Culturel et du Sénat. Madame la Ministre pour le livre a toujours eu ce souci de porter haut et fort la voix de la chaîne de valeur du livre concernant les intrants, afin que les coûts puissent être regardés pour que cette vision de porter le livre vers les populations soit effective.
Nous disons tous que les Ivoiriens ne lisent pas, mais c’est de plus en plus faux, si vous me le permettez, parce qu’avec l’organisation de nos deux salons (SILA, SALEA), avec le travail de tous les promoteurs du livre et de la lecture, le livre est de plus en plus dans les mains de nos jeunes et dans nos foyers. Le livre est de plus en plus proche de nous, mais il le serait davantage si l’industrie du livre de Côte d’Ivoire avait un meilleur accès aux intrants.
Si les intrants permettaient à notre industrie de se développer — en parlant des intrants, nous parlons du papier, de l’encre, des plaques, de l’impression, qui restent encore à un coût trop élevé pour booster l’industrie du livre en Côte d’Ivoire —, la plupart des livres qui sont édités le sont hors Côte d’Ivoire, c’est dommage. L’industrie du livre devrait pouvoir se développer en Côte d’Ivoire parce que nous avons ce qu’il nous faut : les maisons d’édition existent et sont prêtes à faire ce travail.
Alors, avec Madame la Ministre, nous insistons encore auprès de l’État de Côte d’Ivoire pour bien vouloir subventionner les intrants, afin que le livre puisse avoir un coût accessible. C’est vraiment notre premier défi.
Culturenoushi : Quelles perspectives ou réformes envisagez-vous pour rendre le livre plus accessible ?
Dr Gisèle Chatelain : Alors, au niveau des perspectives, nous avons de belles perspectives et le souhaitons tellement. Madame la Ministre, depuis deux ans, a ce vœu cher de rassembler la chaîne de valeur du livre en un seul espace qu’elle a appelé la Maison du Livre. Car effectivement, lors de nos différentes rencontres, nous nous sommes rendu compte que ceux qui sont bien organisés ont un siège, mais il y a beaucoup qui n’ont pas de siège. C’est bien d’avoir des sièges, mais ce serait encore meilleur que toute la chaîne du livre soit rassemblée en un lieu.
La Maison du Livre regrouperait donc toute la chaîne de valeur du livre afin que chacun, avec sa spécificité, puisse rencontrer les autres, discuter, échanger sur bien sûr leur joie, mais surtout sur les écueils aussi de leur métier. Madame la Ministre a lancé l’appel en 2024 à toute la chaîne du livre qu’elle avait réunie au Ministère de la Culture et de la Francophonie de tout faire pour qu’elle puisse leur donner cette Maison du Livre.
Il y a également cette cartographie du livre que nous souhaiterions voir s’étendre dans toute la Côte d’Ivoire, que toute la chaîne du livre puisse être représentée. Il n’y a pas que Abidjan, cette représentation de la chaîne du livre, donc des librairies, des bibliothèques, que les écrivains restent dans leur région, que cette chaîne-là soit véritablement déployée sur toute l’étendue du territoire, pour que effectivement le livre soit réellement proche des populations selon la vision de Madame la Ministre.