REJIN-CI LE réseau des journalistes d'investigations du nord de la cote d'ivoire

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01/12/2024

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𝐒𝐭𝐨𝐩 𝐚𝐮𝐱 𝐕𝐢𝐨𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐁𝐚𝐬𝐞́𝐞𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐆𝐞𝐧𝐫𝐞

Chaque , chaque mérite de vivre dans la dignité, la paix et la sécurité. Ensemble, nous pouvons construire une communauté plus résiliente, où leurs droits sont protégés et leurs voix entendues.

Rejoignez-nous au sein du Réseau des Influenceurs pour la Résilience Communautaire durant les 16 jours d'activisme contre les Violences faites aux femmes.

👉 Ensemble, changeons les mentalités. Mobilisons-nous. Agissons.





𝐅𝐫𝐨𝐧𝐭𝐢è𝐫𝐞𝐬 𝐟𝐫𝐚𝐠𝐢𝐥𝐞𝐬 : 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐂ô𝐭𝐞 𝐝’𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐌𝐚𝐥𝐢, 𝐮𝐧𝐞 𝐚𝐧𝐚𝐥𝐲𝐬𝐞 𝐞𝐬𝐬𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐥𝐥𝐞🎧La sécurité en Afrique de l’Ouest est en jeu....
06/11/2024

𝐅𝐫𝐨𝐧𝐭𝐢è𝐫𝐞𝐬 𝐟𝐫𝐚𝐠𝐢𝐥𝐞𝐬 : 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐂ô𝐭𝐞 𝐝’𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐌𝐚𝐥𝐢, 𝐮𝐧𝐞 𝐚𝐧𝐚𝐥𝐲𝐬𝐞 𝐞𝐬𝐬𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐥𝐥𝐞🎧

La sécurité en Afrique de l’Ouest est en jeu. Depuis la dégradation sécuritaire au Mali et au Burkina Faso, la Côte d’Ivoire fait face à des risques croissants liés à la porosité de ses frontières nord.

Découvrez notre dernier podcast où nous analysons ces dynamiques avec le Réseau des Journalistes d’Investigation de Côte d’Ivoire ( REJIN-CI ) soutenus par le projet Résilience pour la Paix fiancé par 𝐥’USAID - US Agency for International Development. Un voyage inédit au cœur des enjeux sécuritaires et des défis auxquels font face les populations.

🔗 Écoutez maintenant : https://podcasters.spotify.com/pod/show/eburnie-today/episodes/Contourner-les-pistes-de-contournement–la-frontire-du-Mali-e2l3ql8

👥 Partagez pour sensibiliser et éveiller les consciences !

Elles existent en grand nombre le long de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Les pistes de contournement sont invisibles aux yeux des citoyens ordinaires mais elles sont empruntées chaque jour par des conducteurs de moto-taxis qui les connaissent par cœur. Ces pistes qui sont util...

🎙 𝗚𝗿𝗮𝗻𝗱 𝗥𝗲𝗽𝗼𝗿𝘁𝗮𝗴𝗲 : 𝗟𝗲 𝗡𝗼𝗿𝗱 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗖ô𝘁𝗲 𝗱’𝗜𝘃𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗳𝗮𝗰𝗲 𝗮𝘂𝘅 𝗿𝗶𝘀𝗾𝘂𝗲𝘀 𝗱’𝗲𝘅𝘁𝗿é𝗺𝗶𝘀𝗺𝗲 𝘃𝗶𝗼𝗹𝗲𝗻𝘁Découvrez notre dernier podcast : “...
06/11/2024

🎙 𝗚𝗿𝗮𝗻𝗱 𝗥𝗲𝗽𝗼𝗿𝘁𝗮𝗴𝗲 : 𝗟𝗲 𝗡𝗼𝗿𝗱 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗖ô𝘁𝗲 𝗱’𝗜𝘃𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗳𝗮𝗰𝗲 𝗮𝘂𝘅 𝗿𝗶𝘀𝗾𝘂𝗲𝘀 𝗱’𝗲𝘅𝘁𝗿é𝗺𝗶𝘀𝗺𝗲 𝘃𝗶𝗼𝗹𝗲𝗻𝘁

Découvrez notre dernier podcast : “Bétail, une richesse convoitée à la frontière nord de la Côte d’Ivoire”. Ce reportage met en lumière les enjeux et défis auxquels fait face la région nord, où le bétail, ressource précieuse, devient un enjeu stratégique et parfois source de tension.

Réalisé par le Réseau des Journalistes d’Investigation de Côte d’Ivoire (REJIN-CI) et soutenu par le projet Résilience pour la Paix, financé par l’USAID - US Agency for International Development, ce reportage vous plonge dans la réalité de ces zones fragiles.

🎧 Écoutez le podcast ici : https://podcasters.spotify.com/pod/show/eburnie-today/episodes/Le-btail–une-richesse-convoite–la-frontire-nord-de-la-Cte-dIvoire-e2l3qd1

Rejoignez-nous pour comprendre les enjeux, soutenir la paix et renforcer la résilience dans ces zones sensibles.

Dans la région sahélienne, le bétail est une richesse dont la taille et la variété du cheptel reflète l’aisance d’une famille dans certaines tribus. C’est cette richesse qui attire les convoitises des groupes armés opérant au Burkina Faso, un pays qui partage plusieurs kilomètres de f...

