07/08/2025
GÉO-CITOYENNETÉ : Premier message de Maurice Kamto après son éviction programmée du processus électoral.
Par Santiago Njikam
« Je vous avais dit que je ne vous trahirai pas. Je ne vous ai pas trahis. » – Maurice Kamto, l’honneur debout face à la forfaiture couchée.
Le rideau est tombé sur l’un des épisodes les plus sombres de la trajectoire démocratique camerounaise. Mais de cette obscurité imposée par le régime, une voix s’est élevée — claire, ferme, droite : celle du Professeur Maurice Kamto .
Recalé du scrutin présidentiel de 2025 par un Conseil Constitutionnel inféodé, une ELECAM instrumentalisée et un MINAT commandité, l’homme n’a pas flanché. Pire encore : la communauté internationale, si prompte à s’indigner ailleurs, a brillé par son indifférence feutrée, laissant un peuple trahi, une nation humiliée.
Et pourtant, Maurice Kamto n’a pas tremblé.
Dans son premier message au peuple camerounais depuis cette éviction programmée, l’ancien candidat devenu icône d’un idéal républicain a tenu parole :
« Je vous avais dit que je ne vous trahirai pas. Je ne vous ai pas trahis. »
Ces mots résonnent comme un serment renouvelé. Car dans ce naufrage institutionnel, il n’a ni fui, ni marchandé, ni courbé l’échine. Il est resté debout, symbole vivant de la résistance pacifique et du devoir d’honnêteté politique.
Ceux qui ont trahi ? Ils sont connus.
* Le Conseil Constitutionnel, qui a troqué la jurisprudence pour la consigne.
* ELECAM, qui a réduit le suffrage à une formalité obéissante.
* Et le MINAT, véritable bras exécutant du refus de démocratie.
Ils n’ont pas seulement trahi un homme ou un parti, ils ont trahi le Cameroun, son peuple, et son aspiration légitime à l’alternance.
Et pendant que le mensonge s’habille en robe de juge, pendant que la vérité est expulsée des urnes, la communauté internationale a gardé les bras croisés, comme si la démocratie avait une géographie à deux vitesses. Comme si le Cameroun ne méritait que des rapports d’observation tièdes pendant que son peuple étouffe.
Mais Kamto, lui, n’a pas quitté la scène.
« Camerounais, Camerounaises, je suis debout, et resterai à vos côtés. La lutte continue. »
Il aurait pu claquer la porte, céder à la lassitude, se replier dans le silence des exilés politiques. Il a choisi l'inverse : rester parmi les siens, sur la terre de ses convictions, au cœur de la tourmente.
Cette posture est plus qu’un acte politique. C’est un message à l’histoire : celle-ci retiendra qu’en 2025, quand le droit a été violé, un homme est resté droit. Et ce message, aujourd’hui, tend un miroir aux Camerounais : celui de leur dignité, de leur courage, et de leur rôle dans ce combat qui ne fait que commencer.
Ce combat est celui de tous. Car on ne bâtit pas une République avec des tricheurs décorés, mais avec des justes debout.