
13/04/2025
Discours du Président de la République lors de la rencontre annuelle avec les opérateurs économiques
"Cette rencontre est capitale, et elle sera désormais organisée chaque année, si Dieu le veut. Nous avons tourné la page du premier mandat, avec tout ce qu’il a comporté d’espoirs et de douleurs, notamment à cause de la pandémie de Covid-19.
Nous entamons le deuxième mandat avec l’ambition commune d’atteindre le rang des pays émergents.
Il est de notre devoir à tous — qu’il s’agisse de ceux présents ici ou de ceux établis à l’étranger — de nous mobiliser pour atteindre un produit intérieur brut (PIB) de 400 milliards de dollars à l’horizon de fin 2027.
À ce jour, ce sont 13 700 projets d’investissement qui ont été enregistrés, pour une valeur de 6 000 milliards de dinars dans le secteur économique.
Je vous demande une mobilisation forte, et je vous remercie pour tous les efforts déjà accomplis.
Le développement passe par une augmentation de la part de l’industrie dans le PIB, pour atteindre entre 13 et 14 %.
À compter d’aujourd’hui, l’ALGEX n’a plus lieu d’être… vous ne la retrouverez plus sur votre chemin.
Il est impératif de créer un nouvel environnement pour l’industrie, ainsi qu’une nouvelle génération d’entrepreneurs, afin de tourner la page douloureuse des détournements et de la corruption.
Nous devons faire confiance à la jeunesse algérienne et à ses startups, car leurs mains sont propres de toute corruption et elles accomplissent déjà des réalisations dont nous pouvons être fiers.
Celui qui prétend avoir peur de la prison pour justifier sa passivité raisonne comme un corrompu ou un saboteur.
L’argent volé à l’Algérie sert aujourd’hui à protéger ceux qui ont détruit ce pays avant de fuir à l’étranger.
Une dynamique économique vertueuse a permis de passer d’une ère de surfacturation à une logique de rationalisation des importations.
Exporter des dattes algériennes à 40 dinars à l’étranger, c’est un crime contre l’Algérie.
Il est nécessaire que les exportateurs créent une instance dédiée, afin de structurer leurs échanges et de garantir la transparence dans leurs opérations.
Certains opérateurs économiques se spécialisent dans la recherche de failles pour contourner les lois du marché et manipuler les opérations d’importation.
L’État ne spécule pas sur les terrains destinés à l’investissement ; il facilite l’accès au foncier pour concrétiser les projets.
Il est essentiel de libérer l’initiative privée et de bien comprendre la logique du guichet unique ainsi que les prérogatives de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI).
L’Agence de promotion de l’investissement est confrontée à une contradiction majeure : elle enregistre des dizaines de milliers de projets, mais le foncier nécessaire à leur réalisation fait défaut.
Le guichet unique est la solution structurelle à la problématique du foncier destiné à l’investissement. Ce n’est pas à l’Agence de résoudre ce problème.
Ce qui freine le pays, ce sont les spéculations et les manœuvres visant à contourner la loi.
Il est inacceptable que le Président de la République ait à parler du prix de la pomme de terre. Personne ne me poussera à en importer. Nous devons maîtriser les prix.
Certains pays nous critiquent sans même connaître nos indicateurs économiques réels en Méditerranée.
Il y a des gens qui ne veulent voir l’Algérie qu’en noir… Pour eux, il n’existe pas de remède.
Si les institutions financières internationales trouvaient la moindre faille dans nos chiffres, elles seraient les premières à nous attaquer.
Cette année, nous avons économisé 1,2 milliard de dollars et atteint une autosuffisance de 81 % en blé dur.
Nos jeunes talents sont convoités, ou plutôt “volés”, pour que l’Algérie ne puisse pas bénéficier de leur savoir.
Le gouvernement est tenu de créer, avant fin mai, deux institutions : l’une chargée de l’organisation des importations, l’autre des exportations.
Je vous presse aujourd’hui de créer vos propres banques, afin de renforcer votre présence dans la gestion économique.
D’importantes sommes d’argent sont encore conservées dans les caves… Investissez-les dans la création de banques privées.
Ceux qui souhaitent créer des compagnies maritimes sont les bienvenus.
D’ici la fin de l’année, la voie ferrée atteindra la wilaya de Béchar pour le transport du minerai de fer et d’acier.
L’Algérie a atteint une production annuelle de 41 millions de tonnes de ciment. Il faut désormais réorganiser les exportations.
L’État est en train de corriger ses dysfonctionnements, et vous devez en faire de même.
Malgré la présence d’ALGEX et de ses "dinosaures", l’Algérie a réussi l’exploit d’atteindre 7 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures. Nous avons toutefois enregistré un léger recul, en raison de facteurs objectifs.
Les pays européens sont nos partenaires. Ils ont accepté l’idée de revoir l’accord d’association. Nous ne leur demanderons pas l’impossible, et vous êtes pleinement intégrés dans cette dynamique.
Avant le Hirak, nous importions pour 60 milliards de dollars. Aujourd’hui, cette facture a été réduite structurellement à 40 milliards de dollars, et nous œuvrons à la réduire davantage.
Nous tiendrons pour responsables tous ceux qui importent des produits alors que leurs équivalents sont fabriqués localement et s’entassent dans les entrepôts.
Les procédures d’obtention de visas pour les étrangers ont été grandement simplifiées, jusqu’à permettre leur délivrance directement dans les aéroports… Que nous demande-t-on de plus ?
Le tourisme est un secteur d’investissement libre, ouvert à ceux qui souhaitent s’y lancer.
Je vous appelle à renforcer votre fibre patriotique pour faire avancer notre économie."