28/08/2025
Il s'appelait Ange Ebogo Emérend, mais sa musique l'a rendu immortel. Aujourd'hui, le Cameroun pleure la perte d'une légende, un maître dont les mélodies ont défini des décennies de notre culture.
Dès ses débuts dans les années 70, il a tracé son propre chemin, loin des sentiers battus. Mais c'est en 1984, avec l'album "Expérience", que son nom s'est gravé dans nos mémoires. Le titre "Okon Makon" n'était pas qu'une chanson, c'était une révolution. Un hymne qui a fait vibrer les radios et les boîtes de nuit, montrant au monde la puissance du bikutsi et du makossa.
Ange Ebogo Emérend était bien plus qu'une voix. Il était un conteur d'histoires. Ses paroles, souvent en Ewondo, parlaient d'amour, de vie quotidienne et de sagesse ancestrale. On se souviendra de la poésie de "Sogolo Mone" et de la profondeur de "Ngo Ngon", des titres qui résonnent encore aujourd'hui. Il était le genre d'artiste qui n'avait pas besoin de fioritures. Un micro, une guitare, un clavier... et la magie opérait.
En 2021, il célébrait ses 50 ans de carrière avec un coffret de 81 titres, un véritable testament artistique. Ce n'était pas juste un recueil de chansons, mais une transmission, un pont entre le passé et les jeunes générations. Il a laissé un héritage d'une richesse inestimable, une musique qui continuera de vivre longtemps après son départ.
Aujourd'hui, le silence a remplacé la musique, mais les souvenirs et les mélodies qu'il nous a offerts demeureront.
Serge Eric BELINGA
