
06/09/2025
Xi, Poutine et Kim : l’image d’un nouveau centre de gravité mondale
Lors des célébrations des 80 ans de la victoire sur le Japon, la Chine a offert au monde une image saisissante : Xi Jinping, Vladimir Poutine et Kim Jong-un réunis sur la place Tian’anmen. Cette apparition historique commune traduit l’émergence d’un contre-modèle géopolitique qui défie ouvertement l’Occident.
Une mise en scène au message clair
Sous un soleil éclatant et devant des milliers de soldats, Xi Jinping a présidé un défilé militaire où chaque détail comptait. Vêtu du costume maoïste, le président chinois a proclamé que l’ascension de son pays était « inarrêtable », tout en dénonçant les « intimidateurs étrangers ».
La présence à ses côtés de Vladimir Poutine, que l'occident dit isolé depuis l’invasion de l’Ukraine, et de Kim Jong-un, longtemps marginalisé sur la scène internationale, confère à l’événement une portée particulière. La mise en scène envoie un signal clair : un bloc de puissance autoritaire s’affirme hors de l’influence occidentale.
Une alliance fragile mais stratégique
Les intérêts des trois pays ont toujours été en symbiose : Dans la déferlante des sanctions occidentales imposées à Moscou, Pékin est resté un allié fidèle lui permettant de contourner les sanctions. La Corée du nord qui est considéré comme le petit frère de Pékin à lui aussi signé une alliance stratégique avec la Russie d'un point de vue militaire et fait avec la Russie et la Chine des états possédant l'arme atomique. L'image du 3 septembre a une valeur politique forte. Elle illustre ce que certains analystes décrivent comme un « axe contestataire », en gestation depuis plusieurs années.
L’Occident face à un nouveau rapport de force
Cette commémoration n’était pas tournée vers le passée, mais vers l’avenir. En réécrivant normalement la mémoire de la guerre dans un récit centré sur l’Asie et en marginalisant l’Occident, Pékin a envoyé un message direct : le centre du pouvoir mondial se déplace.
À Washington comme à Bruxelles, le constat est amer. L’Occident, divisé et parfois hésitant, se retrouve contraint d’admettre que son leadership n’est plus incontesté. Le défilé de Pékin agit comme un miroir : celui d’un monde désormais multipolaire, où les règles du jeu échappent aux capitales occidentales.
Une nouvelle donne géopolitique
Cette rencontre entre Xi, Poutine et Kim ne doit pas être perçue comme un simple coup d’éclat diplomatique. Elle cristallise une dynamique profonde :
Un contre-modèle assumé face aux démocraties libérales.
La fin de l’hégémonie occidentale, remplacée par une multipolarité affirmée.
Un avertissement stratégique à ceux qui continueraient de considérer l’ordre international d’hier comme intangible.
Le 3 septembre à Pékin restera comme une date charnière. En affichant leur unité, Xi Jinping, Vladimir Poutine et Kim Jong-un ont montré qu’ils pouvaient façonner les rapports de force mondiaux. L’Occident, qu’il l’accepte ou non, est désormais contraint de prendre acte de cette nouvelle réalité géopolitique.