👋 Salut aux  Nous avons le plaisir de vous informer qu'une nouvelle étude du Réseau des Journalistes d’Investigation du ...
15/08/2024

👋 Salut aux

Nous avons le plaisir de vous informer qu'une nouvelle étude du Réseau des Journalistes d’Investigation du Nord de la Côte d’Ivoire (REJIN-CI ), appuyée par le projet Résilience pour la Paix financé par l'USAID - US Agency for International Development, vient d'être publiée.

🔍 Titre de l'article: 𝐋𝐞 𝐬𝐢𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐓𝐢𝐦𝐚𝐥𝐚𝐡 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐢𝐧𝐪𝐮𝐢é𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐞𝐭 𝐞𝐬𝐩𝐨𝐢𝐫 𝐝’𝐮𝐧 𝐫𝐞𝐭𝐨𝐮𝐫

Cette étude met en lumière les défis actuels et les espoirs pour l'avenir du site de Timalah. C'est une lecture incontournable pour comprendre les enjeux locaux et les perspectives de paix et de résilience dans la région.

📖 𝙇𝙞𝙧𝙚 𝙡'𝙖𝙧𝙩𝙞𝙘𝙡𝙚 𝙘𝙤𝙢𝙥𝙡𝙚𝙩 𝙞𝙘𝙞 : https://eburnietoday.com/le-site-de-timalah-entre-inquietude-et-espoir-dun-retour/

Bonne lecture !

Bouna le 14 Août 2024SÉANCE DE PRÉSENTATION ET D'ECOUTE DU GRAND REPORTAGE SUR LE VOL DE BÉTAIL A DOROPO.LE REJINCI AVEC...
14/08/2024

Bouna le 14 Août 2024

SÉANCE DE PRÉSENTATION ET D'ECOUTE DU GRAND REPORTAGE SUR LE VOL DE BÉTAIL A DOROPO.

LE REJINCI AVEC LE SOUTIEN FINANCIER ET TECHNIQUE DU PROJET RÉSILIENCE POUR LA PAIX, ONT TENU CE MARDI 13 AOUT 2024 UNE SÉANCE DE PRÉSENTATION ET D'ECOUTE DU GRAND REPORTAGE SUR LE VOL DE BÉTAIL A DOROPO AUX FORCES VIVES DE LA COMMUNE DE DOROPO.

c'est au domicile du premier responsable coutumier de Doropo, que la délégation du projet résilience pour la paix conduite par la responsable du volet media du projet Mll FLORENCE KONAN été reçue par une forte mobilisation des leaders communautaires et représentants des structures étatiques.

Après les messages de Bienvenue du chef de DOROPO et la présentation du projet résilience pour la paix, MR SIE HERMANN DAH, membre du REJINCI a procédé successivement à la présentation du REJINCI et l'enquête sur le vol de bétail à DOROPO.

A la suite de l'écoute du PAD, les participants à cette séance ont tenu à félicité l'initiative tout en remerciant le projet résilience pour la paix de l'intérêt qu'elle accorde aux questions de résilience communautaire à doropo.

Il faut noter que cette séance à pris fin apres la production d une mission table ronde.
Résilience pour la Paix
Minignan Reseau DES Influenceurs

vol de bétail devient récurrent sur la bande frontalière nord de la Côte d’Ivoire. Et ce, au moment où l’extrémisme viol...
26/06/2024

vol de bétail devient récurrent sur la bande frontalière nord de la Côte d’Ivoire. Et ce, au moment où l’extrémisme violent menace. A Doropo, frontière avec le Burkina, on se pose des questions…

L’économie de Doropo, outre l’agriculture, repose sur le bétail. La population dépend étroitement de l’exploitation des ressources animales. Aujourd’hui, les éleveurs sont contrariés dans leur activité par de nombreux vols de leur bétail. Faut-il s’en inquiéter ? Quand on sait que les groupes armés ont souvent profité des tensions préexistantes pour exporter l’extrémisme violent. Ainsi que les activités illicites tels les trafics de drogue et de médicaments. Une stratégie utilisée pour financer leurs opérations et accroître leur influence au sein des communautés locales.

La dégradation de la situation sécuritaire au Burkina Faso a accentué le phénomène de vol de bétail dans le nord de la Côte d’Ivoire plus précisément dans la région du Boukani. Alors que le vol du bétail s’intensifie, l’activité du parc à bétails de Doropo ainsi que la transhumance transfrontalière semblent en pleine effervescence. Doropo (région du Bounkani, nord-est de la Côte d’Ivoire), dernière commune de la Côte d’Ivoire est à 12 km de la frontière avec le Burkina Faso. Dans cette localité, on retrouve le plus grand parc à bétail de la région de Bounkani. Ici, l’élevage et le commerce du bétail constituent l’activité principale.

« Vol de bétail là, vraiment ça nous créer trop de problèmes. A cause de ces vols, on ne peut pas avoir la quantité qu’on veut. Alors que la vente de lait de vache est notre principale activité génératrice de revenu. C’est la vente de lait et de bœufs qui nous permettent de subvenir à nos besoins. Honnêtement, ce phénomène nous » explique Barry Karidiatou, présidente de l’Association des femmes peuhl de Doropo, en larme.

