15/10/2025
Océan
Pas de feu en la demeure
Alors que la commission départementale de supervision des résultats issus de l’élection du 12 octobre a déjà rendu sa copie, les représentants des partis politiques en lice connaissent chacun sa position et attendent la proclamation officielle en toute discipline, dans le respect des lois en vigueur.
Par Lazare Kingue
A, Kribi, siège des institutions du département de l'Océan (région du Sud), tout baigne dans le calme et la sérénité. Sur 12 partis politiques en lice aux présidentielles du 12 octobre dernier, très peu, précisément 4, ont véritablement livré bataille à travers les urnes. Il s'agit du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) du candidat Paul Biya ; du Front pour le Salut National du Cameroun ( FSNC) du candidat Issa Tchiroma Bakary; du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale ( PCRN) du candidat Cabral Libi'i et du Social Democratic Front ( SDF) du candidat Joshua Osih. Mais dans l'ensemble, tous connaissent chacun sa position au regard des dépouillements faits en public au soir du 12 octobre.
La commission départementale de supervision des élections, dont le rôle est de collecter, de compiler et d’acheminer les procès-verbaux (PV) auprès de la commission nationale a déjà rendu sa copie. Selon des sources crédibles, tout s’est fait en accord avec les représentants locaux des 12 candidats, le personnel de la préfecture et celui d’Elecam. Le tout sous l’œil vigilant du président du tribunal de grande instance de Kribi, Eitel Mabingo. > fait savoir sous anonymat un représentant d’un parti politique de l’opposition.
Pour l’heure, chacun retient son souffle. Bien que des tendances placent au haut du classement l’un des deux candidats partis au départ pour être favori de cette présidentielle, le climat reste marqué par une certaine attente et de multiples interrogations. Dans les cercles politiques comme dans les quartiers populaires, une phrase revient sans cesse : que s’est-il réellement passé dans le grand Kribi ?
Officiellement, les résultats ne sont pas encore proclamés. La loi électorale camerounaise interdit toute publication ou annonce prématurée. Pourtant, dans les conversations, les rumeurs se mêlent aux analyses, nourrissant un sentiment d’incertitude.
Les acteurs politiques locaux, eux, scrutent les moindres signaux venus de Yaoundé, conscients que Kribi, longtemps perçue comme un bastion politique solide, a connu une dynamique de vote moins uniforme qu’à l’accoutumée. Oui! Ces élites politiques et économiques de la cité balnéaire s’interrogent. Elles craignent que certains choix exprimés dans les urnes traduisent un certain malaise: celui de la brisure du lien entre fidélité politique et adhésion populaire, dans un contexte où la politique de la condescendance d’une certaine personnalité à Kribi 2, la politique des menaces, de l’intimidation et du chantage ne donne plus des frissons : le grand Kribi a baissé la garde et a perdu la face devant l’opposition qui dicte désormais sa loi dans une circonscription qui fut jadis qualifiée de bastion imprenable du Rdpc.