07/10/2025
𝐃𝐞́𝐜𝐥𝐚𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐍°𝟎𝟏𝟔-𝟐𝟎𝟐𝟓 𝐝𝐞 𝐆𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐞𝐭 𝐏𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞𝐬 𝐒𝐨𝐥𝐢𝐝𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 (𝐆𝐏𝐒) 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐯𝐢𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐍𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 - 07 octobre 2025.
À l’occasion de sa réunion hebdomadaire du dimanche 04 octobre 2025, le Cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS) a procédé à l’analyse de l’actualité socio-politique internationale et nationale en portant un intérêt tout particulier aux points suivants :
𝐃𝐞𝐬 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐧𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐎𝐍𝐔 : 𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐚𝐬𝐭𝐞 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐜𝐞́𝐥𝐞́𝐛𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞́𝐬𝐢𝐥𝐥𝐮𝐬𝐢𝐨𝐧𝐬
La 80ᵉ session des Nations Unies, tenue en septembre 2025 et marquant symboliquement les 80 années d’existence de l’organisation, devait être l’occasion d’un bilan sincère et d’une projection courageuse vers l’avenir. Sous le thème: « Mieux ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits humains », l’ONU se voulait le lieu de la coopération renforcée et de la solidarité multilatérale.
Pourtant, derrière les discours enflammés des dirigeants du monde, la réalité s’impose : la diplomatie est en panne, la paix recule, et les droits des plus faibles sont sacrifiés au profit des rapports de force. Les débats, empreints d’hypocrisie, ont montré les limites d’une institution paralysée par les rivalités entre grandes puissances, incapable d’agir avec efficacité face aux urgences planétaires.
Le Secrétaire général a présenté l’initiative UN80, visant à rationaliser le fonctionnement de l’Organisation et à améliorer sa réactivité. Mais force est de constater que ces promesses demeurent sans calendrier ni volonté réelle de transformation. La réforme du Conseil de sécurité, attendue depuis des décennies par les peuples d’Afrique et d’autres régions marginalisées, reste lettre morte. Le système du veto continue de protéger les intérêts des puissants, au détriment de la justice internationale.
✓ Les oubliés de la planète : les petits États et l’Afrique
Au moment même où les États africains et les nations vulnérables réclament un soutien accru face au poids insoutenable de la dette, aux ravages du changement climatique et aux crises humanitaires, les promesses de financement climatique et de développement ne sont toujours pas respectées. Les grands États, prompts à vanter la solidarité internationale, se révèlent incapables de concrétiser leurs engagements financiers.
Cette inégalité flagrante consacre l’exclusion des plus faibles de la gouvernance mondiale. Alors que les conflits au Soudan, au Sahel ou à Gaza se multiplient, les populations les plus exposées se retrouvent abandonnées à leur sort, dans une indifférence révoltante.
✓ Une organisation en perte de légitimité
En multipliant les déclarations creuses et en se montrant incapable de traduire ses résolutions en actes concrets, l’ONU entretient une crise de confiance profonde. L’institution, minée par ses contradictions et sa dépendance aux puissances dominantes, apparaît de plus en plus comme une structure incapable de protéger les droits des peuples et de garantir un ordre international juste.
✓ L’appel du GPS
Face à ce constat alarmant, Générations et Peuples Solidaires (GPS) en appelle :
● à une réforme courageuse et inclusive de l’Organisation des Nations Unies, qui donne enfin voix aux peuples marginalisés et corrige l’injustice historique faite à l’Afrique ;
● à une mise en œuvre effective des engagements financiers pour le climat, le développement et la lutte contre la pauvreté ;
● à un retour de la diplomatie et du droit international comme piliers de la paix mondiale, en lieu et place de la loi des plus forts.
L’heure n’est plus aux célébrations symboliques, mais à des actes concrets. Pour ses 80 ans, l’ONU doit choisir : soit se réinventer pour redevenir l’instrument de paix et de justice qu’attendent les peuples, soit se condamner à l’inaction et à la perte définitive de sa crédibilité.
