04/08/2025
Investiture ou candidature : il faut savoir faire la différence
Par Bruno Bidjang
Il existe une distinction claire et fondamentale entre être investi par un parti politique et se porter candidat à titre personnel.
Dans le cas du RDPC, les choses sont parfaitement encadrées : le Président Paul Biya a été officiellement investi par son parti, conformément aux dispositions du règlement intérieur du RDPC, qui consacre le Président national comme candidat naturel à l’élection présidentielle. Cette investiture a été formellement actée par une lettre signée du Secrétaire Général du Comité Central, autorité habilitée à porter la voix du parti sur le plan institutionnel et électoral.
À l’inverse, Léon Théiller ONANA ne bénéficie d’aucune investiture du RDPC. Il ne représente pas le parti, n’a été désigné par aucun organe statutaire, et s’est autoproclamé candidat sans base réglementaire. Son initiative n’engage que lui-même. Il ne peut donc, en aucun cas, se prévaloir de la bannière du RDPC.
Le cas du MANIDEM, quant à lui, est totalement différent. Il ne s’agit pas d’un individu isolé, mais d’un conflit interne : deux factions s’y disputent la présidence du parti, et chacune prétend avoir investi un candidat différent. Dans ce type de situation, il devient très difficile pour le Conseil constitutionnel de trancher, car il ne lui revient pas de s’immiscer dans la vie interne des partis politiques. Le Conseil est un juge de droit, non un arbitre des querelles partisanes.
Dans ce contexte, la seule boussole demeure la loi, en l’occurrence le Code électoral camerounais, qui prévoit expressément que lorsqu’un même parti politique investit plusieurs candidatures, toutes ces candidatures sont tout simplement rejetées pour cause de pluralité d’investiture.
C’est exactement ce que nous observons aujourd’hui avec le MANIDEM, mais aussi avec l’UPC, où des divisions internes ont conduit à des candidatures concurrentes sous le même label.
La loi est claire, constante, et imperso