01/07/2025
Ce qui abîme le plus les liens, ce n’est pas toujours la faute… C’est cette volonté farouche, presque désespérée, de vouloir tout ramener à l’état d’avant.
Ce besoin de retrouver le « nous » d’hier, intact, pur, comme si les silences, les absences, les mots trop lourds ou ceux qui n’ont jamais été dits, n’avaient laissé aucune empreinte.
Comme si l’on pouvait marcher à reculons sans trébucher sur les éclats de ce qui s’est brisé.
Mais une relation, une fois fissurée, ne revient jamais exactement à sa forme première. Elle peut renaître, oui ! Plus profonde, plus lucide, plus honnête, plus forte.
Mais elle renaît autrement.
Et c’est là que beaucoup se perdent : à vouloir revoir l’autre avec les mêmes yeux d’hier, à chercher l’insouciance d’avant la tempête.
Ils oublient que ce qui s’est cassé a déplacé quelque chose de fondamental : la place de la confiance, la manière d’aimer, la nature même de la présence.
Un autre rythme s’est imposé. Un autre langage. Une nouvelle façon de faire est née, parfois plus fragile, mais plus vraie.
Chercher le ''comme avant'', c’est refuser le deuil de ce qui n’est plus.
C’est vouloir forcer un cœur à battre au même tempo, alors qu’il a appris à battre différemment, parfois plus lentement, parfois avec des sursauts de prudence.
Et à force de tirer vers ce passé idéalisé, on finit par étouffer ce qui aurait pu naître du présent.
On méprise, sans le vouloir, ce que l’avenir aurait pu déposer entre deux mains encore tremblantes, mais pleines d’espoir.
Le plus douloureux, c’est que cette illusion du ''retour à avant'' peut être nourrie à deux.
Deux cœurs sincères, mais tournés vers une version d’eux-mêmes qui n’existe plus.
Les vraies relations ne guérissent pas pour redevenir les mêmes.
Elles guérissent pour devenir nouvelles, avec leurs tremblements, leurs silences mieux entendus, leurs gestes plus lents mais plus profonds.
Et parfois, elles deviennent plus belles, justement parce qu’elles portent des cicatrices :
Ces traces silencieuses qui murmurent… Nous avons survécu.
La paix, ce n’est pas d’effacer l’histoire.
C’est de comprendre que la faute a changé la trajectoire.
Et d’aimer, non pas en souvenir de ce qui fut…
Mais en conscience de ce qui reste.
On essaie tant bien que mal de reprendre la plume. 🙂
Stay Blessed