𝐏𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐥𝐥𝐞 𝟐𝟎𝟐𝟓 : 𝐞𝐧𝐜𝐨𝐫𝐞 𝐮𝐧𝐞 𝐦𝐢𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐎𝐍𝐔, 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐞̂𝐦𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐪𝐮𝐢𝐞́𝐭𝐮𝐝𝐞𝐬
À l’approche de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, la Côte d’Ivoire vit une période de grande incertitude. Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, M. Leonardo Santos Simão, a séjourné dans notre pays, multipliant rencontres et consultations avec les acteurs politiques, les institutions électorales et les organisations de la société civile.
Cette mission, présentée comme un effort de prévention des tensions, traduit en réalité l’inquiétude grandissante de la communauté internationale quant à la capacité du régime en place à organiser un scrutin crédible, inclusif et accepté par tous. Les échanges de M. Simão avec les candidats retenus, mais aussi avec les figures injustement écartées de la compétition, illustrent le malaise d’une élection déjà entachée par l’invalidation de candidatures majeures, l’absence de révision transparente de la liste électorale et le verrouillage des institutions.
Pour Générations et Peuples Solidaires (GPS), il ne fait aucun doute que cette énième mission de l’ONU risque de n’être qu’une visite de plus, sans impact réel. Les appels à la retenue et à la paix, aussi nécessaires soient-ils, ne peuvent remplacer l’instauration de conditions électorales véritablement démocratiques. Tant que le pouvoir continuera à s’accrocher à des artifices juridiques pour exclure des candidats de premier plan et maintenir une compétition déséquilibrée, la Côte d’Ivoire restera exposée à une crise post-électorale aux conséquences dramatiques.
Nous refusons que l’ONU se cantonne à un rôle d’observateur passif, prompt à déplorer et condamner après coup, quand les violences auront déjà endeuillé nos populations. L’histoire récente de notre pays commande une action préventive, courageuse et impartiale.
GPS appelle donc le Secrétaire général des Nations Unies à dépasser les postures diplomatiques et à poser des actes concrets en faveur de la démocratie et de la paix. Prévenir vaut mieux que guérir. C’est dès maintenant qu’il faut agir pour garantir à la Côte d’Ivoire des élections inclusives, crédibles et apaisées, afin d’éviter que notre nation ne retombe dans le cycle infernal des crises électorales.
𝐀𝐫𝐫𝐞𝐬𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐚𝐫𝐛𝐢𝐭𝐫𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐯𝐢𝐨𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐫𝐞́𝐩𝐞́𝐭𝐞́𝐞𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐥’𝐡𝐨𝐦𝐦𝐞 : 𝐥𝐚 𝐂𝐨̂𝐭𝐞 𝐝’𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐬𝐨𝐮𝐬 𝐥𝐚 𝐦𝐞𝐧𝐚𝐜𝐞 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐝𝐞́𝐫𝐢𝐯𝐞 𝐚𝐮𝐭𝐨𝐫𝐢𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞
Les acquis démocratiques de la Côte d’Ivoire ne sont plus qu’un lointain souvenir. Depuis plusieurs mois, le régime RHDP multiplie les atteintes aux droits humains et aux libertés fondamentales, instaurant un climat de peur et de répression qui compromet gravement l’avenir démocratique de notre pays.
Sous l’autorité du procureur de la République, M. Koné Oumar Braman, une vague d’arrestations, d’inculpations et de mises en examen s’est abattue sur l’opposition. D’anciens ministres, des ambassadeurs, des responsables politiques et de simples militants des partis de l'opposition, ont été interpellés, parfois sous des accusations fallacieuses d’« actes terroristes » ou de « complot contre l’État ». Plusieurs dizaines de personnes, toutes membres de l’opposition, ont été placées sous mandat de dépôt, pendant que d’autres militants disparaissaient mystérieusement, sans explication crédible.
À cela s’ajoutent les poursuites contre des responsables de partis d’opposition, des jeunes leaders interpellés pour « trouble à l’ordre public », et même des condamnations abusives pour « diffusion de fausses nouvelles ». Cette instrumentalisation flagrante de la justice transforme la magistrature en bras armé du régime, au mépris des principes d’indépendance et d’équité.
Ce durcissement répressif traduit la volonté manifeste du pouvoir d’étouffer toute voix discordante. À travers menaces, intimidations et arrestations arbitraires, le régime installe un véritable État Gestapo, où les citoyens vivent traqués pour la seule raison d’avoir exprimé une opinion divergente.
Loin de favoriser la paix et la réconciliation, cette politique de la terreur ne peut conduire qu’à davantage de tensions et d’instabilité. Aucun peuple ne saurait durablement accepter de vivre privé de ses libertés et muselé dans son expression.
