16/10/2025
Je mâappelle Clarisse Kouaho.
32 ans, diplĂŽmĂ©e en Ressources Humaines, pleine dâĂ©nergie, pleine de rĂȘves⊠et pleine de foi.
Enfin, câest ce que je croyais.
Quand jâai terminĂ© mes Ă©tudes, je croyais que le monde mâattendait.
Je croyais que les portes allaient sâouvrir parce que jâavais bien travaillĂ©, parce que jâĂ©tais sĂ©rieuse, honnĂȘte, fidĂšle Ă Dieu.
Mais le monde du travail mâa vite montrĂ© une autre rĂ©alitĂ© :
Le talent ne suffit pas toujours quand tu es une femme.
La premiĂšre fois quâon mâa refusĂ© un poste, on mâa dit :
âVous ĂȘtes brillante, mais vous risquez de tomber enceinte bientĂŽt. Nous cherchons quelquâun de plus⊠stable.â
Jâai souri, jâai dit merci, mais dans le taxi, jâai pleurĂ© comme une enfant.
Je nâavais mĂȘme pas dâenfant, pas de mari⊠et pourtant, câĂ©tait dĂ©jĂ un âproblĂšmeâ.
La deuxiĂšme fois, câĂ©tait pire.
Un responsable mâa regardĂ©e droit dans les yeux et a dit :
âMademoiselle Clarisse, vous avez trop de caractĂšre. Ici, on a besoin de femmes qui savent rester Ă leur place.â
Jâai compris.
Ma place, pour eux, câĂ©tait derriĂšre.
Silencieuse. Soumise. Effacée.
Mais le pire, câest ce qui est arrivĂ© dans ma troisiĂšme entreprise.
Jâavais enfin Ă©tĂ© embauchĂ©e dans une PME Ă Cocody.
JâĂ©tais fiĂšre, reconnaissante.
Je disais Ă Dieu : âMerci Seigneur, cette fois câest la bonne.â
Mais trÚs vite, le directeur, un homme marié, influent a commencé à me faire venir souvent dans son bureau.
Au dĂ©but, câĂ©tait pour âparler du travailâ.
Puis câest devenu :
âClarisse, tu es belle aujourdâhui.â
âTu sais, je peux tâaider Ă Ă©voluer ici, si tu es gentille avec moi.â
Jâai dit non.
Fermement.
Et le lendemain, lâambiance avait changĂ©.
Les réunions se faisaient sans moi.
Mes collĂšgues mâĂ©vitaient.
Et quelques semaines plus t**d, on mâa licenciĂ©e pour âmauvais comportementâ.
Ce jour-lĂ , jâai criĂ©.
Pas contre lâentreprise.
Mais contre Dieu.
âSeigneur, oĂč es-tu ?
Tu dis que tu es juste, mais les injustes prospĂšrent !
Tu dis que tu bĂ©nis ceux qui tâobĂ©issent, mais moi je perds tout parce que jâai voulu te rester fidĂšle !
OĂč es-tu ?â
Je nâarrivais plus Ă prier.
Je regardais ma Bible, mais chaque mot me semblait vide.
Je me sentais seule, trahie, sale mĂȘmeâŠ
Parce que le systĂšme mâavait fait croire que ma dignitĂ© Ă©tait un handicap.
Les mois ont passé.
Plus de travail.
Plus dâargent.
MĂȘme mes amis commençaient Ă me dire :
âClarisse, il faut ĂȘtre un peu souple, sinon tu vas rester pauvre toute ta vie.â
Et lĂ , jâai doutĂ©.
Oui, jâai doutĂ© de Dieu.
Jâai mĂȘme doutĂ© de ma valeur.
Je me suis demandĂ©e : âEt si câĂ©tait moi le problĂšme ?â
Un soir, seule dans ma chambre, jâai pleurĂ© toutes les larmes de mon corps.
Et au milieu de mes sanglots, jâai dit :
âSeigneur, si tu existes encore pour moi, montre-le.â
Deux semaines plus t**d, jâai reçu un mail.
Une ONG internationale cherchait une responsable RH.
Jâai postulĂ© sans trop y croire.
Et tu sais quoi ?
Jâai Ă©tĂ© retenue.
Non pas parce que jâĂ©tais jolie, non pas parce que jâai cĂ©dĂ©, mais parce que jâĂ©tais compĂ©tente.
Le jour oĂč jâai signĂ© mon contrat, jâai pleurĂ© encore.
Mais cette fois, câĂ©tait des larmes de reconnaissance.
Dieu nâĂ©tait pas en ret**d.
Il mâattendait simplement Ă lâendroit oĂč ma valeur serait reconnue, et non marchandĂ©e.
Aujourdâhui, je recrute moi-mĂȘme des jeunes femmes.
Et quand je les vois baisser la tĂȘte, dĂ©couragĂ©es, je leur dis :
âNe laisse pas un homme te faire croire que tu dois tâhumilier pour exister.
Ce que tu refuses par principe, Dieu te le rendra en promesse.â
Jâai compris que Dieu ne mâa jamais abandonnĂ©e.
Il mâa simplement retirĂ©e des endroits oĂč ma lumiĂšre aurait Ă©tĂ© Ă©teinte.
âCar je connais les projets que jâai formĂ©s sur vous, dit lâĂternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de lâespĂ©rance.â
â JĂ©rĂ©mie 29:11