05/12/2025
😡Courrier adressé ce jour, au Maire d'Angoulême par Jacques Bernat, administrateur FIBD, co signé par ses "collègues administrateurs bénévoles" Josette Biscuit, Danièle Bonnin, Dominique Bréchoteau, Didier Bruimaud, Fabienne Cejudo, François PenellePhilippe Tomblaine
🚩Monsieur le Maire, vous mentez et en mentant, vous libérez ma parole !
Mon projet en entrant au conseil d’administration de l’Association du FIBD, en 2017, était de perpétuer un grand festival de BD sur la ville, un festival indépendant des pouvoirs politiciens et commerciaux mais en collaboration avec les pouvoirs publics, et les professionnels de la BD auteurs et éditeurs. En effet, vous l’avez affirmé hier en conseil municipal à de nombreuses reprises, le FIBD n’est plus indépendant.
Je vais reprendre la chronologie des faits qui vous tient tant à cœur.
Depuis le mois de janvier 2025 l’Association n’est pas restée inactive et a perçu, bien entendu, la fronde des auteurs. Dès début février, une commission a été mandatée pour vérifier auprès du prestataire les mesures mises en œuvre contre les VHSS et s’assurer de leur mise en place. Elles étaient en conformité avec la législation, mais nous avons regretté qu’elles ne fussent pas suffisamment visibles (référents, sécurité, formation...)
L’Association, dès le mois de janvier 2025, et vous en avez été régulièrement informé, a considéré que le contrat de concession en vigueur ne pouvait être reconduit à l’identique. Sa durée devait être réétudiée (entre 6 et 10 ans) et il était prévu qu’il soit adossé à un conseil de surveillance. Nous y avons veillé avec l’aide de nos conseils. Ce projet a été rejeté et la chasse aux sorcières s’est déclenché ! Violente, irrationnelle ! La tête du délégué général devait tomber !
C’est pourquoi malgré le succès populaire et médiatique, malgré le développement régulier et confirmé d’année en année vers les cultures alternatives, vers l’international (mangas, comics) à travers des expositions de dimensions mondiales, à travers des masters class d’auteurs du monde entier prises d’assaut par le public, elle a décidé, comme le contrat de concession le lui impose, de dénoncer ce contrat qui la lie avec la société organisatrice 9èmeArt+ avec 2 ans de préavis et de solliciter une mise en concurrence pour l’organisation des festivals à partir de 2028.
Le cahier des charges a été écrit sur les bases de la CPO qui lie la société organisatrice aux financeurs publics et avec quelques points glanés auprès des professionnels, ces derniers n’ayant jamais fait part concrètement de leurs souhaits. Il a été transmis à l’ADBDA et bien entendu aux postulants.
Les critères de sélection, 150 environ, étaient simplement la retranscription des différents points du cahier des charges. Cela a été dit et redit, aucune opacité là-dedans malgré les affirmations reprises à l’infini.
Une personne qualifiée a été proposée, Monsieur David Cameo président de l’ADBDA, mais a été rejetée par cette même ADBDA pour des raisons que j’ignore. Les candidats proposés par vous-même, journalistes, n’étaient pas, semble-t-il, disponibles. Nous nous sommes retrouvés sans personne qualifiée. Ce qui n’est pas de notre fait.
Le 17 octobre, cinq dossiers sont parvenus au siège de l’Association. Les 14 membres du collège des adhérents du conseil d’administration (sept actifs et sept retraités de tous âges, de tous milieux et tous genres) ont travaillé individuellement sur les cinq dossiers et leurs annexes, les 18 et 19 octobre.
Le 20 octobre, six membres du collège des adhérents du conseil d’administration volontaires et disponibles ont travaillé de 9h à 18h, sur « 50 critères de recevabilité ». Il s’agissait de critères techniques et éthiques, factuels avec une grille à compléter sur chaque dossier. Ces grilles rigoureusement remplies, existantes, sont sous le sceau du secret des délibérations. A 18h, le collège des adhérents du conseil d’administration s’est réuni jusqu’à 1h du matin, afin de valider cette 1ère évaluation. Une nouvelle séance de travail s’est tenue le 21 octobre de 18h à minuit.
Deux dossiers ont été retenus pour audition à la majorité des participants. Les candidats retenus ont été informés et les auditions programmées au 31 octobre.
N’étant pas nécessairement de l’avis de la majorité des présents (78% des membres), deux membres ont fait valoir leur volonté de ne pas participer à la poursuite du processus de sélection. Ils ont ainsi démissionné. Un troisième a pris la même décision plus t**d.
Une nouvelle soirée de travail collectif a permis de préparer ces auditions.
Après les auditions et à la lecture des dossiers il a été proposé aux finalistes la création d’une nouvelle entité combinant la société organisatrice actuelle de l’événement et la structure permanente de la BD sur la ville. Cela nous a semblé être une option souhaitable et efficace sur le long terme. Il n’a jamais été question que la nouvelle structure soit opérationnelle en 15 jours comme cela a été écrit mais que les différentes parties prenantes s’engagent sur le principe. Il restait alors deux ans avant l’édition 2028 du festival pour préparer la meilleure organisation possible. Cela permettait de préserver les compétences acquises et d’apporter un souffle nouveau associant structures, auteurs et éditeurs.