Face à cette situation alarmante, Générations et Peuples Solidaires (GPS) :
● condamne sans réserve cette vague d’arrestations arbitraires et de violations répétées des droits de l’homme ;
● dénonce l’utilisation de la justice comme instrument de répression politique ;
● exige la libération immédiate de tous les prisonniers d’opinion et l’arrêt des intimidations contre les citoyens, partis politiques et organisations de la société civile ;
● rappelle au régime en place que la paix et la stabilité de la Côte d’Ivoire ne peuvent être bâties que sur le respect des droits humains, des libertés fondamentales et de l’État de droit.
Générations et Peuples Solidaires (GPS) en appelle solennellement à la communauté nationale et internationale pour qu’elles ne restent pas spectatrices de cette dérive autoritaire. L’histoire de notre pays a montré que l’injustice et la répression mènent toujours à des crises majeures. Il est encore temps d’y mettre fin.
𝐈𝐧𝐭𝐞𝐫𝐝𝐢𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐧𝐢𝐟𝐞𝐬𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 : 𝐥𝐞 𝐬𝐜𝐡𝐞́𝐦𝐚 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐚𝐠𝐞 𝐞𝐧 𝐟𝐨𝐫𝐜𝐞 𝐝𝐮 𝐑𝐇𝐃𝐏 𝐚𝐮 𝐦𝐞́𝐩𝐫𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐂𝐨𝐧𝐬𝐭𝐢𝐭𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧
Le 2 octobre 2025, le Conseil national de sécurité (CNS), présidé par le chef de l’État, a annoncé l’interdiction de toutes les manifestations destinées à contester les décisions du Conseil constitutionnel. Cette mesure, qui frappe directement la marche nationale projetée par l’opposition (PPA-CI et PDCI) pour le 4 octobre, illustre une dérive inquiétante : le verrouillage de l’espace démocratique par la force et la peur.
Sous prétexte de prévenir des troubles à l’ordre public, le régime déploie l’opération dite « Espérance », mobilisant plus de 44 000 membres des Forces de Défense et de Sécurité sur tout le territoire. Ce dispositif militaire et policier, présenté comme garant d’une élection apaisée, n’est en réalité qu’un instrument de coercition destiné à intimider l’opposition et à dissuader toute contestation citoyenne.
Cette stratégie s’accompagne de menaces publiques répétées du président Ouattara, qui rappelle sans cesse le caractère définitif et incontestable des décisions du Conseil constitutionnel et promet de lourdes sanctions aux opposants. Dans le même temps, les militants du RHDP continuent, eux, de bénéficier d’autorisations de rassemblement, révélant une application sélective et partisane de la loi. Ce fut le cas à Korhogo, où les militants et cadres du RHDP ont été autorisés à organiser une mobilisation de masse sur la voie publique, présentée comme une « marche pour la paix », soutenue par les autorités locales et le pouvoir central. Cette application sélective de la loi et des mesures du CNS, est la preuve d’une discrimination politique en faveur du camp présidentiel, ce qui accentue le climat de tension à quelques semaines de l’élection.
Pour Générations et Peuples Solidaires (GPS), il ne s’agit plus seulement d’une atteinte aux droits de réunion et de manifestation : c’est la mise en place d’un schéma de passage en force pour imposer la conservation du pouvoir, au mépris de la Constitution et des principes de l’État de droit.
Face à cette situation, GPS interpelle solennellement le régime : la répression et la militarisation du climat politique ne conduiront qu’à la confrontation et au chaos. Il est encore temps de choisir le dialogue et de préserver des vies humaines en respectant les libertés fondamentales.
GPS appelle enfin l’ensemble de l’opposition, au-delà des divergences idéologiques, à rester unie et vigilante. C’est dans l’unité que nous pourrons faire échec aux dérives autoritaires et défendre notre bien commun : une Côte d’Ivoire libre, démocratique et souveraine.
Fait à Abidjan, le 07 octobre 2025.
𝐋𝐞 𝐂𝐚𝐝𝐫𝐞 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐫𝐞𝐢𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐆𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐞𝐭 𝐏𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞𝐬 𝐒𝐨𝐥𝐢𝐝𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 (𝐆𝐏𝐒).