21/10/2025
Tensions post-électorales
L’appel au calme du ministre de l’Administration territoriale
Dans un communiqué rendu public ce mardi, Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale du Cameroun, annonce que plusieurs interpellations ont eu lieu à Garoua, à la suite d’actes d’incitation à la révolte et à l’insurrection. Parmi les personnes interpellées, vingt seront déférées devant les tribunaux militaires pour répondre des faits d’insurrection et d’incitation à la rébellion. D’autres seraient acheminées vers Yaoundé pour la poursuite des enquêtes dans des affaires d’actes criminels, précise le texte.
Le ministre rappelle que la période requiert du sang-froid, du civisme et un attachement indéfectible à la paix et à l’unité nationale. Il met en garde contre des instigateurs dissimulés à l’intérieur du pays et des agitateurs opérant depuis l’étranger, affirmant que l’État du Cameroun ne tolérera aucune tentative d’insurrection ni d’atteinte à l’ordre public.
Ce communiqué intervient quelques jours après la publication, le 14 octobre, d’une déclaration du ministre dénonçant la prétention d’Issa Tchiroma Bakari à se proclamer vainqueur de la présidentielle, ce que les autorités jugent comme "une escroquerie politique".
Dans son appel aux populations, le membre du gouvernement souligne le rôle clé des institutions de l’État dans l’attente des résultats de l’élection présidentielle. Il exhorte les citoyens à garder leur calme et à demeurer confiants dans les institutions républicaines chargées du processus électoral.
Toutefois, cette réponse ferme de l’État s’inscrit dans un contexte de tensions accrues autour de cette élection, notamment entre l’opposition et le pouvoir en place. Depuis plusieurs mois, des organisations de défense des droits de l’homme alertent sur une recrudescence d’arrestations arbitraires au Cameroun.
Demain le contentieux
La publication de ce communiqué coïncide également avec la phase de contentieux post-électoral qui s'ouvre demain au Conseil Constitutionnel. Certains partis avaient déposé des recours devant cette haute juridiction, mais deux formations, le PRCN et le SDF, se sont par la suite désistées. Les regards sont désormais tournés vers les résultats officiels attendus jeudi 23 octobre.
Enjeux et interrogations
Comment l’État et les forces de sécurité entendent-ils garantir à la fois la tranquillité publique et le respect des libertés fondamentales ? Ces arrestations à Garoua répondent-elles à de véritables actes d’insurrection ou constituent-elles un moyen de dissuasion politique destiné à prévenir des mobilisations contestataires ? Enfin, quel impact ce type d’opération aura-t-il sur la crédibilité du scrutin et la confiance des citoyens dans les institutions ?
En tout cas, par ce communiqué, le gouvernement camerounais assume un discours de fermeté vis-à-vis de toute contestation. De leur côté, les observateurs appellent à la vigilance : dans une période aussi sensible, toute réponse sécuritaire doit être assortie de transparence et de respect des droits.
La Voix du Golfe Officiel