La vente de bétail est pourtant bien organisée dans la ville de Doropo. La gestion du parc à bétails est confiée à une faitière, l’Association pour la Gestion du Marché à Bétail de Doropo (AGEMAD). La procédure de vente est aussi règlementée. Le tuteur, appelé ‘’Tèfa’’ en langue peulh et le ‘’Boudja‘’ sont les deux intermédiaires reconnus dans la vente de bétails au parc à bétails de Doropo. Lorsque l’éleveur ou le marchand convoie le bétail au parc, il a l’obligation de s’attacher un ‘’Téfa’’, qui réside à Doropo avec sa famille et connu pour sa bonne moralité. En plus du premier tuteur, un autre, le ‘’Boudja’’ joue un rôle aussi clé dans la chaine de commercialisation de bétails. Ici, le propriétaire de bœuf ne donne pas de prix. C’est l’acheteur lui-même qui dit le prix auquel il veut prendre l’animal.

Selon le Secrétaire Général de l’AGEMAD, ce processus permet de garantir la provenance des animaux et faciliter les recherches en cas de vol de bétails. « Si après la vente, quelqu’un dire que l’animal vendu a été volé, nous nous referons directement aux deux tuteurs le ‘’ Tèfa’’ et le ‘’boudja. Ceux sont eux qui sont chargés de retrouver le vendeur et le faire venir pour nécessité d’enquête » indique Ballo Djakalia, Secrétaire Général de l’AGEMAD. Le chiffre d’affaires du parc de Doropo, c’est une centaine bœufs vendus par semaine. Ce parc à bétail est donc un point stratégique pour l’approvisionnement en viande. L’essentiel des têtes de bœufs et de moutons du parc viennent du Burkina Faso.

Ravages, chaos, désespoir… des communautés déchirées

Selon un rapport de la DAARA, la structure gouvernementale en charge de mettre en œuvre la politique d’asile en Côte d’Ivoire, il y’a environs 36 mille personnes en majorité des éleveurs qui ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire dans la région du Bounkani. Ils ont été obligés de quitter le Burkina Faso sous la menace des groupes armés. Salia, un éleveur demandeur d’asile, originaire du Burkina Faso, province de la Comoé, département de Sidéradougou nous explique son calvaire. « En janvier 2023, il y avait l’insécurité autour de notre province et cela a provoqué des déplacés et comme nous sommes les autochtones de Sideradougou, on les a accueillis. A Sidéradougou, la situation était difficile. Invivable. Plusieurs habitants ont été chassés de leurs terres, leurs récoltes et bétails arrachés ». Selon Salia, un témoin oculaire, désormais déplacé en Côte d’Ivoire.

Les groupes armés ont recours à différentes méthodes pour perpétrer le vol de bétail au Burkina Faso. Ils opèrent à travers des attaques directes, des raids éclairs et des embuscades. Une fois que les populations s’enfuient sous l’effet de la peur, les groupes armés peuvent s’emparer du bétail sans être inquiétés. Ces troupeaux volés sont conduits par la suite vers des sites de commercialisation en Côte d’Ivoire. De plus, ils exploitent souvent leurs connaissances du terrain pour échapper aux forces de défense et de sécurité. Par ailleurs, ces groupes utilisent le bétail volé comme moyen d’obtenir des fonds pour recruter de nouveaux membres et de renforcer leur emprise sur les populations locales.

Sur la bande transfrontalière Burkina -Côte d’ivoire, le département de Doropo est le principal point névralgique du vol de bétail. Pendant la saison sèche moment de pic de la transhumance, les bœufs sont parfois interceptés par des individus mafieux, qui opèrent parfois avec la complicité des bergers. Selon Boubacar Barry, expert burkinabé du pastoralisme, les pertes de bétails sont inquiétantes.

« En 2020, il y’a eu 1300 bœufs disparus, en 2021 plus de 800 bœufs volés. Au Burkina Faso, on a essayé de globaliser pour dire que dans le grand ouest, il a eu au total 2000 animaux qui ont été volé en 2021 et 2022. Ce sont des chiffres approximatifs » a-t-il indiqué, lors d’un panel sur le vol de bétails, tenu à Bouna (chef-lieu de la région du Bounakani), nord-est de la Côte d’Ivoire.

Ces éleveurs étant désormais des réfugiés, ils doivent repartir de zéro car ayant tout perdu. Il arrive que par moment quelques chanceux parmi eux arrivent à retrouver une ou deux de leurs bêtes dans le parc de Doropo. Comment des bœufs volés au Burkina Faso peuvent ils se retrouver dans un parc officiel en Côte d’Ivoire ? Existe-t-il des complicités ? A ces questions, le silence est requis…

Assis sous un hangar de fortune, Ibrahima Alidjo le regard hagard, ne sait pas où donner de la tête. Le visage marqué par les soucis et la fatigue, ses épaules robustes semblent s’affaisser sous le poids de la déception. Son regard est voilé par la peine et l’incertitude. Sa fierté est ébranlée par cette épreuve. Ibrahim se rappelle des sacrifices consentis pour bâtir cette richesse qui s’est évanouie dans la nature.

Sa principale activité, l’élevage. Mais régulièrement victime de vol des bétails. Ibrahim dit avoir le présentement que ces vols contribuent à nourrir l’extrémisme violent dans la région. Une situation qui crée un climat de peur et d’insécurité parmi la population. Les propriétaires de bétails et les éleveurs vivent dans la crainte constante d’être les prochaines victimes, ce qui affecte profondément leur qualité de vie et leur bien-être psychologique.

