14/04/2025
𝐁𝐨𝐧𝐣𝐨𝐮𝐌𝐨𝐨𝐬𝐬𝐨𝐮 : 𝐋𝐞𝐬 𝐂𝐡𝐞𝐟𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐆𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐍’𝐍𝐨𝐰𝐞́ 𝐌𝐚𝐢𝐧𝐭𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐅𝐞̂𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐆𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐮 𝟕 𝐉𝐮𝐢𝐧 𝟐𝟎𝟐𝟓 𝐞𝐭 𝐀𝐩𝐩𝐞𝐥𝐥𝐞𝐧𝐭 𝐚̀ 𝐥’𝐔𝐧𝐢𝐭𝐞́
Moossou, Grand-Bassam – 12 avril 2025 – Une conférence de presse exceptionnelle s'est tenue ce samedi à Moossou Tchagba, rassemblant des dignitaires coutumiers, des représentants des médias et des membres de la communauté locale, pour exprimer une vive inquiétude et un désaccord profond concernant une récente décision préfectorale qui a perturbé l’organisation de la fête de génération de la N’Nowé. Cette fête, prévue pour le samedi 7 juin 2025, fait l'objet d'un report controversé à la suite d'une demande concurrente de la génération Noudjou, qui a causé un affrontement administratif sans précédent.
Au cœur de la controverse se trouve la date du 7 juin, initialement réservée pour la fête de génération de la N’Nowé. Selon les chefs de cette génération, toutes les démarches administratives avaient été suivies avec rigueur, incluant l’envoi d’un courrier officiel au Préfet dès le 7 février 2025, annonçant la tenue de l’événement. Le respect des délais et des procédures avait été scrupuleusement observé, avec des copies du courrier envoyées aux autorités compétentes.
Cependant, les responsables de la N’Nowé ont appris, avec une grande surprise, qu’un autre groupe, celui des Noudjou, avait sollicité la même date pour leur propre cérémonie, bien que leur mandat ait pris fin en mai 2024. Une rencontre à la Préfecture le 8 avril a donné lieu à une décision inattendue : le report de la fête de la N’Nowé au 14 juin 2025, accordant ainsi la date du 7 juin aux Noudjou.
Cette décision a provoqué un profond sentiment d’injustice parmi les chefs de la génération N’Nowé. Ces derniers ont mis en avant plusieurs arguments clés pour soutenir leur position :
👉🏻Antériorité Administrative : Le courrier de la N’Nowé avait été déposé bien avant celui des Noudjou, respectant les procédures établies.
👉🏻Légitimité Coutumière : La génération N’Nowé est la génération dirigeante actuelle, ayant reçu officiellement le pouvoir des Noudjou lors de la cérémonie de passation de pouvoir en mai 2024.
👉🏻Fin de Mandat des Noudjou : Selon la tradition abouré, la génération Noudjou n’a plus la légitimité d’organiser une fête de génération après la passation de pouvoir.
👉🏻Exclusivité de la Génération en Pouvoir : Seule la génération en exercice a la faculté d’organiser la fête de génération.
👉🏻Absence de Précédent : Jamais dans l’histoire de Moossou, il n’a été question d’avoir deux fêtes de génération à des dates différentes au cours de la même année.
Face à ces éléments, les chefs de la N’Nowé ont demandé, avec respect, à Madame le Préfet de revoir sa décision, soulignant que ce report risquait de diviser davantage la communauté au lieu de la rassembler. Ils ont réaffirmé leur intention de maintenir la fête de génération N’Nowé le 7 juin 2025, comme initialement prévu.
Malgré leur déception, les chefs de la génération N’Nowé ont réaffirmé leur engagement envers les valeurs de respect de l’autorité et de préservation de la paix. Ils ont appelé l’ensemble des membres de la génération N’Nowé à rester unis, mobilisés, disciplinés et sereins, et à poursuivre les préparatifs de leur fête, dans l’esprit de cohésion et de dignité qui les caractérise.
Dans un souci de transparence, les chefs de la génération Noudjou ont également pris la parole. Par l’intermédiaire d’une déclaration lue lors de la conférence, ils ont précisé qu’ils ne se reconnaissaient pas dans l’organisation d’une fête prévue pour le 7 juin par un groupe se réclamant de la génération Noudjou. Rappelant que leur propre fête avait eu lieu en mai 2024, ils ont souligné que la gestion générationnelle avait été officiellement transmise à la N’Nowé le 31 décembre 2024. Ainsi, toute initiative concurrente des Noudjou était, selon eux, "sans fondement légitime" et constituait une violation des traditions coutumières.
Cette situation met en lumière les tensions entre les pratiques coutumières et les décisions administratives modernes, un dilemme complexe pour les autorités. Alors que les chefs des deux générations se battent pour préserver l’harmonie sociale et le respect de la tradition, tous les regards sont désormais tournés vers la Préfecture de Grand-Bassam, dont la réponse pourrait avoir des répercussions profondes sur la cohésion de la communauté de Moossou Tchagba. La prochaine décision sera cruciale pour garantir le respect des coutumes et l’unité des générations dans cette période délicate.