14/12/2025
L'Edito : Quand le sport est pris en otage par lâabsence prĂ©sidentielle
par Jacques Kisito Ndongo Bitye
La finale de la Coupe du Cameroun devrait ĂȘtre une fĂȘte populaire, un moment de communion nationale oĂč le sport transcende les clivages et rassemble les citoyens. Mais une fois de plus, ce rendez-vous est marquĂ© par une absence qui en dit long : celle du prĂ©sident Paul Biya, remplacĂ© par son Premier ministre pour prĂ©sider la cĂ©rĂ©monie.
Ce rituel de substitution nâest plus une exception, mais une rĂšgle. Le sport camerounais, au lieu dâĂȘtre cĂ©lĂ©brĂ© par une prĂ©sence sincĂšre et engagĂ©e, devient lâotage dâun protocole figĂ©, oĂč lâimage du chef de lâĂtat est brandie sans quâil soit rĂ©ellement lĂ . Le message est clair : peu importe lâĂ©vĂ©nement, peu importe lâĂ©nergie des jeunes, peu importe la ferveur des stades, lâessentiel est de maintenir lâillusion dâun pouvoir omniprĂ©sent, mĂȘme quand le corps est absent.
Or, le sport nâest pas une vitrine politique. Il est un espace de vitalitĂ©, de jeunesse, de dĂ©passement de soi. Le rĂ©duire Ă une cĂ©rĂ©monie protocolaire prĂ©sidĂ©e par procuration, câest nier sa force mobilisatrice et son rĂŽle dans la construction dâune nation. Câest aussi envoyer un signal inquiĂ©tant : celui dâun pays oĂč la vitalitĂ© de la jeunesse est confisquĂ©e par lâimmobilisme dâun pouvoir vieillissant.
Le Cameroun mĂ©rite mieux que des prĂ©sidences fantĂŽmes. Le mouvement sportif mĂ©rite dâĂȘtre portĂ© par des dirigeants capables dâincarner lâĂ©nergie et lâespoir quâil suscite. Tant que la Coupe du Cameroun sera prĂ©sidĂ©e par procuration, elle restera le symbole dâun sport pris en otage par un prĂ©sident physiquement incapable dâassumer ses fonctions, mais politiquement dĂ©terminĂ© Ă conserver son emprise.
Le terrain, lui, continue de vibrer. Mais dans les tribunes officielles, lâabsence crie plus fort que les chants des supporters.
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Lâaberration du calendrier : une finale hors saison
Ă cette confiscation symbolique sâajoute une aberration pratique : la finale de la Coupe du Cameroun se joue en dĂ©cembre, alors que partout ailleurs les saisons sportives sâachĂšvent entre mai et juin. Comment parler de clĂŽture de saison quand les championnats sont dĂ©jĂ relancĂ©s, quand les joueurs ont la tĂȘte ailleurs, et quand le public nâest plus dans le rythme de la compĂ©tition ?
Le Cameroun dispose pourtant dâune date idĂ©ale pour faire de cette finale une vĂ©ritable fĂȘte nationale : le 20 mai, jour de lâunitĂ© nationale. Associer la ferveur du football Ă la cĂ©lĂ©bration de lâunitĂ© aurait donnĂ© un souffle populaire et patriotique incomparable. Mais lĂ encore, le bon sens est sacrifiĂ© sur lâautel des usages protocolaires, figĂ©s et dĂ©suets, qui imposent un calendrier dĂ©connectĂ© de la rĂ©alitĂ© sportive et sociale.
Au lieu dâune fĂȘte populaire, nous avons une cĂ©rĂ©monie protocolaire. Au lieu dâun moment de communion, nous avons une mise en scĂšne. Le sport, une fois de plus, est instrumentalisĂ© pour servir un pouvoir qui refuse de se mettre au diapason de la jeunesse et de la nation.
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