Ibrahim Alidjo, n’a jamais retrouvé ses bœufs volés, mais il a récemment vécu une dont il a failli de voleur de bétail. « Résident à Bouna, je suis aussi un tèfa. Des étrangers viennent chez nous avec des bœufs pour qu’on puisse les vendre pour eux. Ils sont venus un jour avec des bœufs, ce n’était pas pour vendre ici. Ils voulaient charger pour l’intérieur du pays. Ils ont été arrêtés. Après partage d’information, les propriétaires des bœufs sont venus récupérer leurs bœufs » a-t-il expliqué.

Bœufs volés, le voyage vers l’intérieur

Les troupeaux de bœufs volés quittent généralement la ville de Banfora au Burkina Faso. Ils passent par la localité de Djigbè-hélintira toujours au Burkina Faso et transitent par Govitan, le premier gros village en terre ivoirienne situé dans le département de Tehini. Le bétail est ensuite conduit à Doropo. Ce trajet est pensé pour éviter les forces de l’ordre.

Sur le chemin qui mène à Doropo, les bœufs volés passent la nuit à Gogo. Cette escale est importante car elle permet à ceux qui convoient le bétail d’obtenir les autorisations sanitaires. Bien évidement ses autorisations sont officieuses et obtenues contre paiement. Les témoignages recueillis auprès des victimes et des témoins oculaires du vol de bétail en lien avec les groupes armés opérant sur la bande frontalière du Nord de la Cote d’Ivoire révèle une situation inquiétante.

Très tôt le matin, après une bonne nuit de sommeil à Gogo, les troupeaux reprennent le chemin pour Doropo ou d’autres localités comme Latrougo toujours dans le département de Doropo. Ce bétail sera embarqué pour être vendu à l’intérieur du pays.

« Le bétail vendu en Côte d’Ivoire vient en grande partie du Burkina Faso Les commerçants achètent les animaux au Burkina Faso et viennent les vendre au parc à bétail de Doropo. D’autres commerçants quittent l’intérieur du pays pour venir se ravitailler ici à Doropo » précise Dicko Aboudramane, marchand de bétail. Une fois dans les parcs à bétail de Bouna et de Doropo ces bœufs sont vendus à des prix très élevés. Le prix d’un bœuf varie entre 400.000f et 1.000.000 Cfa.

Dans le système du marché noir des bœufs volés, les acteurs opèrent en complicité avec certains jeunes des zones frontalières du Nord de la cote d’ivoire, et même des agents des structures étatiques. Ils arrivent à vendre les bœufs à des acheteurs en provenance de plusieurs localités du pays comme, Soubré, Daloa, Abengourou et autres.

Autorités et communautés pour la riposte


Face à la menace que représente cette situation, les autorités locales prennent des mesures. Il s’agit notamment du renforcement des effectifs de sécurité dans les zones à risques et la collaboration avec les communautés en vue de surveiller les mouvements suspects. Cependant, Tous nos tentatives auprès de la direction régionale du ministère des Ressources Animales et Halieutiques du Bounkani pour recueillir des informations relatives à la filière bétail ont échoué.

Au-delà des actions des autorités, des initiatives communautaires et des programmes de soutien sont mis en place pour renforcer la résilience des populations affectées. Ces actions sont entre autres la diversification des activités économiques, la réduction de la dépendance à l’élevage, la promotion du dialogue intercommunautaire, la prévention des tensions et la création d’une plateforme de communication des acteurs de la filière bétails pour la traçabilité de bœufs volés ou égarer.

« Tout animal qui entre sur le marché à bétail, il faut que le propriétaire soit là. On ne reste pas derrière pour faire venir l’animal pour vendre. Le propriétaire de bœuf est présent, on fait le marché en sa présence. Ça veut dire en cas de quelque chose on arrive à joindre toujours celui à qui l’animal appartient. Déjà, il y’a un engagement qui est là. Les animaux, bientôt ils vont prendre des puces » a indiqué Ballo Djakalia, Secrétaire Général de l’AGEMAD.

Selon lui, la vente du bétail en présence de tuteurs et de témoins est une mesure traditionnelle conçue pour contrer les vols et assurer la sécurité des transactions. En impliquant des tuteurs, qui agissent comme garants ou garde-fous, et des témoins, qui attestent de la légitimité de la transaction, on établit un système de vérification et de surveillance qui dissuade les voleurs potentiels. Ces pratiques sont ancrées dans la confiance et la responsabilité communautaires. Elles assurent une certaine transparence dans les échanges commerciaux puis renforcent la confiance entre les parties prenantes.

La lutte contre le vol de bétail en lien avec l’extrémisme violent à Doropo nécessite une mobilisation de tous les acteurs de la filière et des forces de sécurité. Elle intègre des mesures de développement économique, de renforcement de la résilience communautaire et des actions sécuritaire. Cette approche est un bon début pour lutter contre le vol de bétail et éviter les conflits communautaires et barrer la voie aux groupes extrémistes violents.

François M’BRA II , Ouattara Alassane , Dah Sié Hermann, Hego Ouattara

AccueilEnquête et investigationENQUÊTE ET INVESTIGATIONSOCIÉTÉQuand la porosité des frontières inquiètePar Eburnie Today...
15/06/2024

AccueilEnquête et investigation

ENQUÊTE ET INVESTIGATIONSOCIÉTÉ
Quand la porosité des frontières inquiète
Par Eburnie Today Publié le Juin 13, 2024
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Les pistes de contournement et le racket constituent de graves risques pour la Côte d’Ivoire dans un contexte de menaces d’extrémisme violent aux frontières nord du pays.

