
30/05/2025
: MISEZ SUR LE STREAMING AUDIO, PAS JUSTE LES VUES
L'industrie musicale africaine, en particulier au Cameroun, est confrontĂ©e Ă une rĂ©alitĂ© Ă©conomique qu'il est temps d'embrasser pleinement. Le constat est clair : YouTube, malgrĂ© son rĂŽle crucial dans la visibilitĂ©, ne rĂ©munĂšre pas encore directement les artistes francophones d'Afrique (hors SĂ©nĂ©gal) de maniĂšre significative. C'est une divergence fondamentale par rapport aux plateformes de streaming audio comme Spotify, Apple Music, Deezer et mĂȘme YouTube Music, qui offrent des voies de monĂ©tisation directes et concrĂštes. Comme je le pense si souvent, "Je ne comprends pas pourquoi je me sens obligĂ© de marteler cette vĂ©ritĂ© aujourd'hui, mais c'est vital pour que chaque artiste puisse transformer sa passion en revenus rĂ©els."
YouTube est sans conteste un outil marketing puissant. Le nombre de vues sur une vidéo est un indicateur de popularité et un catalyseur de buzz. Un clip qui génÚre des millions de vues peut propulser un artiste sur le devant de la scÚne, attirer l'attention des promoteurs de concerts, des labels et des médias. C'est une vitrine essentielle pour bùtir une notoriété et toucher un large public.
Prenons l'exemple de nombreux artistes camerounais dont les clips atteignent des chiffres impressionnants. Leurs vues leur confĂšrent un statut, une reconnaissance, et peuvent ouvrir des portes pour des collaborations ou des performances live. Cependant, la dure rĂ©alitĂ© est que ces mĂȘmes millions de vues se traduisent par des revenus quasi nuls en termes de monĂ©tisation directe via YouTube pour le marchĂ© local. On peut avoir un milliard de vues sur YouTube au Cameroun et toucher zĂ©ro FCFA directement de cette plateforme. C'est un peu comme possĂ©der une immense galerie d'art qui attire les foules, mais sans pouvoir vendre les Ćuvres.
C'est lĂ que les plateformes de streaming audio entrent en jeu, et c'est lĂ que rĂ©side la vĂ©ritable opportunitĂ©. Spotify, Apple Music, Deezer, YouTube Music ou App, Play (des solutions qui rĂ©pondent Ă nos besoins), etc...sont les canaux par lesquels les artistes peuvent rĂ©ellement gĂ©nĂ©rer des revenus. Chaque Ă©coute sur ces plateformes est comptabilisĂ©e et gĂ©nĂšre une redevance. C'est une micro-transaction qui, multipliĂ©e par des millions, peut constituer une source de revenus substantielle et rĂ©guliĂšre. "Le nombre d'Ă©coutes sur Spotify, c'est ce qui fait tourner la machine et remplit le frigo, le reste, c'est du bruit pour la galerie," c'est une conviction qui me tient Ă cĆur.
Des gĂ©ants de la musique africaine comme Burna Boy, Davido ou Tiwa Savage, etc... n'ont pas seulement conquis le monde par leurs vues YouTube ; leur succĂšs financier et leur capacitĂ© Ă investir dans leur carriĂšre proviennent massivement des milliards d'Ă©coutes sur ces plateformes. Leurs Ă©quipes de gestion ne se contentent pas de promouvoir des clips vidĂ©o ; elles incitent activement les fans Ă Ă©couter la musique sur les plateformes qui paient, transformant ainsi l'engagement en argent sonnant et trĂ©buchant. Imaginez la diffĂ©rence : si un artiste camerounais gĂ©nĂšre 10 millions d'Ă©coutes sur Spotify, mĂȘme avec des taux de redevance variables, cela reprĂ©sente une somme d'argent concrĂšte, bien loin du zĂ©ro FCFA d'un milliard de vues non monĂ©tisĂ©es sur YouTube dans la rĂ©gion (sentez-vous libre de penser Ă Prince aimĂ© officiel 237).
La stratĂ©gie pour les artistes africains francophones est donc claire et urgente : il faut Ă©duquer le public et changer les habitudes de consommation. Il ne suffit plus de dire "allez voir mon nouveau clip" ; il faut dire "Ă©coutez ma musique sur Spotify(ou Apple Music, Deezer, etc.) pour me soutenir directement !" Chaque publication sur les rĂ©seaux sociaux, chaque interview, chaque apparition publique doit ĂȘtre l'occasion de "matraquer vos liens d'Ă©coute".
C'est un travail de fond qui demande de la persévérance, mais qui est absolument nécessaire pour construire une carriÚre durable. Sensibilisez vos fans à l'idée que chaque écoute compte, que c'est le geste le plus concret pour soutenir financiÚrement leur artiste préféré. "Matraquer ces liens d'écoute, c'est la seule voie pour transformer l'admiration en un soutien financier tangible," et c'est ce que j'encourage à faire.
Cette réalité doit pousser les artistes, les managers et les acteurs de l'industrie musicale africaine à repenser leurs stratégies. Il s'agit de :
â Prioriser la distribution numĂ©rique sur toutes les plateformes de streaming pertinentes.
â Investir dans la promotion des liens d'Ă©coute plutĂŽt que de se focaliser uniquement sur le nombre de vues YouTube non monĂ©tisĂ©es.
â Ăduquer le public sur l'importance de l'Ă©coute en streaming pour la rĂ©munĂ©ration des artistes.
â Analyser les donnĂ©es d'Ă©coute pour comprendre le comportement des fans et affiner les stratĂ©gies.
L'heure n'est plus à la simple notoriété visuelle. L'heure est à la conversion de cette notoriété en revenus concrets via le streaming audio. C'est le chemin vers une industrie musicale africaine plus forte, plus juste, et plus rémunératrice pour ses talents.