
07/07/2023
KANGANIANZE : Lorsque l’Histoire me ramène aux racines
Notre première escale fût le village de « Kanganianzè » qui signifie Vase des Esclaves. Le décor était planté, J’étais sur un site historique. Ce petit village avait été le témoin de ce passé douloureux, la vente des noirs. Civilités et salutations faites selon la coutume, Le Chef du Village, Nanan Banka, nous donna sa bénédiction pour effectuer la visite de l’endroit précis où étaient détenus les esclaves en partance pour l’Amérique, où un monument avait été érigé par l’Etat de Côte d’Ivoire, à la mémoire de ces déportés.
Juste à côté, j’ai eu l’occasion également l’occasion d’écouter la petite histoire de ce point d’eau précieux pour ce village : Le marigot de Bodo. L’origine de ce nom m’a arraché quelques éclats de rire : « Celui dont le nom a été donné au village d’où ce marigot tire sa source, parcourait la région à la recherche d’un endroit où élire domicile. Arrivé au lieu exact où se trouve le village actuel de bodo, il fit une énorme chute et tomba. Il décida alors de rester sur ce lieu pour s’y installer et l’appela « Gbôdô » ; l’onomatopée initiale, « Gbôdô », faisant référence au bruit de sa chute, de déformation en déformation finit par devenir Bodo. »
Ce marigot servait autrefois de lieu de rituels de purification pratiqués par les esclaves avant le triste aller sans retour vers l’Amérique. Les populations continuent d’y prendre des bains purificateurs pour ainsi dire attirer le bonheur. Un mystère entoure cependant ce marigot qui ne tarit jamais selon les dires de nos hôtes du jour et cela même quand sa source l’est! Des phénomènes qui défient les lois de la science, j’en ai vu durant cette excursion, et celui-là fait partie de mes coups de cœur.
Ce village m’a communiqué quelque chose de positif sur lequel je ne pus placer de mot ! La joie et le sourire innocent des enfants qui nous suivaient partout, les chants fredonnés par le groupe de femmes qui nous avaient accueillis, m’ont connectée à l’atmosphère du jour : ensoleillé et heureux, loin du brouhaha quotidien des grandes villes. J’ai voulu garder les traces de ces moments si importants pour moi, mon talentueux collaborateur, Franck Arichy, s’en est chargé en capturant chaque émotion au travers de son objectif. Ces photos sublimes resteront longtemps pour moi des preuves que Ma culture est riche, belle et a de la valeur.
J’aurais voulu rester plus longtemps et me laisser bercer par le doux hymne des oiseaux qui sûrement nous souhaitaient la bienvenue à leur manière mais je bouillonnais de curiosité, il me fallait à tout prix découvrir les prochains sites : le pont mythique de Tiassalé et son fleuve N’zi !