Chaque jour, ce sont au moins 38 cars transportant environ 2.300 personnes qui traversent la frontière que partage la Côte d’Ivoire et le Mali en passant par la localité de Tengrela. A cela s’ajoute environ 860 motos-taxis et 90 camions de transport de marchandises dont les activités amplifient les échanges commerciaux entre les deux pays.

Une frontière au tracé effectif sur la carte mais en ces lieux, elle semble imaginaire. Les mouvements de personnes et de biens se font souvent de manière informelle, échappant ainsi à tout contrôle officiel. Le problème ? La porosité de la frontière de Tengrela – Mali.

Les pistes de contournement poussent comme des champignons

Tengrela, c’est à 08 km de la frontière malienne. La ville d’environ 48.000 habitants est bouillonnante d’activités diverses. Les voyageurs en provenance ou en partance pour le Mali transitent par cette ville. Quitter le Mali pour la Côte d’Ivoire sans être soumis à des contrôles est un véritable jeu d’enfant. Youssouf Kouyaté, chauffeur de moto-taxi sur cet axe, explique comment les voies officielles sont contournées au profit de pistes officieuses.

« Oui ça existe mais c’est trop risqué. Ces déviations qui t’amènent tout droit à Kadiana au Mali sans rencontrer ni forces de l’ordre ivoirienne, ni forces de l’ordre malienne. Mais c’est coûteux. On te prend au moins 25.000 fcfa. En dessous, ce n’est pas possible. »

De nombreuses pistes sont utilisés par les moto-taxis
Les pistes de contournement poussent comme des champignons selon l’inspiration et la créativité des conducteurs de motos-taxis. Difficile donc d’avoir une idée exacte du nombre de ces pistes. Seuls ceux qui les empruntent savent où elles sont situées et à quel moment passer. Pas besoin d’aller vers eux, ces chauffeurs de motos-taxis. Ils vous abordent dès que vous descendez d’un bus de transport en commun. Ils ont le contact facile et savent convaincre leur client.

Elles sont nombreuses ces personnes qui préfèrent ces motos afin d’éviter toute rencontre avec des forces de l’ordre ivoirienne ou des agents de l’INHP, l’Institut National d’Hygiène Publique qui contrôlent soit les pièces d’identité soit les carnets de vaccination des voyageurs. Ainsi, des cars se vident à moitié depuis Kakoli, le dernier village malien avant d’atteindre le poste de contrôle ivoirien. Un choix qui n’est pas fortuit. Tout comme Adjaratou Diakité, certaines personnes préfèrent les pistes de contournement pour éviter les contrôles.

« Nous venons du Mali pour une cérémonie de mariage en Côte d’Ivoire. Nous avons beaucoup souffert sur cette voie. Ce sont ces motos-taxis qui nous aident parce que de l’autre côté on nous demande la vaccination à jour ainsi que beaucoup de choses pour lesquelles nous n’avons pas les moyens. S’ils peuvent amoindrir toutes ces exigences, ce serait l’idéal par ce que nous sommes fatigués », fait-elle remarquer.

Les raisons des contournements

L’argent n’est pas le principal problème pour certains voyageurs. Le choix des pistes de contournement est dicté par des problèmes d’ordre sanitaire. Venu d’Espagne et au moment de quitter le Mali, Oumar Sissoko est passé par la route pour atteindre Abidjan avant de poursuivre son trajet vers l’Europe. Pour passer la frontière Mali-Tengrela, il a préféré passer par les pistes de contournement avec sa femme qu’il vient fraichement d’épouser au Mali.

« Si je me fais vacciner ici, une fois en Espagne, si je tombe malade et que les médecins se rendent compte que je me suis fait vacciner ici, ils ne me prendront plus en charge et je serai livré à moi-même », explique-t-il.

Des choix qui ne sont pas rares, souligne Traoré Tenon, vice-président des chauffeurs de motos-taxis à Tengrela. « La plupart des maliens se mettent en tête que quand ils se vaccineront, ils tomberont malade. Donc certains préfèrent emprunter les motos pour aller attendre le car au moins à 5 Km du Mali. »

La vaccination est obligatoire pour avoir accès au territoire ivoirien
Juste avant le premier poste frontalier ivoirien, des passagers descendent des cars à Kakoli, dernier village malien, sur l’axe Bamako-Côte d’Ivoire. Ces derniers, empruntent ensuite des pistes de contournement via les motos-taxis pour rattraper le même car à Tengrela et poursuivre leur chemin vers leur ville de destination.

Leur stratégie ? Ces voyageurs descendent avec leurs bagages, explique Diarrassouba Hassane Justin, l’un des responsables d’une compagnie de transport à Tengrela. « Aucun bagage ne passe la frontière si le propriétaire n’est pas dans le car au moment du contrôle au poste. Donc si tu choisis de passer par les pistes de contournement pour rattraper le car à Tengrela ou y rester, tu descends avec tes bagages pour ne pas nous mettre en re**rd. »

Le racket a la peau dure

En dépit de la vigilance des transporteurs et des forces de l’ordre, des bagages peuvent subir toutes sortes de modification sans qu’ils ne soient contrôlés une seconde fois jusqu’à destination. Comme quoi, des stratégies existent pour passer entre les mailles du filet. Concernant les voyageurs dont la destination finale est Tengrela, les motos-taxis qu’ils empruntent pour contourner les barrages des forces de sécurité les accompagnent jusqu’au lieu indiqué.