Ce projet, accepté dans un premier temps par les collectivités a été refusé par la Cité provoquant une montée de colère des auteurs et des éditeurs sur le thème « Bondoux est reconduit », ce qui était totalement faux. La cabale s’est déportée vers l’Association et surtout sa Présidente.
Face à cette violence inouïe, l’Association a préféré décider d’annuler le processus de mise en concurrence et de proposer un nouvel appel d’offre dirigé, cette fois ci par l’ADBDA et où elle deviendrait minoritaire et ce, toujours dans l’intérêt supérieur de l’événement. Nouvelle bronca, boycott, girlcott, la Présidente traitée de « viande à chien » et menacée.
La panique a agité la profession et les pouvoirs publics.
Le 14 novembre, la présidente de l’Association a été reçue par les financeurs de l’ADBDA avec trois autres membres du collège des adhérents. Les échanges ont été sincères et respectueux. Il a été proposé à l’Association de rentrer dans l’ADBDA. L’Association FIBD a réservé sa réponse au lendemain, devant consulter le reste des membres du collège des adhérents, tout en insistant toutefois sur la nécessité de reprendre les personnels de 9ème art+. Le maire s’y est engagé. Au regard d’un consensus général, j’ai sincèrement cru à ce projet.
Le 15 novembre, l’Association dans l’intérêt supérieur de l’événement a répondu favorablement aux demandes des financeurs publics, en acceptant d’intégrer l’ADBDA. Elle a proposé également que Dominique Bréchoteau, en binôme avec moi-même puissent la représenter lors des travaux du nouvel appel à projets. Le déferlement sur les réseaux sociaux n’a fait que s’amplifier. Les pouvoirs publics, rencontrant les différents syndicats professionnels et mouvements d’auteurs n’ont pu apaiser les revendications des uns et des autres.
Le 18 novembre le SNAC-BD publiait ses revendications.
Le 21 novembre, les financeurs publics ont annoncé la suppression des subventions en conférence de presse.
Le 28 novembre, s’est tenu le conseil d’administration de l’Association en présence de nos conseils (avocat et expert-comptable) et de Martine Pinville, élue de Nouvelle Aquitaine, de la DRAC, Maylis Descazeaux et des représentants techniques du maire et du conseil départemental. Le consensus fut de relancer un FIBD dès 2027 à travers de l’ADBDA, incluant deux représentants de l’Association.
Le 2 décembre, les avocats de 9ème art+ ont annoncé dans un communiqué de presse que « l’édition 2026 du Festival ne pourra matériellement pas avoir lieu dans des conditions appropriées ».
Dès lors, une grande mobilisation des acteurs locaux s’est mobilisée.
Le 4 décembre, l’Association sert de fusible au maire qui l’accuse d’opacité alors qu’il a été soit directement, soit par Gérard Desaphy son conseiller, informé en permanence et en primeur des décisions successives prises par le collège des adhérents. Je remarque que, dans cette diatribe à charge contre l’Association et sa présidente, vous ne citez jamais 9èmeArt+.
Vous parlez de :
« Mises en garde » : lesquelles et quand ?
« Sabotage de l’appel à projet » : de quoi s’agit-il ? Les trois dossiers rejetés l’ont été après études approfondies.
« Foulé du pied le processus de sélection qu’elle a elle-même lancé » : Soyez plus clair !
« Refus de la personne qualifiée » : se reporter ci-dessus, mais vous savez que c’est l’ADBDA qui l’a refusée
« Simulacre de jury en 1h40 » : c’est une insulte ! le descriptif ci-dessus le démontre.
« Critères de sélection » : ils correspondent aux items du cahier des charges réalisé à partir de la CPO comme déjà dit ! J’ai personnellement complété et rempli les grilles récapitulatives.
« Le courrier d’un membre qui s’est mis en retrait » : comme dans toute organisation ou conseil municipal, il peut y avoir des désaccords. La démission peut être une façon de l’exprimer, comme l’ont fait 4 de vos adjoints démissionnaires depuis le début de votre dernier mandat en moins de 6 ans.
« L’opacité une religion » : vous voulez dire que l’opacité est de tenter d’éviter de créer des situations de conflits d’intérêts en choisissant discrétion et confidentialité (malheureusement sans grande efficacité), surtout en une période pré-électorale. Mais Monsieur le Maire, vous venez de nous libérer de ce principe de confidentialité et l’heure est venue de dire et de faire savoir notre vérité.
Je tiens à rappeler que les membres de l’Association et l’intégralité du Collège des adhérents, Présidente incluse, sont entièrement bénévoles et n’ont touché aucune indemnité lors de leur mandat ni sous forme numéraire ni même sous forme de rescrit fiscal ! Ah peut- être une ou deux bières et deux ou trois planches à grignoter ! L’Association elle-même n’est destinataire d’aucun fonds publics.
J’ai agi en toute indépendance et loyauté envers le festival, envers la ville et même si je risque d’être inaudible à leurs oreilles envers les auteurs dont j’admire et défends les œuvres et le travail créatif.
Jacques Bernat
Administrateur Association FIBD
Mes collègues bénévoles du collège des adhérents tiennent également à être signataires de ce courrier dont je les ai informés :
Josette Biscuit
Danièle Bonnin
Dominique Bréchoteau
Didier Bruimaud
Fabienne Cejudo
François Penelle
Philippe Tomblaine