27/10/2025
🔴🔘🔵 Non la rue ne tue pas, c'est la b***e qui tue
Mesdames, Messieurs,
Je prends la parole aujourd'hui, non point dans la posture convenue de l'orateur officiel, mais dans le manteau lourd du deuil et de l'indignation la plus viscérale. Ce que l'on appelle pudiquement la "manifestation pacifique d'hier" dans nos métropoles n'était pas un simple tumulte, c'était un jugement de l'histoire, un verdict prononcé dans le sang et les larmes.
Qui peut encore, sans s'avilir, parler d'ordre public quand le silence est imposé par la déflagration des armes ? Les corps de nos compatriotes, tombés pour le seul crime d'avoir espéré une aube, ne sont pas de vulgaires statistiques à noyer dans un rapport administratif. Ils sont la preuve, irréfutable et sanglante, de la faillite morale d'un Régime.
Je le dis sans détour : ce Régime méprise la vie humaine !
Il la méprise quand il l'affame, il la méprise quand il l'ignore, mais il atteint le sommet de l'abjection quand il choisit d'y mettre fin par le fer et le feu. N'est-ce pas le propre des tyrannies minables que de croire que l'on peut éteindre l'idée en assassinant le porteur de l'idée ?
Ceux qui ont donné l'ordre, ceux qui ont tiré, ceux qui, par leur silence de marbre, se sont faits complices de cette boucherie, doivent savoir qu'ils n'échapperont pas au tribunal, fût-il celui de l'Histoire, qui est le plus redoutable.
Nous pleurons nos morts, oui, mais ce deuil est aussi un ferment de combat. À ces familles brisées, à cette jeunesse fauchée en pleine espérance, je clame ma profonde douleur et jure que cet outrage ne sera pas un chapitre refermé dans la précipitation.
La résistance, Mesdames et Messieurs, est l'arme ultime contre l'arbitraire ! Nous ferons de chaque tombe un réquisitoire, de chaque larme une preuve accablante.
Il est temps que l'Afrique se réveille de ce cauchemar répétitif où le pouvoir s'octroie un permis de tuer.
Le temps des assassins en col blanc est compté. La vérité, même muselée, finit toujours par faire entendre son hurlement.
Mamadou Mota