Sur les pistes de contournement, les contrôles sont difficiles ou inexistants. Cependant, des agents des forces de l’ordre au parfum de cette stratégie de contournement vont donc se poster sur des pistes, non pas pour la surveillance mais pour se livrer au racket des voyageurs. Bien avant d’embarquer son client, Sangaré Moussa le prévient sur la probabilité qu’il verse de l’argent à des FDS s’ils en croisent sur ces pistes.

« Si on trouve des corridors devant, parce que les gendarmes prennent souvent les déviations afin de croiser ceux qui empruntent ces pistes, ils peuvent te prendre 2.000 fcfa. Cependant, si tu as su négocier, ils vont prendre 1.000 fcfa », détaille ce conducteur de taxi-moto. Un phénomène de racket récurrent, témoigne Traoré Tenon.

« Comme les corps habillés le savent, ils viennent à Nigouni. Lorsqu’on vous attrape dans une petite piste, on vous fait payer de l’argent avant de vous permettre de rentrer (…) Si tu le prends donc pour l’envoyer au poste afin de le faire vacciner au lieu de lui prendre de l’argent, est ce qu’il empruntera encore ces pistes ? »

Un mort dans les altercations entre forces de l’ordre et motos-taxis

Le racket est souvent source de tensions entre forces de l’ordre et chauffeurs de motos-taxis. Des altercations violentes par moment qui ont déjà coûté la vie à un chauffeur de tricycle qui se rendait au Mali en passant par Kakoli, puis Gongôrô avant d’atteindre Kadiana en territoire malien.

Le passager que le moto-taxi transportait a aussi été blessé lors de l’incident survenu le 11 juillet 2023. À la suite du drame, les populations se sont révoltées et ont demandé que justice soit rendue. Pour parer à toute émeute, le préfet du département de Tengrela avait décrété un couvre-feu de trois jours, du 11 au 13 juillet 2023, entre 18 h et 07 h.

Les voyageurs évitent les voies officielles en raison du racket
Personne n’est à l’abri de violences sur les pistes de contournement. Souvent, les chauffeurs sont eux même victimes d’agressions de la part de leurs propres clients. « Il n’y a pas longtemps, nous avons eu un problème avec un collègue. Après avoir pris un client pour la déviation, une fois en brousse, ce dernier dit qu’il va descendre pour uriner. Portant ses amis l’attendaient en brousse. Les amis de ce dernier sont donc venus se joindre à lui pour braquer notre ami. Ils voulaient même le tuer. Dieu merci, il a pu s’échapper. Les évènements se sont produits la nuit. C’est pourquoi nous travaillons rarement la nuit », se souvient Youssouf Kouyaté.

Les pistes de contournement sont des zones de non-droit qui échappent bien trop souvent à la surveillance des forces de sécurité. De nombreux accidents se produisent sur ces pistes dangereuses qui sont aussi empruntées de nuit.

Une situation que les chefs de gares, responsables de compagnies de transports et autres propriétaires de cars acceptent difficilement, observe Diarrassouba Hassane Justin. Ce responsable d’une compagnie de transport juge la situation regrettable mais admet leur impuissance.

« Le transport des passagers par le biais des motos-taxis est un phénomène que nous n’encourageons pas en tant que transporteur. Nous ne l’encourageons pas eu égard aux risques que cela entraine. Les accidents sont perpétuellement enregistrés et ce sont des accidents dramatiques. Il y a à peine deux jours, il y a un petit qui est encore à l’hôpital à la suite d’un accident de taxi-moto. Donc nous n’encourageons pas les passagers mais nous ne pouvons-nous opposer au phénomène de moto-taxi parce que c’est de ça que les gens vivent », déplore-t-il.

Quelles solutions face aux pistes de contournement ?

Les acteurs du transport que nous avons interrogés reconnaissent que les pistes de contournement représentent un véritable danger pour les voyageurs. L’absence de carnet de vaccination à jour est l’argument principal avancé par ceux qui les empruntent. Afin de réduire leur usage, Bamba Ibrahim, responsable du syndicat des transporteurs à la frontière Tengrela-Mali propose une procédure d’allègement au niveau de la vaccination.

« Il va prendre une moto-taxi de Tengrela à Kakoli à 3.000 fcfa ou 2.500 fcfa au lieu de ça qu’il vienne faire son vaccin aller 2.500 fcfa retour 2.500 fcfa ça fait 5.000 fcfa. Pour son troisième voyage, vous insistez afin qu’il complète. La déviation est trop dangereuse. Les motos-taxis prennent des passagers sans savoir qui ils sont. Eux, ils veulent leur argent seulement. Il y a trop d’insécurité et c’est trop dangereux. »

L’Institut National d’Hygiène Publique (INHP) indique être conscient des difficultés des voyageurs s’agissant de la vaccination. Yao Kouakou, directeur de l’INHP dit avoir assoupli des mesures qui s’appliquent uniquement aux voyageurs qui empruntent la voie autorisée.

« J’ai plusieurs fois rencontré des compagnies de transport parce qu’à un moment donné eux-mêmes avaient vu que c’était trop compliqué et on s’est entendu sur plusieurs faits. On a même eu à faire des concessions pour leur faciliter la tâche. Parce qu’il y a d’autres qui prennent leur malade ici pour aller l’autre côté au Mali. Bon, quelqu’un qui a un malade entre les mains, est-ce qu’il faut lui exiger une vaccination compliquée ? Qui va lui prendre de l’argent qui peut lui servir pour soigner son malade ? Donc j’ai laissé des consignes très souples pour permettre à ces personnes d’aller et de revenir », explique-t-il.

Avant d’ajouter que les vaccins peuvent se faire par ordre de priorité selon le pays de destination. « Pour aller au Mali, Burkina et Niger, il n’y a que le vaccin de la fièvre jaune qui est obligatoire, qui donne droit au carnet international et puis on recommande la méningite pour ne pas que en allant rencontrer une épidémie, vous revenez avec elle. Donc on insiste sur les prix qui ne sont pas fixés localement mais qui sont fait de manière nationale. »

L’INHP a décidé d’assouplir le processus de vaccination aux postes de contrôle
Afin de remédier donc au problème de contournement des pistes, Yao Kouakou préconise une grande implication des différents chefs de communautés.

« J’aimerai que les chefs de communauté, telles que la communauté malienne, burkinabè, nigérienne et autres nous aident à la sensibilisation. Parce que quand eux-mêmes prennent le taureau par les cornes, les gens acceptent. Mais il y a toujours des petits éléments qui sont dans les gares routières et qui trompent toujours des personnes qui ne savent ni lire, ni écrire. Et quand ils leur font croire que la vaccination coûte à la frontière 25.000 fcfa, alors que ce qu’il a sur lui c’est 5.500 fcfa, 8.000 fcfa ou même 10.000 fcfa, il va préférer le suivre en brousse là-bas en prenant des risques. »

Trafics tous azimuts sur ces pistes

En dehors du transport des voyageurs, les pistes de contournement servent également à convoyer des marchandises frauduleuses, du bétail aux origines inconnues ou du carburant acquis de façon illégale.

« La douane est déjà venue chercher des bagages à la gare ici. De passage, ils ont remarqué qu’il existait certaines marchandises qui ne sont pas passées par leurs postes. On leur a dit que c’est passé par les pistes de contournement. Ils ont donc tout ramassé », témoigne Bamoussa Koné, Secrétaire général des transporteurs de Tengrela.

La proximité de la frontière donne lieu à différents trafics
Ces contournements, qui échappent pour la plupart aux patrouilles des forces de sécurité, sont devenus un business bien lucratif pour les transporteurs qui se frottent les mains. C’est ce que révèle Youssouf Kouyaté, conducteur de moto-taxi.

« Les déviations sont plus coûteuses que la voie normale. Pour une déviation, nous pouvons prendre 10.000 fcfa au client pour dévier le poste de contrôle. Pour la voie normale, nous prenons 5.000 fcfa ou 6.000 fcfa. Donc nous gagnons plus avec les déviations », se réjouit-il. Face aux dangers sur ces pistes, certains voyageurs, comme Konan Cédric, préfèrent emprunter la voie officielle.

Ils passent par la route frontalière autorisée où la sécurité est assurée par les forces de sécurité. « J’ai tous mes papiers au complet, j’ai fait mes vaccins donc je ne suis pas obligé de passer par les pistes de contournement. Là-bas il y a assez de risques. C’est pourquoi je passe sur la grande voie. Si tu passes là-bas, tu peux croiser des bandits, des braqueurs. »

Lutter contre le racket

Afin de dissuader les voyageurs de prendre les voies de contournement, il est impératif de s’attaquer à un autre défi : le racket. Depuis le poste de Tengrela ce prélèvement illégal semble « légalisé ». Selon nos observations sur place, bien avant d’arriver dans le centre-ville de Tengrela, une fouille minutieuse des cars est effectuée avant que les coffres ne soient scellés. Pour cette enquête, nous embarquons à Tengrela dans l’un des cars en provenance du Mali pour Abidjan.

A partir de la ville de Tengrela jusqu’à Kanawolo, toujours dans le nord de la Côte d’Ivoire, chaque passager de nationalité étrangère s’acquitte de la somme de 1.000 fcfa par poste, soit un total de 8.000 fcfa pour les huit barrages prévus sur l’axe. Pour éviter les re**rds aux postes de contrôle, le convoyeur se charge lui-même de contrôler les pièces d’identité des passagers dans le véhicule et de collecter cette somme pour la remettre aux agents. Les personnes n’ayant pas de pièce d’identité sont priées de descendre du car pour s’entretenir… avec les forces de l’ordre à chaque barrage.

Le racket ne concerne pas seulement les voyageurs. Les chauffeurs de camion de transport de marchandises subissent aussi ces paiements illicites aux postes de contrôle officiels. La fouille des gros camions est très minutieuse à ces postes frontaliers. Tout est contrôlé au détail près. Cependant, chaque camion doit payer 1.000 ou 2.000 fcfa à chaque poste.

Le racket persiste sur le long axe routier menant au Mali
« Les postes de contrôle qui sont au niveau de la frontière, sont bien rigoureux et font bien leur travail. Là il n’y a pas de problème. Mais les autres barrières qui se trouvent au milieu là, vraiment on essaie de voir si nos responsables pouvaient demander pardon au gouvernement pour les diminuer, c’est trop. Si tu dois payer 2.000 fcfa à chaque barrage, c’est plus que le prix du carburant de la trajectoire », se plaint Ouattara Youssouf, chauffeur de gros camion et chef de ligne Korhogo-Mali.

Selon Cissé Inza Malik, également conducteur, le racket est à la base de plusieurs accidents de la route causés par les gros camions. Car, observe-t-il, le voyage de nuit comporte plus de risques mais il est préféré par plusieurs chauffeurs de gros camions pour éviter les tracasseries.

« Ce sont les motards qui nous fatiguent sinon au niveau des barrières c’est un peu bon. Si vous constatez que beaucoup de camions roulent la nuit, c’est dû à la présence des motards. Sinon certains peuvent rouler de jour comme d’autres de nuit. Si mon chargement finit à 10 h, je peux prendre la route mais si je sais qu’il y a les motards devant, si je prends la route ils me fatigueront. J’attends la nuit, sur 10 motards au moins 05 seront rentrés et je pourrai payer 05 et garder 5.000 fcfa sur moi pour mon argent de popote. »

Renforcer la collaboration FDS-population

Conscient de tous les risques liés à la porosité de leur frontière, la cellule civilo-militaire à la frontière Tengrela-Mali, composée de 40 membres (15 FDS et 25 civils), joue beaucoup sur la sensibilisation dans un contexte de crise sécuritaire dans le nord de la Côte d’Ivoire et dans les pays voisins.

« Avec le phénomène djihadiste, la cellule civilo-militaire a mené des sensibilisations dans tous les 04 chefs-lieux de département en collaboration avec les autorités administratives présentent dans ces zones pour expliquer le djihadisme et comment ensemble on pouvait avoir une solution à cela. Ce qui est une bonne collaboration entre FDS et population », raconte Konaté Pedjondjé, Secrétaire exécutif de cette cellule civilo-militaire.

Une collaboration où le partage d’informations est le mot d’ordre en cas de soupçon. « Que la population n’ait pas peur des FDS car elles sont là pour notre sécurité. En cas de soupçons sur des personnes, contactez la cellule civilo militaire ou les FDS qui sont habilités à mener des enquêtes dans ce sens afin que la lumière soit faite. Nous avons mené beaucoup d’actions dans ce sens-là », exhorte Konaté Pedjondjé.

Le passage aux postes de contrôle officiels est un gage de sécurité pour les voyageurs
Les pistes de contournement constituent un véritable fléau dans cette partie nord du pays. Dans un contexte de crise sécuritaire et de menace djihadistes, la question mérite une attention particulière. Même si à cause de la 34ème édition de la coupe d’Afrique des nations (CAN) en Côte d’Ivoire, la sensibilisation est de mise pour éventuellement pallier toute menace sécuritaire.

Bien avant ce grand rassemblement footballistique africain, le préfet de la ville de Tengrela, Gnalega Cofohonon Ruth Anne-Marie Brou, s’est entretenue avec les chauffeurs de motos-taxis sur la sécurité de la porte d’entrée en Côte d’Ivoire par Tengrela, les exhortant à éviter les pistes de contournement avec leurs clients. Comme l’explique Traoré Tenon, vice-président des chauffeurs de motos-taxis.

« Nous avons donc veillé au respect de ce mot d’ordre. Nous-mêmes qui sommes les présidents, comme des corps habillés. Puisque c’est nous qui maîtrisons ces pistes et maîtrisons aussi nos éléments. Donc nous ne voulons pas qu’un mal passe par les taxis-motos. Lorsqu’un corps habillé te respecte, il faut le respecter. La loi d’un pays doit aussi être respectée. »

Pour le respect de cette consigne, il a fallu des compromis entre forces de l’ordre et organisation de motos-taxis, poursuit-il. « Ça ne veut pas dire que les motos taxis ont arrêté de travailler. Nous passons maintenant avec les passagers directement par la voie normale. Au fait, nous avons un problème ici, tous les chauffeurs de motos-taxis n’ont pas un permis et une assurance. Il y a certains parmi nous qui rentraient en brousse parce qu’ils n’avaient pas de papiers. Donc nous nous sommes entendus avec les forces de défense et de sécurité afin qu’elles acceptent pour l’heure ceux qui ont leur assurance, leurs pièces ivoiriennes et la carte de notre syndicat. »

A la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Mali, les forces de défense et de sécurité se sentent obligées de jouer la carte de la prudence à cause de la fibre familiale, tout en tenant compte de la réalité sociologique qui lie ces peuples de part et d’autre. Renforcer la sécurité dans ces zones demande une bonne connaissance de ces réalités culturelles et sociologiques de ces populations.

Un assouplissement dans certains contrôles est nécessaire pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens et éviter les tensions qui surgissent parfois et conduisent au soulèvement des populations. Le renforcement de la relation de confiance entre forces de défense et de sécurité et les populations civiles est primordiale. Ce qui devrait faciliter les initiatives de partage de renseignement, de renforcement de la sécurité à ces frontières et de lutte contre l’extrémisme violent.

Loua Léonard, Coulibaly Adama, Aicha Diarra & Paul Winner

Cet article s’inscrit dans le cadre du projet résilience pour la paix financé par le Peuple américain à travers l’USAID et mis en œuvre dans les zones frontalières nord de la Côte d’Ivoire.

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